En attendant la moindre preuve, voilà Cheikhna Ould Nenni à l’épreuve de la calomnie

Depuis mon retour, voilà un mois, je n’arrive toujours pas à rencontrer Cheikhna Ould Nenni afin d’essayer de comprendre la situation loin des rumeurs. Savoir exactement les tenants et les aboutissants de cette histoire afin de lui apporter mon modeste concours pour riposter face à une tempête médiatique sur les réseaux sociaux dans une affaire aussi grave car il y a mille façons de réagir. Son excellence estime sans doute qu’il faut laisser les chiens aboyer, la caravane passera.

Pour ma part, je crois que rien n’est pire de nos jours que de laisser le champ libre à la diffamation. Même quand on est responsable, même quand on est coupable, on peut se défendre, que dire quand on est innocent ?  Son excellence est dans une situation qui pourrait être humiliante car pour se défendre, il devrait répondre à son seul accusateur : un blogueur en exil qui étale ce qu’il reçoit ou ce qu’il invente sans se douter de la nature de la source or les sources qui voudraient nuire à son excellence ne manquent pas.

Qu’on nous sorte la moindre preuve impliquant Cheikhna Ould Nenni dans le scandale foncier qui obligea le chef de l’Etat à limoger ceux dont les signatures sont mêlées à cette affaire ? Qui peut imaginer qu’un homme comme Cheikhna si proche du président, avec un réseau politique dans toutes les sphères de la société de la base au sommet, de même à l’étranger, on le dit même chef des Moulaye Zeine en terme d’influence, qui peut imaginer qu’il irait se fourvoyer dans ce genre de combines condamnées à éclater à l’heure d'internet ?

Quel intérêt aurait-il à risquer de perdre la confiance du président à l’heure où il vient à peine de prendre les rênes du pouvoir ?  Personnellement j’ai d’invincibles raisons de ne pas y croire jusqu’à la preuve introuvable pour l’instant du contraire improbable. 

Quiconque connaît les hommes d’Etat sait que Cheikhna a la dimension d’un directeur de cabinet du président de la république. Je ne puis imaginer qu’il puisse aller se mêler de falsifier des documents pour mettre la main sur des terrains alors qu’il pourrait en avoir qui n’appartiennent à personne.

J’ai pu entendre un audio l’accablant qui est allé jusqu’à présenter l’ex directrice générale des impôts comme un ange qui aurait succombé à la pression exercée par Cheikhna. Quand on sait qu’il est mon oncle maternel et que malgré cela je n’ai pas pu obtenir de l’ex directrice générale une attestation de non imposition à la TVA car j’ai voulu défendre quelqu’un de proche accablé à tort par cette dame, on s’étonne que la même directrice ait pu obéir à Cheikhna qui n’a rien pu faire pour m’obtenir cette simple attestation de non imposition à la TVA.

Dieu sait pourtant qu'il m'aime bien et n'a ménagé aucun effort car il s'agit d'un droit qui ne devrait pas même atterrir à un tel niveau de responsabilités mais la dame avait tout verrouillé pour tout contrôler de sorte sans doute à pouvoir tout intimider ! Tous les cadres de la direction générale et régionale des impôts peuvent témoigner de l’impuissance de Cheikhna Ould Nenni en la matière. Qu'on ne vienne donc pas nous dire que la directrice lui a obéi à propos des rumeurs qui circulent dans l'audio.

Tout ça pour dire que le grand drame que nous vivons c’est le crédit donné à quelques blogueurs en exil. Ils ne disent pas toujours des bêtises, ni des choses fausses, je les crois même utiles au débat car il s’agit d’un exutoire, le problème c’est lorsqu’ils deviennent l’unique source d’information crédible pour les opposants ou les gens qui ont soif de savoir ce qui se passe au coeur du pouvoir.

