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un grain de sable pour secouer la poussière...

Quand le chef d'un parti-cartable s'en prend à l’Armée…

Dimanche 7 Novembre 2021 - 09:58

Avertissement : Ce matin, un ami m’appelle pour me dire qu’il aimerait que je publie un article écrit par un officier supérieur qui veut garder l’anonymat. Mon ami étant lui-même une plume de la place m’explique qu’il ne peut pas le publier en son nom et que je devrais par la suite lui faire la grâce d’envoyer le texte à Cridem. Par curiosité j’ai accepté pour lire le texte. Quant à Cridem, pour des raisons qui n’ont plus de raison d’être, je ne peux pas leur envoyer car depuis des années je leur ai interdit de reprendre mes articles et je ne reprends pas les leurs ; je ne puis donc leur envoyer…

Je pensais que j’allais recevoir un texte sulfureux ou juste bien articulé avec des documents à l’appui. D’habitude je ne publie pas les textes signés sous pseudo sauf si j’en connais l’auteur mais celui-ci est tellement inoffensif que je peux le publier. Il ne contient rien qui relèverait de la diffamation. Pourquoi alors ma source ne l’a-t-elle pas signé même au nom d’une autre source supposée vu qu’il ne s’agit de rien de grave ? Rien qui puisse mériter tant de discrétion et de pincettes…

Je crois que mon ami sent qu’il se passe quelque chose dans l’armée et que l’avenir est flou ; il vaut donc mieux pour les plumes courtisanes de ne pas trop prendre parti ou du moins de prendre parti sous anonymat… Le style comme l’ADN ne ment pas… Ainsi je reste persuadé qu’aucun officier supérieur en exercice n’est l’auteur du petit texte que je reçois… Mon ami ne voulait certainement pas se mouiller directement et m’envoie au bain, la fleur au fusil…

En « professionnel » de la communication, je tiens à mettre en garde les militaires : le danger le plus insoupçonné qui puisse guetter l’armée viendra de la presse et satellites à savoir les blogueurs et autre activiste de la génération spontanée. L’institution militaire en Mauritanie est l’un des derniers piliers de l’Etat à tenir encore debout contre vents et marée. Jadis les tensions restaient silencieuses au cœur de la grande muette. Aujourd’hui, il semblerait que chaque groupe ait ses plumes et chacun se bat en jetant des piques publiques avec plus ou moins de succès. Les hauts gradés qui savent combien leur fonction est dangereuse vu que nous sommes la patrie des coups d’Etat et des régimes autoritaires devenus civilisés, ces hauts gradés sourient des guerres médiatiques, c’est comme une sorte de divertissement sans trop de gravité. C’est une erreur…

La liberté d’expression sur internet étant incontrôlable surtout via WhatsApp, la grande muette affronte une réalité diamétralement opposée à ce qu’elle a connu pendant 40 ans à savoir la maîtrise de l’information. Faire le dos rond au nom du stoïcisme le temps que les divers bruits se tassent est une technique efficace dans un pays où les affaires médiatiques durent en moyenne 3 jours puis ça se dégonfle mais c’est une technique qui a ses limites.

Il arrive alors que des francs-tireurs, plus ou moins francs, décident de se lancer à l’attaque pour défendre l’armée ou tel ou tel général avec plus ou moins de succès. Le succès de la manœuvre ne peut être escompté sur des textes signés sous pseudo car l’époque de l’anonymat a vécu. Aujourd’hui les sorties qui ont de l’impact sont celles exécutées à visage découvert pour assumer ses propos car les mauritaniens ont compris que l’anonymat même de bonne foi est le terreau des douteux règlements de comptes. Ainsi régulièrement le net est noyé de documents venant de quelqu’un qui a perdu un marché alors il trafique les chiffres ou les présente sous un angle crédible pour nuire au vainqueur. 

Aujourd’hui, l’armée est devenue le théâtre à ciel ouvert des ambitions politiques. On raconte que tel et tel ministres sont les hommes intouchables de tel général et il en va ainsi dans toute l'administration selon les rumeurs. De là que le respect de la hiérarchie administrative faiblit vu qu’il y aurait des passerelles de bas vers le haut sans passer par le centre.

