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Mauritanie : l’un des taux d’imposition sur les salaires les plus élevés en Afrique de l’Ouest

Mercredi 24 Septembre 2025 - 00:40

En Afrique de l’Ouest, la fiscalité sur les revenus des salariés varie fortement d’un pays à l’autre. Mais un constat s’impose : la Mauritanie figure parmi les pays où la pression fiscale sur les salaires est la plus forte, avec un taux marginal atteignant 40 %, plaçant le pays bien au-dessus de plusieurs de ses voisins.
 

Selon le barème en vigueur, les revenus modestes sont soumis à des taux progressifs de 15 % et 25 %, avant de franchir la barre de 40 % pour les salaires dépassant 21 000 MRU. Ce plafond place la Mauritanie dans la catégorie des pays ouest-africains les plus exigeants envers leurs contribuables salariés.
 

Comparaison régionale
 

À titre de comparaison, le Nigeria, première économie de la région, applique un taux maximum de 24 %. Au Ghana, la fiscalité sur les salaires s’arrête à 30 %. Le Bénin a récemment réformé son code des impôts pour fixer le taux à 30 % également. Seul le Sénégal dépasse la Mauritanie, avec un taux marginal de 43 % appliqué aux très hauts revenus.

Ainsi, sur l’échelle régionale, la Mauritanie se distingue par une taxation plus lourde que la plupart de ses voisins, ce qui soulève des interrogations sur l’impact économique et social d’une telle politique.

Un poids sur les salariés et l’économie

Pour de nombreux observateurs, un taux aussi élevé peut avoir plusieurs conséquences :
 

-Réduire le revenu net des travailleurs qualifiés,

-Décourager la formalisation de certains emplois,

-Accentuer le recours au secteur informel pour échapper à l’impôt,

-Fragiliser le climat d’investissement en diminuant l’attractivité du pays pour les talents.

À l’inverse, le gouvernement défend une fiscalité progressive visant à renforcer la redistribution et à financer les besoins sociaux, dans un contexte où les recettes fiscales restent limitées et où les attentes des citoyens en matière de services publics (éducation, santé, infrastructures) sont fortes.
 

Un équilibre à trouver
 

La question centrale demeure celle de l’équilibre : comment concilier la nécessité de financer les politiques publiques et la compétitivité de l’économie mauritanienne dans un environnement régional marqué par une forte concurrence fiscale ? 

Alors que le Sénégal et la Mauritanie affichent des taux parmi les plus élevés du continent, d’autres pays de la zone comme le Nigeria ou le Ghana misent sur des barèmes plus modérés afin d’attirer les investisseurs et de limiter l’évasion fiscale.

En définitive, la Mauritanie est confrontée à un défi majeur : maintenir un niveau de recettes suffisant tout en évitant que la lourde fiscalité sur les salaires ne pèse trop lourdement sur les ménages et sur le développement économique du pays.

 

                                          Amadou Tidiane Thiam AMI

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