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Madame Kadiata N’Galam Bâ, vice-présidente d’IRA-Mauritanie : ‘’Nous ne participerons pas au dialogue parce que son but a été dévoyé’’

Jeudi 25 Septembre 2025 - 21:28

Le Calame :  Le 15 Septembre courant, les militants et sympathisants de votre parti RAG ont été empêchés par les forces de l’ordre d’accueillir votre leader, le député Biram Dah Abeïd de retour d’Europe. Qu’est-ce qui, à vos yeux, justifie cette décision des autorités ? L’accueil était-il autorisé ou interdit ?

Kadiata N’Galam Bâ : L'accueil était autorisé. En mobilisant ces forces et en sortant ses griffes, le gouvernement voulait nous intimider, ce n’est pas nouveau, nous y sommes habitués.

 

Apprenant cette décision des autorités à son arrivée à l’aéroport où il venait d’atterrir, le président Biram a décidé de marcher depuis Oumou Tounsy jusqu’à chez lui à Riyad. Que signifie ce geste ?

- La marche est un geste de protestation contre l’occupation par les forces de l'ordre de l’endroit où l’on devrait se retrouver pour recevoir notre leader ; c’est un message à l’endroit des autorités et à l’opinion nationale. Nous condamnons cette décision injuste du gouvernement.

 

Lors de son séjour à Bruxelles, la capitale de l’UE, le député Biram a tenu des propos qui ont fâché les autorités mauritaniennes alors qu’il en a toujours tenu de semblables. Ces propos seraient-ils à l’origine du courroux de celles-ci ?

- L'origine de ce blocus, ce ne sont pas les propos de notre président mais plutôt la haine du pouvoir en place à l’encontre de l'opposition, de tout ce que Biram représente et de tout son combat. Le président de notre parti a toujours dénoncé la violence, l’exclusion et l’injustice, ce sont les principaux marqueurs de son combat. Rien de nouveau donc qui puisse justifier l’attitude des autorités.

 

Certains observateurs n’ont pas manqué d’établir un lien entre l’attitude des autorités et le refus de votre leader d’accepter le dialogue politique initié par le président de la République et en gestation depuis le mois de Ramadan dernier. Le RAG établit-il lui aussi ce lien ?

- Ce lien est fondé sur un manque d'informations à ce sujet. Le refus d'accepter la rencontre était dû à sa propre sécurité  et au fait que l’ensemble de l’IRA était contre cette rencontre visant à ternir sa réputation auprès de ses compatriotes.

 

Pouvez-vous nous expliquer pourquoi votre parti refuse de participer au dialogue ? Est-ce parce qu’on lui a refusé un récépissé ? Certains le pensent. Qu’en est-il ?

- Je viens de vous l'expliquer en bref dans ma précédente réponse.

 

En refusant de prendre part au dialogue, alors que la majorité de la classe politique a répondu favorablement, le RAG ne risque-il pas de rater l’occasion de poser ses principales revendications ? 

- Comme je l'ai dit tantôt, le but de ce dialogue a été dévoyé. Si un dialogue doit, selon nous, servir à régler sérieusement les problèmes du pays, l’objectif était autre du côté du pouvoir : diviser l’opposition et les Mauritaniens plutôt que les rassembler et les unir.  Aucun doute pour nous : on cherche à diviser le RAG et nuire à son président, c’est donc à mille lieux d’un dialogue franc, sincère et inclusif.

 

Biram Dah Abeïd se bat depuis des décennies pour l’égalité et la justice. Pourquoi ce combat heurte-t-il certains de ces compatriotes ?

- C'est le pouvoir qui traite avec violence nos compatriotes, ainsi que l’ont fait ses forces de l’ordre le 15 Septembre sur la route de l’aéroport. Elles ont tabassé, molesté, arrêté et torturé nos militants et sympathisants qui n’avaient pour seul tort que d’aller accueillir leur leader de retour de l’étranger.  Ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière que cela arrivera. Au lieu de discuter avec nous, le gouvernement use de force pour nous intimider et humilier.

J'étais moi-même présente sur la route de l’aéroport, on a arrêté ma voiture, de 15h à 16h, sous un soleil accablant. J’ai noté chez certains de ces policiers une détermination à porter la main sur nous et à nous jeter en prison. Ils allaient commettre l’irréparable.

 

Propos recueillis par Dalay Lam 
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