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un grain de sable pour secouer la poussière...

Maître Lo Gourmo se trompe : Aziz n’a pas droit au médecin de son choix…

Jeudi 6 Janvier 2022 - 18:29



Il faut reconnaître que la position de maître Lo Gourmo est difficile : vice-président de l’UFP, censé être de l’opposition, il n’en est pas moins membre du pôle d’avocats qui s’est constitué partie civile contre l’ex chef d'Etat Mohamed Ould Abdel Aziz. En clair, en tant qu'avocat, il est payé par l’Etat pour défendre ses intérêts à savoir ceux du peuple souverain.

Dans ces conditions, comment peut-il dire qu’Aziz a le droit d’avoir le médecin de son choix ? Dans quelle démocratie ou sous quelle tyrannie a-t-on déjà vu quelqu’un en détention préventive ou même déjà jugé et condamné à la prison, choisir son médecin en cas de souci de santé ? Où maître Lo Gourmo a-t-il lu pareil article de droit ? ( source )

Ce que Lo Gourmo devrait dire, c’est que l’Etat a le devoir de lui trouver le meilleur médecin compatible avec le risque d’échapper à la justice mauritanienne s’il était transféré dans un pays où il pourrait avoir le droit de voir sa demande d’asile politique étudiée et peut-être acceptée ou retenu par un pays moins démocratique qui pourrait trouver en Aziz un exilé politique intéressant en matière de renseignements sur le régime mauritanien.

D’ailleurs c’est cruel de dire que ce droit présumé de choisir son médecin a été respecté puisqu'Aziz a accepté les soins de l'équipe du Pr Ahmed Abbe El Welaty directeur de centre national de cardiologie car il a toute confiance en lui mais quel choix Aziz avait-il ? Si Aziz a le droit de choisir le médecin de son choix comme le dit maître Lo Gourmo alors il devrait avoir le droit de choisir un médecin dans les plus grands hôpitaux européens puisque c’est là qu’on lui a sauvé la vie quand il avait reçu la balle amie.

Maître Lo Gourmo a raté une belle occasion de trouver des arguments juridiques pour aider le pôle d’avocats contre Aziz vu les paramètres diplomatiques et sécuritaires en cas de sortie du territoire face à un tel poisson vu que l’Etat Mauritanien n’aurait plus aucun moyen légal de le ramener de force achever son parcours juridique face à un dossier lourd.

D’ailleurs, peut-on être sûr que les conditions de détention d’Aziz soient à l’origine de cette embolie pulmonaire ? Il y a quelque temps un célèbre journaliste de Boutilimit, sportif et libre comme l’air a eu le même problème, il a été opéré d’urgence en Mauritanie avec succès hamdoullah.

Dans l’intérêt de la crédibilité du pôle d'avocats au service des intérêts de l’Etat, maître Lo Gourmo aurait dû se garder de faire ce genre de sortie acrobatique donnant de l’eau au moulin à vent de la partie adverse. 

Aziz n’a pas le droit de choisir son médecin partout dans le monde, c’est insensé et ce droit n’existe nulle part dans le monde. La responsabilité des soins incombe à l’Etat qui peut lui laisser le choix d’un médecin dans la sphère de compétence des autorités sécuritaires mauritaniennes sachant que s’il est lucide, aucun médecin ne devrait pouvoir le toucher sans son accord.

Il se trouve que le directeur du CNC est compétent surtout pour ce genre de malaise ne relève pas de l’état de la santé du coeur. Aziz a donc accepté. ( source ) Par contre s’il avait perdu connaissance, l’Etat pouvait imposer à son état un médecin, l’essentiel étant de le mettre dans les meilleures mains disponibles.

Cela dit, je souhaite à Aziz de pouvoir bénéficier de soins à l’étranger si son état le réclame même si l’Etat mauritanien ne trouve pas les accords diplomatiques assurant son retour ou son exil définitif. Même les médecins mauritaniens ne seraient pas contre l’évacuation à l’étranger car s’il arrive malheur à Aziz chez nous, on dira qu’ils sont responsables. De là certainement qu’on évacue souvent les gens trop tard et vu les statistiques, ceux qui partent reviennent souvent entre quatre planches. L’occasion pour les cyniques de dire que les médecins étrangers ne sont pas meilleurs que les médecins mauritaniens.

On oublie souvent que le meilleur médecin ne peut rien sans une équipe compétente à tous les niveaux et même après une opération difficile réussie par miracle, un infirmier de garde peut tout ruiner avec une mauvaise piqûre comme cela est déjà arrivé.
Il ne faut pas oublier qu’un neurochirurgien mauritanien a avoué qu’il a fallu qu’il mette une caméra pour comprendre pourquoi il a eu tant de morts dans un bloc opératoire où d’autres que lui ont opéré : le robinet d’oxygène était fermé tout simplement.

Si, contrairement aux autres, il n’avait pas eu la conscience professionnelle de chercher la cause, les morts allaient s’accumuler. On s’étonne que les chirurgiens ne vérifient pas au moins l’oxygène avant d’opérer…

VlLANE A.O.S.A

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