Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a affirmé que le succès du plan de paix du Président américain Donald Trump dans la bande de Gaza est conditionné par le respect de ses clauses, soulignant en même temps qu’il n’y a pas d’alternative à la solution à deux États pour la stabilité et la sécurité dans toute la région.
Son Excellence a ajouté, dans une interview accordée au journal “Asharq Al-Awsat” à Riyad, dans le Royaume frère d’Arabie Saoudite : “La Mauritanie et l’Arabie Saoudite sont unies par des liens de fraternité et d’amitié anciens, et des relations distinguées au niveau officiel. Des liens humains, idéologiques, spirituels et culturels solides unissent nos deux peuples frères, à la lumière de l’amour et de l’estime que le peuple mauritanien porte au Royaume, à sa direction et à son peuple.”
Il a expliqué que la convergence des visions entre Riyad et Nouakchott concernant les questions régionales et internationales reflète la profondeur de leur confiance mutuelle et la solidité de leur partenariat constructif, en croissance et en diversification constants, à la lumière des opportunités de coopération dans de nombreux domaines, tels que l’industrie, les infrastructures, la numérisation et l’énergie.
Concernant sa participation à l’Initiative pour l’Investissement Futur à Riyad, le Président de la République a déclaré : “L’initiative constitue une plateforme mondiale pour le dialogue, l’investissement et l’innovation, et pour exprimer notre soutien aux efforts assidus déployés par le Royaume pour fournir les clés de la prospérité globale de l’humanité, à la lumière des transformations économiques, technologiques et géopolitiques mondiales accélérées.”
Son Excellence le Président de la République a ajouté : “La Mauritanie, en tant que destination d’investissement prometteuse, saisira cette opportunité pour présenter sa vision et ses opportunités d’investissement lors des sessions et des forums de cet événement, ainsi que pour discuter des moyens de renforcer la coopération et le partenariat dans différents domaines.”
Concernant le plan de paix du président américain Donald Trump dans la bande de Gaza, le Président de la République a déclaré : “Nous apprécions ce plan qui vise à un cessez-le-feu et à l’arrêt de la machine à tuer et à détruire. Il représente un développement positif appréciable.”
Le Président de la République a souligné que le plan fait face à des défis majeurs, à savoir le respect des clauses de l’accord, et que son succès restera tributaire de la disponibilité d’une volonté sincère qui donne la priorité à la dimension humanitaire.
Il a insisté sur la nécessité d’accélérer la solution à deux États, afin de permettre aux Palestiniens d’exercer leur droit à établir leur État indépendant, conformément aux résolutions internationales et à l’initiative de la Ligue arabe, et de consolider la stabilité et la sécurité dans la région.
Sur un autre sujet, le Président de la République a rejeté les accusations malveillantes que certains portent contre la Mauritanie, selon lesquelles elle aurait procédé à l’expulsion de migrants africains; soulignant la nécessité de replacer la question dans son contexte approprié, loin des “exagérations et des déformations diffusées par certains médias sociaux malveillants”.
Le Président de la République a attiré l’attention sur le fait que la Mauritanie est confrontée depuis plusieurs années à un afflux de migrants illégaux, qui l’ont utilisée comme passage vers l’Europe et comme lieu de résidence, et leur nombre a augmenté récemment, ce qui menace la stabilité sécuritaire et sociale.
Son Excellence a expliqué que l’État a décidé de procéder à un recensement complet des étrangers sur son territoire et de renvoyer les illégaux dans leurs pays, afin qu’ils remplissent les conditions de séjour légal, soulignant que l’opération s’est déroulée en coordination avec les gouvernements de leurs pays, et dans des conditions qui préservent leur dignité.
Son Excellence a considéré que la Mauritanie est un refuge sûr pour les réfugiés. Il a indiqué que quelque 340 000 réfugiés du Mali se trouvent sur notre territoire, en plus de dizaines de milliers de personnes venant de différents pays, qui exercent leur droit à un séjour légal qui préserve la dignité et les droits.
Concernant l’émigration de certains jeunes Mauritaniens à l’étranger, Son Excellence a expliqué que l’émigration des jeunes n’est pas une affaire propre à la Mauritanie ; mais c’est un problème régional, continental et mondial. Néanmoins, nous ne ménageons aucun effort pour faire face aux défis qui poussent les jeunes à l’émigration illégale rappelant que la Mauritanie a mené une réforme globale de son système éducatif, et la promotion et le développement de la formation technique et professionnelle.
Il a ajouté : “Nous avons lancé de nombreux projets d’emploi pour les jeunes dans le commerce et les affaires, et nous avons travaillé à diversifier l’économie, à nous concentrer sur les secteurs productifs et à promouvoir le secteur privé, afin de créer des opportunités d’emploi.”