Ces blogueurs frénétiques ne sont pas à la tête d’une armée, ni d’un parti. Ils sont à l’étranger et reçoivent des informations vraies ou fausses. Comment peuvent-ils savoir si ce qu’on leur livre est vrai ou faux ? Ils ne peuvent juger crédibles que des sources qui les ont déjà alimentés en informations plus ou moins vraies pour faire monter leur audience sans que personne du peuple ne puisse vérifier la véracité de leurs dires. Quand on sait que pouvoir a pu changer de monnaie sans la moindre fuite jusqu'au mois de l'annonce, qui peut imaginer qu'il ait des opposants au coeur du pouvoir qui alimentent les blogueurs ? Il ne peut s'agir que de forces au coeur du pouvoir pour nuire à ceux qui font de l'ombre à leur ambition.

C’est donc très facile pour quelqu’un au cœur du pouvoir de les détourner de leur mission présumée d’information.

​La guerre des clans au coeur du pouvoir n’est pas une nouveauté ni l’apanage du pouvoir mauritanien mais à cette heure où les opposants notoires n’ont plus d’argument contre le régime de Ghazouani, l’absence d’opposition crédible exacerbe des tensions, les ambitions internes surtout quand on sait que Ghazouani n’est pas Aziz, il n’aime pas humilier, il n’aime pas trancher dans le vif quand les infos viennent de l’entourage contre quelqu’un de l’entourage. Il prend le temps d’être sûr de ce qui se passe. Certains abusent de cette diplomatie mais qu’ils prennent garde car ils verront bientôt que Ghazouani n’est pas le marabout qu’ils croient. 

C’est un militaire et pas des moindres. Si Aziz a passé dix ans à voyager en faisant fortune et s’il s’est réveillé découvrant que le pouvoir ne le suit pas c’est parce que c’était Ghazouani qui tenait les forces militaires.

Ghazouani a pris le pouvoir comme aucun militaire avant lui, démocratiquement... Ce qu’il fait pour tenir le pouvoir est une nouveauté chez nous. Bien sûr après Aziz, il y a un vide en matière de gesticulations et de bruit dans les médias. Les gens s’ennuient, ils veulent des affaires, des tensions, des PM puissants, ils semblent dépossédés du jeu politique, c’est l’unique bémol des premières années de Ghazouani mais il ne peut pas tout faire à la fois. 

Il faut d’abord stabiliser le pouvoir et s’imposer sans éclat. Quand on voit le sort d’Aziz, qui peut estimer que Ghazouani n’est pas l'homme fort ? Seuls les ignorants face aux articulations du pouvoir.

On répète les arguments des blogueurs : Ghazouani n’a rien construit. Il a construit la paix civile après dix ans d'Aziz contre les hratine, contre les francophones, contre les forgerons, contre l’opposition, contre tout sauf contre les islamistes pour lesquels il a pris des mesures pour être plus radicaux qu’eux notamment en abolissant un pilier de l’islam le repentir.

Rien n’empêche Ghazouani de faire comme Aziz : endetter le pays pour s’acheter un avion, construire à tout-va des choses qui servent peu, des goudrons destinés à la première pluie à être des nids de poule, diviser les mauritaniens, entretenir la peur, se servir des impôts pour mettre au pas les hommes d’affaires etc.

Rien n’empêche Ghazouani de faire comme Aziz sauf la volonté de bien faire, ne pas creuser la dette, en finir avec les tensions ethniques, remettre l’économie en marche mais cela prend du temps. Il n’est là que depuis 2 ans et demie. 
Patience.

Quant à son excellence Cheikhna Ould Nenni, je lui souhaite d’avoir raison dans sa stratégie de communication. Il est vrai que sa marge de manœuvre est étroite pour ne pas se salir vu que se manifester c’est se mettre à la hauteur d’un blogueur peut-être de bonne foi, qui n’a pas que des défauts et peut même être amusant quand il ne dérape pas mais dont l’audience le met fatalement en situation d’être certainement le pantin de forces obscures qui se servent de lui comme sniper enfumé sans qu’il le sache…

VLANE A.O.S.A