Ouverture au Caire de la Deuxième Conférence ministérielle Afrique-Russie en présence du ministre des Affaires étrangères

La séance de la deuxième Conférence ministérielle Afrique-Russie s’est ouverte ce matin au Caire, en Égypte.

La conférence est coprésidée par les ministres des Affaires étrangères de la Fédération de Russie et de la République d’Angola, cette dernière assurant la présidence de l’Union africaine. Monsieur Mohamed Salem Ould Merzoug, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l’Extérieur, y participe également.

Dans son discours lors de l’ouverture de la conférence, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération Africaine et des Mauritaniens de l’extérieur a exprimé sa sincère gratitude aux dirigeants et au peuple de la République arabe sœur d’Égypte pour leur accueil chaleureux, leur généreuse hospitalité et l’excellente organisation de la conférence. Il a souligné que cela témoigne de la place prépondérante qu’occupe l’Égypte et de son rôle central dans l’action africaine commune et dans le renforcement du dialogue entre l’Afrique et ses partenaires internationaux.

Il a également exprimé la gratitude de la République islamique de Mauritanie à la Fédération de Russie pour son engagement clair et constant en faveur du développement de son partenariat avec le continent africain, fondé sur le respect mutuel, la prise en compte des intérêts communs et le soutien aux pays africains sur la voie du développement.

Le ministre a affirmé que cette conférence se tient dans un contexte international de profondes transformations, où l’Afrique et la Russie se remémorent une longue histoire de relations solides et enracinées. Durant l’ère soviétique, la Russie a contribué à soutenir l’indépendance et le développement politique et économique des pays africains, et poursuit sa coordination au sein des instances et organisations internationales.

Il a noté que les relations afro-russes ont connu une avancée qualitative majeure avec le premier Sommet Russie-Afrique à Sotchi en 2019, qui a établi un cadre institutionnel régulier pour le dialogue et la coopération. Ce sommet a été suivi d’un second, à Saint-Pétersbourg, qui a abouti à l’adoption du Plan d’action du Forum de partenariat Russie-Afrique (2023-2026). Les résultats de ce plan sont actuellement évalués en vue de l’élaboration du prochain Plan d’action (2026-2029), dont l’adoption est prévue lors du troisième sommet à venir, en s’appuyant sur les accords conclus lors de la première conférence ministérielle.

Il a souligné que ces relations offrent une opportunité favorable pour bâtir un partenariat équilibré et fructueux. Ce partenariat repose, d’une part, sur le rôle international influent de la Fédération de Russie, forte de son poids politique, économique et scientifique, et d’autre part, sur la présence croissante du continent africain sur la scène internationale, compte tenu de ses vastes ressources naturelles et humaines, de son potentiel économique et commercial prometteur et des aspirations légitimes incarnées dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine : « L’Afrique que nous voulons ».

Il a ajouté que ce partenariat contribuerait à la réalisation et à la sauvegarde des intérêts mutuels, dans le respect de la souveraineté nationale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures, et renforcerait la coopération internationale fondée sur la justice et l’égalité, favorisant ainsi la stabilité et le développement aux niveaux régional et international.

Dans ce contexte, le ministre a affirmé que la République islamique de Mauritanie souligne l’importance d’intensifier les consultations politiques, d’adhérer à la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international, et d’œuvrer de concert à la réforme du Conseil de sécurité et des institutions financières internationales. Cette réforme devrait garantir une représentation équitable du continent africain, lui permettant de participer pleinement aux décisions relatives à sa sécurité et à son développement, ainsi qu’aux questions de paix et de sécurité internationales.

Il a également réaffirmé l’importance que la Mauritanie accorde à la nécessité d’unifier les efforts pour réduire les tensions internationales et régionales, promouvoir des solutions pacifiques aux conflits et rejeter toute approche susceptible de menacer la stabilité en Afrique ou dans le monde. Il a insisté sur le principe des « solutions africaines aux problèmes africains » et sur l’importance de promouvoir la mise en œuvre effective de la résolution 2719 du Conseil de sécurité relative au financement des opérations de soutien à la paix de l’Union africaine.

Le Ministre a expliqué que la région du Sahel en Afrique revêt une importance particulière compte tenu des défis interdépendants auxquels elle est confrontée en matière de sécurité et de développement. Il a souligné que la Mauritanie, forte de sa situation géographique et de son rôle régional, poursuit, sous l’impulsion de Son Excellence le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ses efforts pour renforcer la sécurité et la paix, lutter contre le terrorisme et l’extrémisme, et soutenir des approches globales liant sécurité et développement, en privilégiant le dialogue et la coopération régionale. Cette démarche repose sur la conviction que la stabilité durable au Sahel ne peut être atteinte qu’en s’attaquant aux causes profondes des crises, en renforçant les institutions nationales et en multipliant les opportunités de développement économique et social.

Il a considéré le partenariat afro-russe comme un pilier essentiel pour appuyer ces efforts grâce à l’échange d’expertise, au renforcement des capacités et au soutien aux initiatives de développement et de stabilité dans la région.

Le ministre a souligné que la coopération économique et commerciale est la pierre angulaire de l’approfondissement de ce partenariat, en encourageant les investissements dans les infrastructures de transport et d’énergie, la transformation numérique, le transfert de technologies, le développement agricole et industriel, la création de chaînes de valeur et le renforcement des échanges commerciaux et techniques par le biais de cadres régionaux et de comités gouvernementaux conjoints.

Il a également réitéré l’importance de la coordination dans les forums internationaux pour établir un système commercial multilatéral mondial, basé sur des règles justes et transparentes qui tiennent compte des besoins des pays en développement, et d’un travail conjoint pour adopter des mécanismes financiers internationaux qui contribuent à alléger le fardeau de la dette des pays à revenu faible et intermédiaire, de manière à soutenir leur capacité à parvenir à un développement durable.

À la fin de son discours, il a exprimé son aspiration à faire progresser la coopération afro-russe vers des horizons plus larges, fondés sur la confiance mutuelle, une vision commune et une action efficace, de manière à servir les intérêts des peuples et à renforcer la paix, la sécurité et le développement aux niveaux régional et international.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence, de l’Ambassadeur de la République Islamique de Mauritanie auprès de la République Arabe d’Égypte, SEM Houssein Sidi Abdallahi, et de l’Ambassadeur, Directeur de la communication et de l’information au ministère des Affaires Étrangères. AMI