Le Président de la République a ajouté : “Nous renforçons le rôle des jeunes dans les différents domaines de la gestion des affaires publiques ; où nous avons réalisé une amélioration notable au niveau de l’employabilité des jeunes, et au niveau de leur accès effectif à l’emploi, et nous ferons davantage”, soulignant que le gouvernement a pris des mesures stratégiques pour lutter contre la pauvreté et la marginalisation.
Son Excellence a souligné que des efforts sont en cours pour “soutenir le pouvoir d’achat des couches vulnérables, et permettre l’accès au logement et aux services de base, tels que l’eau et l’électricité, en passant par l’assurance maladie, à un rythme soutenu, pour surmonter les défis et jeter les bases d’une émergence équilibrée et inclusive”.
Il a ajouté :«Depuis des années, nous nous efforçons d’atteindre un certain équilibre, de promouvoir la décentralisation, de créer et d’étendre les infrastructures sanitaires, éducatives et routières dans plusieurs villes. Des projets de développement sont en cours pour parvenir à un développement global et équitable, conditions nécessaires à un État stable et démocratique.»
Concernant la lutte contre la corruption administrative et financière, le Président de la République a déclaré : «Nous sommes convaincus que la corruption n’est pas seulement une défaillance administrative ; c’est une menace stratégique pour l’État moderne. La lutte contre ce phénomène représente pour nous un engagement national et moral.»
Il a ajouté : «C’est pourquoi nous avons fait de la lutte contre ce fléau une de nos priorités absolues. Nous avons créé une autorité spéciale indépendante pour lutter contre la corruption en général, activé les organes de contrôle et d’inspection, renforcé la reddition de comptes et veillé à la publication des rapports en toute transparence.»
Concernant la situation en Libye, le Président de la République a nié catégoriquement ce que certains ont avancé, à savoir que le sixième sommet des pays du Sahel africain, qui s’est tenu en Mauritanie, contenait des menaces concernant la recherche d’une solution rapide à la crise libyenne.
Son Excellence a déclaré : «Il ne contenait aucune menace, mais plutôt une affirmation de la nécessité de résoudre cette crise. La crise libyenne représente un axe fondamental dans l’équation de la stabilité dans la région du Sahel et du Sahara, et c’est pourquoi les pays du Sahel – et en particulier la Mauritanie – considèrent que l’instabilité en Libye signifie la poursuite de l’instabilité dans toute la région.»
Son Excellence a ajouté que tout le monde est convaincu que la situation en Libye exige une solution rapide menée par les Libyens eux-mêmes, tandis que la Mauritanie, pendant sa présidence de l’Union africaine, a soutenu ce processus et a déployé des efforts considérables à cet égard.
Le Président de la République a expliqué que les interventions étrangères en Libye ont contribué à prolonger le conflit et à affaiblir l’unité du processus politique, soulignant que le consensus national est la voie vers la restauration de la souveraineté de ce pays frère. Il est également nécessaire de redonner de l’importance au processus africain, d’unifier la position internationale et de lancer une réconciliation nationale globale pour mettre la Libye sur la voie d’une solution définitive à la crise.
Concernant le plan d’action multidimensionnel de l’entité des pays du Sahel africain pour faire face à l’augmentation des opérations terroristes, le Président de la République a déclaré : « Les cinq pays du Sahel ne constituent plus un groupe, pour des raisons dont nous n’entrerons pas dans les détails.»
Son Excellence a souligné en même temps que l’esprit sur lequel le plan d’action multidimensionnel de l’entité des pays du Sahel africain a été fondé, et les principes sur lesquels il a été construit, à savoir l’approche de la sécurité dans ses différentes dimensions militaire, développementale, idéologique et sociale, demeurent.
Le Président de la République a souligné la nécessité de coordonner les efforts et les moyens face au terrorisme qui est toujours présent, même si le plan a pris de nouvelles formes et modalités. Il a indiqué que la région n’a d’espoir de victoire décisive et durable sur la violence et le terrorisme que collectivement.
Quant à l’impact de l’échec de l’entité des pays du Sahel africain à mettre en œuvre ses plans sur la survenue de nouveaux coups d’État dans des pays comme le Niger, le Mali et le Burkina Faso, le Président de la République a souligné que «la stabilité sécuritaire et politique, et l’accent mis sur la dimension du développement, constituent la plus forte immunité face à tout chaos ou transition non démocratique.»
Il a ajouté que la région du Sahel vit depuis des années une situation délicate caractérisée par une fragilité sécuritaire et des défis économiques croissants. La reformulation des alliances dans cette région a également affecté la structure régionale et affaibli – dans une certaine mesure – le niveau de coordination et de réponse collective aux différentes crises. AMI

Le Président de la République dans une interview avec le journal “Asharq Al-Awsat”: Notre relation avec l’Arabie Saoudite est solide et notre pays est la cible de campagnes malveillantes
