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un grain de sable pour secouer la poussière...

Après la remise du rapport sur le dialogue : Quelle suite ?

Vendredi 26 Décembre 2025 - 18:55

Les acteurs politiques mauritaniens, majorité et opposition sont suspendus à la décision du président de la République relative à la poursuite du processus de préparation du dialogue. Le rapport sanctionnant la première phase lui a été remis au début du mois d’Octobre. Que va-t-il décider ? Reconduire le facilitateur Moussa Fall, afin de poursuivre lesdits préparatifs, en mettant en place une commission d’organisation laquelle va piloter le déroulement du dialogue… ou opter pour une autre stratégie ? Tenter de convaincre le RAG du président Biram Dah Abeïd et l’AJD/MR de Bâ Mamadou Bocar à prendre le train en marche ? Comme on le sait, ces deux partis ont décidé de boycotter le processus préparatoire, arguant que le processus en préparation est dévoyé de ses vrais objectifs. En tous les cas, le temps presse et les acteurs politiques voudraient être fixés sur le sort que le Raïs va réserver au travail abattu par Moussa Fall et son équipe.
 

Depuis que le dialogue a été annoncé par le président de la République, on s’interroge en effet sur sa pertinence et ses opportunités : Il n’y a pas de crise politique ou autre qui justifierait sa tenue, même si certains pensent qu’il faut toujours deviser pour anticiper les problèmes. Le président de la République dit avoir décidé de convoquer le dialogue pour trouver des solutions à ceux que connaît le pays actuellement. Il dit vouloir un dialogue inclusif, franc et sincère, sans sujet tabou. Les acteurs politiques – en tout cas, ceux de l'opposition – entendent le prendre au mot. Ceux rencontrés par le facilitateur du dialogue ont retenu cinq thèmes : unité nationale et cohésion sociale ; État de Droit et démocratie pluraliste ; gouvernance ; diaspora ; émigration. Ils y ont ajouté six autres axes à débattre : justice, éducation, santé, économie, défense et sécurité.

 

Une réforme électorale préalable     
 

La rencontre politique attendue par les Mauritaniens pourrait discuter, dans son second thème, de la réforme électorale qui ouvrirait la voie à des élections municipales, législatives et régionales. En effet, l’absence de partis de l’opposition démocratique à l’Assemblée nationale et dans les mairies, la fondation de nouveaux partis et l’adoption de la nouvelle loi sur les organisations politiques, ainsi que les critiques à l’endroit de la CENI pourraient servir d’arguments à certains acteurs. Une réforme électorale acceptée de tous pourrait aérer quelque peu la démocratie mauritanienne toujours contestée à chaque élection, excepté celles de 2007, avec cette demande de les voir se dérouler de manière transparente. Le tribalisme, le régionalisme, l’argent et l’influence patente d’officiers généraux se mêlent toujours de ces scrutins, faussant souvent les résultats, offrant une chambre de résonance aux chicanes et cantonnant ainsi l’opposition dans la contestation. La tenue d’élections locales anticipées pourrait également permettre au président de la République – lui qui parle de transparence, de bonne gouvernance et de priorité à la jeunesse – de passer à la trappe tous les dinosaures, les faucons extrémistes tapis dans l’Administration depuis des lustres, perpétuant le tribalisme, la corruption, les exclusions et les injustices criantes. Ceux de ceux-là opposés au dialogue lui permettront-ils de gagner ce pari ? 
 

Des élections anticipées, transparentes et incontestées pourraient, de surcroît, donner l’occasion au président de la République de siffler la fin de la récréation pour les potentiels prétendants à sa succession. Phénomène inédit dans ce pays, on a vu circuler des noms pour la succession d’un président aussitôt réélu. Sa visite au Hodh Charghi lui a permis d’en évoquer les miasmes et de mettre quasiment en garde ceux qui se sont déjà engagés dans une campagne avant l’heure, soulignant, au passage, qu’ils n’auraient pas de place à ses côtés, lui qui ne se préoccupe que de la mise en œuvre de son programme électoral. Mais depuis son retour de Néma, rien n’a bougé : ni par rapport à cette menace ni contre le tribalisme et le népotisme. Peut-être, comme l’affirment certains, le marabout-président n’est pas pressé. Mais les Mauritaniens, eux, seraient fort aises de voir ses déclarations se concrétiser rapidement.

Dalay Lam

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