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Mexique: la caravane de migrants frappe à la porte des Etats-Unis

Jeudi 26 Avril 2018 - 07:38

Il y a un mois, au sud du Mexique, Olga Caballero et ses quatre enfants se sont joints à la caravane de migrants qui a déclenché la colère de Donald Trump. 

Désormais parvenue à la frontière américano-mexicaine, cette Hondurienne frappe à la porte des Etats-Unis et en appelle à la compassion du président américain, lui aussi père de famille.

Olga Caballero et ses enfants - âgés entre deux et 16 ans - ont passé leur première nuit à Tijuana (nord-ouest), à la frontière avec San Diego, où elle est arrivée mardi parmi un groupe d'environ 120 migrants, dont 50 mineurs, à bord de deux autocars. 

Depuis le début de la caravane Viacrucis Migrante, le 25 mars, ces migrants ont traversé le Mexique à pied, en train ou en autocars. 

"Ma principale peur était que je m'endorme et qu'un de mes enfants tombe" du train, raconte cette femme de 35 ans.

La caravane a débuté avec plus de 1.000 personnes qui se sont ensuite dispersées, certaines préférant rester au Mexique, d'autres choisissant de voyager par leurs propres moyens.

L'initiative de cette caravane a été lancée en 2010 afin de sensibiliser l'opinion publique à la dramatique traversée du Mexique par les migrants centraméricains. 

Irineo Mujica, responsable de l'ONG Peuple sans frontières et organisateur de cette caravane, explique à l'AFP qu'il reste 600 migrants de la caravane initiale. La moitié ont entamé un processus migratoire pour rester au Mexique et les 300 autres vont demander l'asile aux Etats-Unis.

Mais M. Trump ne veut rien entendre de ces migrants. Les images de cette caravane de Centraméricains avançant sur les routes a déclenché une salve de tweets du président américain qui a ordonné le déploiement de la Garde nationale à la frontière.

Mercredi soir, sa ministre de la Sécurité intérieure Kirstjen Nielsen a prévenu dans un communiqué: "Si vous entrez illégalement dans le pays, vous avez enfreint la loi et serez poursuivis en justice".

Le Mexique a rejeté les pressions du président américain et s'est contenté de donner aux migrants un permis de transit, pouvant aller jusqu'à un mois, pour leur permettre demander refuge sur place, de rentrer chez eux ou de poursuivre leur trajet vers les Etats-Unis. 

Lisandro Guerrero - un Hondurien voyageant avec son épouse - a décidé de rester au Mexique, même s'il a atteint Tijuana. Il espère trouver dans cette ville un travail et faire venir un jour ses neuf enfants. 

"S'ils ne veulent pas de nous là-bas (aux Etats-Unis) pourquoi y aller ? Mieux vaut rester au Mexique qui nous ouvre ses portes. Que Dieu bénisse ce pays" dit-il.

- Compassion -

Olga Caballero demande au président américain "qu'il fasse preuve de compassion s'il a été un père, parce que seul un père ferait tout ça pour ses enfants". 

Caballero va demander l'asile aux Etats-Unis pour échapper aux violences des "Maras", ce gang criminel qui l'empêche de vivre au Honduras. "C'est pour cela que nous sommes venus ici, et pas parce que nous en avons envie" dit-elle la voix brisée.

Dans ce groupe de migrants, on dénombre à peine une vingtaine d'hommes désormais, parmi lesquels Gualdin Omar, 20 ans, qui veut également demander asile aux Etats-Unis. 

"La Mara ne te laisse pas sortir dans la rue. Personne ne sort" assure ce jeune homme qui cultivait du mais et des haricots dans sa ville natale de Omayagua, au Honduras.

Omar est sûr qu'il parviendra à atteindre son rêve américain, et lance même un défi au président américain: "je dis à Donald Trump de se préparer parce que nous arrivons".

A leur arrivée à la frontière, les migrants ont été hébergé dans un refuge où on leur a servi du poulet rôti, du riz, des haricots et des tortillas. Durant leur traversée, la solidarité qui les a entourés a été constante. Partout, les gens leur ont offert de la nourriture et des vêtements. 

"Il y a eu beaucoup de personnes très bonnes qui nous ont beaucoup aidés", se remémore Reina Garcia, de nationalité hondurienne.

Face à "la haine" du gouvernement Trump, "ils ont débordé de générosité", estime Tristan Call, membre de Peuples sans Frontières, qui a accompagné cette caravane jusqu'à son terme. Et ainsi les Mexicains ont marqué leur différence. 



(©AFP / 26 avril 2018 07h14)
 
 
 
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