L’armée plus que jamais devient le théâtre de la politique politicienne car en face il n’y a plus d’ennemi de taille. « La nature a horreur du vide », en l’absence d'opposition redoutable, les forces au cœur de pouvoir commencent à se faire la guerre. C’est vieux comme l’histoire des sociétés : pour donner un exemple fameux il suffit de voir que lorsque le capitalisme a détruit le communisme, il lui a fallu se trouver une nouvel ennemi pour continuer à tenir debout, ils ont « fabriqué » la peur de l’islam…

Aujourd’hui en Mauritanie, l’absence d’opposition classique est un danger pour le pouvoir et comme chacun sait que depuis 40 ans l’armée est un élément incontournable de la scène politique voir un élément décisif, chacun court entretenir son général et son clan supposé. Fatalement, l’ambition de déstabiliser un rival ou juste rendre les coups médiatiques se joue désormais sur la place publique.

Pour l’instant, il ne s’agit que de sorties plus ou moins sérieuses dont les effets sur le corps sont encore maîtrisés mais pour combien de temps ? 

Ahmed Ould Soueid Ahmed ( Vlane )

Voici le texte en question censé défendre l’armée ; hélas, l’anonymat lui fait perdre l’essentiel de l’effet escompté même si les arguments sont sérieux et tiennent même sans signature :



 

«  Quand le chef d'un parti-cartable s'en prend à l’Armée…



Décidément on aura tout vu, tout entendu en cette fin d'année 20021. Mr Dellahi qui se dit chef d'un "parti d'opposition", se pose également en "expert des affaires militaires", suite à un message audio qu'il a diffusé sur les réseaux sociaux. Un salmigondis, dont la recette est truffée de contre-vérités, d'approximations et surtout d'incohérences notoires....Qu'en est-il réellement ?

   Mr Dellahi sachez que l'Armée Nationale procède chaque année à un vaste mouvement ou affectations d'officiers ,du grade de sous-lieutenant à celui de général de division s'il le faut. Et que c'est pas la faute au pouvoir si un grand nombre d'officiers est admis à faire valoir sa mise à la retraite en 2021. Donc il est tout à fait logique que ces officiers, le plus souvent des attachés de défense et adjoints soient remplacés. Et puis l'Armée n'est plus la même qu'avant. Car le défi sécuritaire, la guerre asymétrique qui lui sont imposés, demandent beaucoup de moyens en matériel et surtout en ressources humaines. 

Ainsi ce "vaste mouvement" dont vous parlez Mr Dellahi n'est ni plus ni moins qu'une procédure routinière et qui émane avant tout de la seule volonté du pouvoir. En effet pour qu'il y ait des affectations d'officiers, il faut que l'Etat-Major fasse un projet de propositions, qui passe par le ministre de la défense, et avec ou sans "retouches" le projet est soumis à l'approbation, autrement à la décision finale du chef suprême des Forces Armées et de sécurité, en l'occurrence  le président de la république islamique de Mauritanie. Mr Dellahi, connaissez-vous le nom du président mauritanien?  Il s'appelle Mohamed Ould Mohamed Cheikh Ghazwani. Vous prétendez que notre Armée est raciste....C'est faux. Dans ce mouvement dont vous parlez il y a des officiers appartenant à toutes les composantes socio-culturelles de notre chère patrie à tous. Tant il est dit que notre Armée ne s'est mieux portée  que maintenant . 

    Mr Dellahi on peut courir derrière la notoriété, mentir aux négro-mauritaniens, faire semblant de haïr les "arabo-berbères" dont vous êtes issu, taper sur le pouvoir actuel, mais votre discours à l'allure de propagande stalinienne ne convainc personne. Même pas vos sympathisants !!!. Ne faut-il pas dans ce cas de figure changer de vocation? S'il est admis qu'en politique le mensonge passe souvent, votre ficelle par contre est trop grosse pour appréhender, charmer et surtout porter ses fruits 

Bilal Ould Nagi »

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