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un grain de sable pour secouer la poussière...

Officiel : Le chef de l'Etat Mohamed Cheikh El Ghazouani recevra la médaille de Grand Commandeur de l'Ordre de la Pléade

Jeudi 10 Juillet 2025 - 19:43

Presque rien à ajouter à l'enthousiasme éloquent qui vient du coeur de madame Mme Amélia Lakrafi  déléguée générale de l'AFP à propos du mérite du chef de l’Etat Mohamed Cheikh El Ghazouani quant à son engagement en faveur de la Francophonie, de la démocratie et mille autres domaines politiques économiques et sociaux. 

Le chef de l’Etat sera donc décoré à Nouakchott de la médaille de grand commandeur de l'ordre de la pléiade comme bien des illustres personnages avant lui pas seulement africains comme Bourguiba, Senghor etc. mais même Jacques Chirac ; c’est dire qu’il ne s’agit pas d’un prix pour l’élite des ex colonies.

Une pensée au président de l’assemblée nationale Mohamed Ould Meguett qui n’est pas étranger à cette décoration car c’est lui qui a proposé le nom du Chef de l’Etat aux autorités compétentes qui ont pu ensuite regarder de près la densité d’une telle candidature pour finir par accorder la décoration à l’unanimité.

Quant à l'usage de la langue française en Mauritanie : j'en appelle au chef de l'Etat pour ouvrir un débat à l'assemblée nationale afin d'en finir avec l'usage clandestin du français encore incontournable dans l'administration civile et militaire. Il faut donner à l'usage du français un statut légal et même constitutionnel comme seconde langue de travail avec l'arabe comme langue officielle afin d'en finir avec les polémiques chaque fois qu'un ministre ou un élu s'exprime en français. Le chef de l'Etat lui-même n'est pas épargné par les critiques quand il s'exprime en français à l'étranger quand c'est nécessaire notamment en compagnie de délégations francophones.

En Mauritanie le sujet est sensible car depuis des décennies, les régimes successifs ont laissé s'installer un débat malsain au sujet de la langue française. L'ex Chef d'Etat Mohamed Abdel Aziz pourtant francophone s'est servi du sujet pour diviser encore plus les mauritaniens même s'il avait hérité d'un lourd passif dans la société cultivé par des intellectuels pas au niveau de la réalité historique, culturelle et de la situation géographique de la Mauritanie.

Très tôt les mauritaniens ont été divisés dès l'école entre francophones pour les négro-mauritaniens et arabophones pour les maures. La langue française fut associée aux séquelles de la colonisation comme si elle était une menace pour les cultures et les langues autochtones.

Pourtant il suffit d'aller chez nos voisins notamment sénégalais où le français est la langue officielle pour réaliser que les sénégalais n'ont jamais perdu ni leur wolof ni leur sérère, ni leur diola ni leur poular et cela est valable dans tous les pays qui ont été colonisés même chez les monarchies arabes qui parlent sans complexe l'anglais du dernier colon auquel certains doivent leur trône.

Un débat serein doit être ouvert pour en finir avec le statut clandestin du français. Si les mauritaniens veulent s'en débarrasser, il faut leur expliquer qu'il faut du temps et que pour l'instant l'urgence légale est d'en finir avec l'absence de statut officiel pour l'usage du français.

Le français n'appartient pas aux français, c'est juste une langue qui est tropicalisée dans tous les pays qui l'utilisent. Aller dire à l'amérique latine d'en finir avec l'espagnol, ils vous prendront pour des fous car l'usage de l'espagnol ne fait pas d'eux psychologiquement des espagnols. Moi-même je suis francophone, ami du peuple français, père d’un franco-mauritanien, frère de franco-mauritaniens et mes lecteurs savent que cela ne m’empêche pas de critiquer sans ménagement certains gouvernements français quand c’est nécessaire car « sans la liberté de blâmer, il n’y a pas d’éloge flatteur ».

Je ne dois pas mon esprit à la langue française, je le dois à l'identité culturelle de mes parents afro-arabo-berbères, je le dois à l'expérience de la vie, au bain culturel pluriel au milieu de peuples divers, aux rencontres, aux rêves, aux blessures, aux désillusions, aux miracles de la vie qui permettent de nouveaux départs  grâce à Dieu mais la langue française m’a permis d’avoir accès aux auteurs humanistes de la France des lumières, celle d’un Villepin, pour ne citer que lui. De tels auteurs on en trouve partout dans le monde sous d’autres langues car ce qui compte c’est l’esprit quand il touche à l’universel. 

