Un chameau adopté par les loups : tôt ou tard Ahmed Yahya sera à la tête de la CAF

La trajectoire d’Ahmed Yahya est assez incroyable pour quelqu’un à la tête d’une fédération qui a toujours compté pour zéro à la FIFA sans parler de la CAF. Après avoir réussi à faire rêver de nouveau les mauritaniens au point de se croire capables de victoire comme tout le monde, il a réussi un tour de force étonnant en impressionnant aussi le patron de la FIFA.

L’italien est tombé amoureux de la Mauritanie, ça se voit. On sent que ses rapports à Ahmed Yahya dépassent le cadre professionnel. On sent une vraie complicité et certainement désormais une amitié. Tout ce que la FIFA pourra faire pour la Mauritanie sera fait et même au-delà. Cela tient à la personnalité d’Ahmed Yahya mais aussi à la culture maure. Une culture de commerçants qui savent faire revenir le client, une culture de politiques qui savent satisfaire le maître du moment.

Spontanément et avec une sincérité parfaite, nous savons nous plier en quatre, faire rire, vous recevoir comme des rois même avec de faibles moyens, être disponibles à tout moment et vous faire sentir que vous êtes important voire indispensable. De plus venir en Mauritanie est l’assurance pour l’italien d’un dépaysement total, lui habitué au luxe uniformisé et guindé de l’occident. C’est quelque chose que d’atterrir dans ce pays où la misère saute aux yeux mais riche de vastes paysages somptueux : l’espace et le silence voilà le luxe qu’on ne trouve plus même chez nos voisins.

C'est émouvant de trouver là, au milieu de rien, un jeune leader et son staff passionnés par le football qui rêvent de victoire pour leur équipe nationale où les braves joueurs ont d’abord besoin d’être nourris comme il faut pour effacer les séquelles des privations. Ahmed a en plus l’avantage d’être à l’abri du besoin avec l’Etat à ses côtés quand il reçoit quelqu’un ; ainsi l’italien parle avec son égal car chez lui Ahmed Yahya n’est pas n’importe qui ; il a un rang supérieur à celui d’un ministre et même du PM ; il traite directement avec les chefs d’Etat qui se succèdent.

Je n’ai jamais rencontré Ahmed Yahya et je n’ai échangé que quelquefois avec lui par écrit.  Il m’a contacté comme d’autres quand j’étais bloqué par le Covid en Italie et que j’avais lancé un fundraising pour mon site. Il a soutenu l’initiative mais il a refusé que je rende public le montant comme je le faisais pour tous les participants. 

Un geste symbolique spontané qui m’avait touché ce qui ne m’empêche pas de critiquer ce qui doit l’être ni de donner une tribune à ses détracteurs notamment Dr Ba Mouhamadou de l’ASAC Concorde censuré presque partout. Soutenir n’est pas corrompre.

Tout ça pour dire que je reste objectif face à ce personnage. Il fait partie de gens nés sous une bonne étoile sans personne d'assez puissant pour leur mettre des bâtons dans les roues par 7assadité. Hier inconnu dans le football africain, le voilà désormais qui reçoit à Nouakchott ses concurrents pour diriger la CAF et le patron de la FIFA. Toute la presse internationale spécialisée en parle. L’image du pays y gagne aussi. On en a bien besoin. Les étrangers trouveront autre chose via les moteurs de recherche que l’esclavage et le racisme.

Il est désormais un crédible patron de la CAF alors qu’hier il n’était rien du tout sinon un brave dirigeant de la FFRIM jusque-là à l’agonie avec une équipe nationale abonnée aux défaites mais jamais plus aux scores humiliants.

Sa renonciation à se présenter comme les autres candidats ne laissera pas de lui l’image d’un leader combatif mais la CAF ce n’est pas la place publique, c’est un autre monde où jouer seul contre tous ne mène nulle part. Là, il traite d’égal à égal avec les autres candidats et s’entend avec eux. C’était le mieux à faire.

Il n’a plus qu’à étoffer son réseau dans le milieu et le reste suivra…

Aujourd’hui prétendant respecté, demain président plébiscité

VLANE