Lancement des activités de la douzième Conférence maghrébine sur les sciences de la mer

Les travaux de la « Douzième Conférence maghrébine sur les sciences de la mer », organisée par l’Association mauritanienne des sciences de la mer sous la supervision du ministère des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, ont débuté lundi à Nouakchott.

Des experts et chercheurs des pays du Maghreb, ainsi que des représentants d’institutions scientifiques internationales, participent aux travaux de la conférence qui dure trois jours, afin de discuter des défis environnementaux actuels et des moyens de renforcer la gestion rationnelle des ressources marines.

Le Secrétaire général du ministère des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, M. Sidi Ali Sidi Boubacar, a souligné que la tenue de cette conférence intervient dans une « conjoncture délicate » qui exige des efforts concertés pour faire face aux défis climatiques et environnementaux.

Il a expliqué que le gouvernement mauritanien, sous les hautes directives de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, accorde une importance primordiale au secteur de la pêche en tant que levier de développement économique, soulignant que le développement durable ne sera réalisé qu’avec une gestion rationnelle et responsable de nos ressources marines.

Il a insisté sur le fait que l’intégration maghrébine dans le domaine de la recherche scientifique représente une nécessité urgente pour construire un « réseau de connaissances solide » capable de transformer les défis — tels que le changement climatique et la pression sur les pêcheries — en opportunités de développement qui soutiennent la sécurité alimentaire et l’économie bleue.

Quant au directeur général de l’Institut Mauritanien de Recherches Océanographiques et des Pêches, il a expliqué que l’Institut représente un édifice scientifique pionnier, qui a été pendant des décennies un soutien essentiel aux politiques de protection des ressources halieutiques.

Il a exprimé sa fierté d’accueillir cet événement régional important, soulignant que la conférence représente « une opportunité d’échanger des connaissances et d’approfondir la coopération entre les institutions scientifiques maghrébines ».

De son côté, Mme Zeinebou Mint Sidemmou, présidente de l’Association Mauritanienne des Sciences de la Mer, a passé en revue l’histoire de l’Association, affirmant sa volonté de soutenir le travail maghrébin dans ce domaine.

Pour sa part, la porte-parole des participants, Mme Jamila Rizkallah de Libye, a indiqué que la conférence se concentrera sur les effets du changement climatique et leurs impacts sur la durabilité des ressources.

Les participants à la conférence se pencheront sur un programme scientifique riche et complet, où les sessions discuteront de six axes principaux couvrant divers aspects de l’environnement marin tels que la biodiversité et les défis climatiques.

La première journée a été axée sur la « biodiversité et le changement climatique » et la « microbiologie ». Les sessions ont inclus d’importantes communications de recherche, notamment un discours liminaire sur « un cadre transfrontalier pour la gestion de l’invasion du crabe bleu en Méditerranée », ainsi que des études sur la biodiversité des poissons au Sénégal et l’utilisation d’approches génétiques en Tunisie.

Les chercheurs ont également discuté des questions de santé des consommateurs, telles que l’impact de la bactérie “Helicobacter pylori” sur les produits de la pêche, et l’évaluation de la qualité de l’eau dans les oasis maghrébines, en soulignant le rôle des “citoyens scientifiques” dans la collecte de données environnementales.

La deuxième journée sera axée sur la pollution et les pêcheries et la gestion des risques, la deuxième journée, ce mardi, étant consacrée aux axes « pollution de l’eau et écotoxicologie » et « pêcheries ».

Le professeur Mini El Beh devrait présenter un document sur la « télédétection et les sciences de la mer », tandis que les chercheurs aborderont les questions de la pollution par les microplastiques dans les eaux mauritaniennes, notamment dans la région de « la Baie de l’Étoile » et le Parc National du Banc d’Arguin.

Les sessions présenteront des études précises sur la toxicité des déchets industriels et domestiques dans la « Baie de Lévrier », et l’impact des produits chimiques et des pesticides sur les organismes marins tels que les huîtres et les larves de poissons, ainsi que les écosystèmes et l’ichtyologie.

Il est prévu que les activités se concluent mercredi par une discussion sur les « écosystèmes aquatiques » et l’« ichtyologie ». Les chercheurs aborderont les phénomènes d’« acidification des océans » et l’impact des changements mondiaux sur les écosystèmes mauritaniens, ainsi que la dynamique des courants ascendants (upwelling). Des études sur la biologie des mérous et des petits requins, et l’état de conservation de certaines espèces menacées à l’aide de modèles d’évaluation modernes (JARA Model) seront également présentées.

À travers ces discussions approfondies, la conférence vise à élaborer une feuille de route scientifique qui soutiendra les décideurs des pays du Maghreb dans l’adoption de politiques de pêche durables qui préservent les droits des générations futures et renforcent la capacité de la région à résister aux changements environnementaux rapides.

La cérémonie d’ouverture de la conférence s’est déroulée en présence du Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. AMI