
Monsieur le Directeur général
Je me permets de vous adresser cette réclamation à la suite des incidents graves survenus lors du vol L6-220 du 30 septembre 2025, initialement prévu de Nouadhibou à destination de Las Palmas.
1. Faits survenus en vol
Après environ 20 minutes de vol, l’équipage nous informe que l’appareil rencontre un problème technique et doit faire demi-tour vers Nouadhibou. Quelques instants plus tard, une forte odeur de gaz (probablement de type ammoniac ou fréon) a envahi la cabine, provoquant la panique chez la majorité des passagers, dont de nombreuses femmes et enfants.
La seule mesure de protection proposée a été d’humidifier des mouchoirs avec de l’eau pour couvrir le nez. Peu après, une seconde annonce informe que l’appareil ne retournera finalement pas à Nouadhibou mais poursuivra vers Nouakchott. Nous avons alors survolé à très basse altitude pendant plus d’une heure dans un climat d’angoisse et d’incertitude, avant d’atterrir heureusement sans incident à Nouakchott.
2. Accueil et assistance inexistants à Nouakchott
À l’arrivée à Nouakchott, aucune assistance de la compagnie n’a été prévue pour les passagers pourtant visiblement choqués et affectés.
. Aucune prise en charge médicale n’a été proposée.
• Les passagers, livrés à eux-mêmes, ont été dirigés dans une grande confusion par les policiers, devant transporter seuls leurs bagages à main dans un état de stress et de fatigue.
• Nous avons été conduits dans une salle d’attente sans climatisation, dans une chaleur étouffante, avec des sanitaires délabrés et sans aucune communication de la part de vos agents.
• Les passagers ont dû se débrouiller seuls pour se rafraîchir, au prix de consommations vendues à des tarifs exorbitants.
3. Attente prolongée et embarquement dans des conditions inhumaines
Après plus de deux heures d’attente, nous avons appris fortuitement par une employée croisée dans un couloir que la compagnie avait décidé de changer d’appareil et que le vol partirait à 14h30.
Or, le départ a encore été retardé jusqu’à 16h30, sous prétexte de l’attente d’un catering de la société Servair, puis de l’arrivée de colis de poisson frais destinés à être expédiés vers Las Palmas, ce qui a choqué de nombreux passagers.
L’embarquement a finalement été lancé à 16h10. Or, une fois à bord, les passagers ont été contraints de rester 20 minutes dans l’appareil sans climatisation, dans une chaleur suffocante, au bord de l’asphyxie, avant que l’avion ne décolle.
4. Arrivée à Las Palmas et nouvelles difficultés
À notre arrivée à Las Palmas, les passagers ont subi une sélection discriminatoire au débarquement (priorité donnée aux voyageurs européens, puis aux résidents, et enfin aux « passagers ordinaires »), ainsi que des contrôles policiers excessivement lourds (titres de transport, réservations d’hôtels, argent liquide, etc.), entraînant humiliation et perte de temps.
5. Manquements de la compagnie
Au regard de ces événements, plusieurs manquements graves peuvent être relevés :
1. Obligation de sécurité : la présence de gaz dans la cabine a mis en danger la santé et la vie des passagers.
2. Obligation d’assistance : aucun dispositif médical ni accompagnement psychologique n’a été offert après un incident potentiellement grave.
3. Obligation d’information et de transparence : les passagers ont été laissés dans l’ignorance la plus totale quant au sort du vol, aux délais et aux solutions alternatives.
4. Obligation de prise en charge en cas d’interruption ou retard prolongé : conformément aux règlements internationaux (notamment Règlement CE n°261/2004 applicable en cas de vol à destination ou en provenance de l’Union européenne), les passagers ont droit à une assistance gratuite (boissons, repas, communication, soins si nécessaire) et, en cas de retard prolongé ou incident, à une indemnisation.
6. Demande
En conséquence, je vous demande expressément :
• De présenter des excuses officielles aux passagers du vol L6-220 du 30 septembre 2025.
• De procéder au remboursement partiel ou à une indemnisation pour les désagréments subis (angoisse, retard, conditions inhumaines d’attente).
• De mettre en place des mesures correctives afin qu’un tel manquement ne se reproduise plus (procédures d’urgence, assistance médicale, information claire des passagers, respect des normes internationales).
À défaut de réponse satisfaisante de votre part dans un délai raisonnable, je me verrai dans l’obligation de saisir les autorités compétentes de l’aviation civile, ainsi que les organismes de défense des droits des passagers aériens.
Ahmed khoubah
Passager ordinaire
lecalame.info