Je regrette amèrement de ne pas être parfaitement arabophone mais je suis victime comme bien d’autres de politiques criminelles qui ont divisé les mauritaniens. Aujourd’hui j’apprends l’arabe car c’est une langue antique à la graphie sublime, non seulement langue du coran mais langue d’une puissance culture qui a illuminé le monde même l’occident quand il était encore barbare.

Tout ça pour dire que la Mauritanie a longtemps souffert du niveau de ses intellectuels depuis la création du pays. Négro-mauritaniens et maures sont quasiment tous allés en arabie, en afrique noire et même en occident pour ramener mille courants, mille « ismes » en cherchant à les implanter en Mauritanie. Très peu ont pensé en mauritaniens fruits d'une terre de l'afrique du nord creuset de multiples cultures arabes, berbères, africaines et même occidentales. 

Les dégâts furent terribles dans la société civile radicalisée par des arguments de bas niveau où la xénophobie se présente en nationalisme pour ne citer qu'un exemple.

Il est temps d'en finir avec cette guerre de langue insensée. Les mauritaniens ont longtemps servi de cobayes à toutes sortes d'idéologies culturelles étrangères à la région et même au continent, les guerres des autres ont été implantées chez nous par des apprentis-sorciers intellectuels borgnes quand le pays à la dérive prenait le chemin des aveugles. Il est temps de passer le balai à la lumière du résultat de cette catastrophe intellectuelle.

Le français est pour l'instant incontournable dans l'administration civile et militaire. Il faut en prendre acte et légiférer en conséquence en attendant les divers plans pour finir avec le français dans 50 ou 100 ans les mauritaniens le veulent mais à quoi bon ? Ne serait pas plutôt plus sain de se servir de ce " butin de guerre " comme disait l'algérien même si chez nous la pacification ne fut pas la sanglante colonisation en Algérie.

N'est-ce pas plus sain plus constructif de bâtir comme le rêvaient les pères fondateurs, un pays où l'arabe et le français pourraient cohabiter, le français utile dans la région avec nos voisins et l'arabe du côté du monde arabe. L'arabe resterait la langue officielle. Les langues nationales hassania, poular, soninké et wolof resteront langues maternelles, autant dire que le lien restera charnel, vivant dès l’enfance et protégé par l’âge adulte.

Le champ des langues maternelles ne doit pas seulement privé, il doit être public via les médias et la scène culturelle nationale mais de langue officielle il ne peut en exister qu’une l’arabe et de seconde langue de travail le français comme c’est le cas actuellement depuis la création de l’Etat et malgré tous les stratagèmes de l’élite hors sol prête à tout pour diviser les mauritaniens et les priver d’une langue utile souvent pour la garder pour eux et leurs enfants de sorte à créer une élite bilingue face à un peuple divisé entre francophones et arabophones.

Il faut en finir avec la haine des arabophones qui ne comprennent pas le français et celle des francophones qui ne parlent pas arabe. Tous sont victimes de ceux qui ont cultivé ces politiques bancales mal inspirées et qui n’ont jamais fonctionné car imposées par la force sans cohérence face à la réalité sociale, historique et géopolitique. 

D'ailleurs les papes de cette haine du français sont souvent formés en France comme feu Bredeleil. On dirait qu'ils craignent que la langue française puisse permettre d'avoir accès à bien des auteurs dont la lecture peut déconstruire le tribalo-régionalisme au profit d'un Etat pour tous et surtout peur de l'accès aux archives des colons à propos de l'histoire coloniale ce qui risque de nuire au révisionnisme d'une histoire artificielle qu'ils veulent imposer aux générations futures.

En effet, face à la tyrannie, à l’obscurantisme religieux quel qu’il soit, face à la bêtise, à l’imposture, je le confirme, la langue française, comme d'autres langues, peut être une langue subversive, pas la langue de BFMTV, ni Cnews, pas celle des médias Bolloré qui nourrissent l’extrême droite en enfumant les français mais la langue des grands auteurs français qui appartiennent à l’humanité et que j’ai eu la chance de lire comme s’ils me parlaient à l’oreille en toute humanité sans se soucier de savoir qu’elle est la couleur de ma peau, ma religion, le continent où je suis né, seul compte l’esprit curieux d’écouter ce qu’ils ont à dire en me laissant le choix de faire le tri.

Je prie le chef de l'Etat d'ouvrir un débat à l'assemblée et dans le pays au sujet de l'usage du français en expliquant la réalité administrative et la nécessité de mettre de la légalité et de la cohérence en la matière afin d'en finir avec des éternelles polémiques car s’il est vrai que le Français reste incontournable dans l’administration civile et militaire reste que la constitution est du côté des arabisants

VLANE A.O.S.A

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