
La Mauritanie et le Tchad ont signé, ce 22 juillet 2024, à Nouakchott, une convention de partenariat en vue de renforcer les systèmes éducatifs dans les deux pays.
D’un montant de 137 millions de Dollars, appui de la Banque Mondiale et de la république Fédérale d’Allemagne, cette convention est destinée au projet d’engagement régional pour l’apprentissage et la collaboration dans l’éducation (RELANCE) qui sera mis en œuvre dans les deux pays du Sahel. Ce projet découle d’un constat des experts des deux pays et des institutions comme la banque mondiale : l’éducation au Sahel connaît une crise majeure, due essentiellement à la pression démographique, à la rareté des ressources, aux conflits armés avec leur corollaire, notamment le déplacement des populations… RELANCE est considéré comme « une initiative phare conçue pour améliorer les systèmes éducatifs, élargir l’accès à une éducation de qualité et renforcer les perspectives d’emploi pour les jeunes vulnérables au Tchad et en Mauritanie.» Conçu comme une plateforme régionale ouverte, le projet pourra accueillir d’autres pays du Sahel souhaitant s’y joindre. Il marque une étape importante vers la construction d’un espace éducatif sahélien plus intégré, capable de répondre aux aspirations d’une jeunesse dynamique et engagée.
Conscients de ces défis, les deux pays ont décidé de mutualiser leurs moyens pour transformer leurs difficultés en matière et en atouts. Au Sahel central, un tiers des jeunes ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation professionnelle, et 94 % des enfants âgés de 10 ans sont incapables de lire ou comprendre un texte adapté à leur âge. Au Tchad, 57 % des enfants d’âge primaire ne sont pas scolarisés ; en Mauritanie, ce sont 45 % des jeunes en âge de fréquenter le cycle secondaire qui sont en dehors du système scolaire. Le projet comporte deux volets : la création d’un institut du Sahel et une école ouverte dont l’objectif est de donner une seconde chance aux enfants qui sont défalqués de l’école traditionnelle.
L’ensemble des difficultés des systèmes éducatifs des deux pays et les stratégies de sortie de crise ont été passés en revue par les membres des deux gouvernements et les partenaires techniques et financiers dans leurs différents discours prononcés à l’occasion.
Parlant de l’importance du projet RELANCE, le ministre mauritanien de l’économie et des finances, M. Sid’Ahmed Bouh souligne que « la signature des accords de financement du projet RELANCE Sahel traduit notre engagement collectif à bâtir un Sahel résilient, instruit et résolument tourné vers l’avenir »,
Pour sa part, M. Ousmane Diagana, vice-président de la Banque Mondiale en Afrique de l’Ouest et du centre a exprimé sa satisfaction de se retrouver dans son pays, la Mauritanie pour la signature de cette importante convention. Il a ensuite salué et félicité les deux gouvernements pour la dynamique qu’ils viennent d’engager pour améliorer leur système éducatif.
Justifiant l’appui de son institution, il indique : « Le projet RELANCE reflète ainsi notre volonté partagée de faire de l’éducation une force transformatrice en Mauritanie et au Tchad, en formant des générations éclairées, prêtes à relever les défis de demain ». Pour sa part, l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne E. Dr Florian Reindel, ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en Mauritanie souligne que « RELANCE illustre une approche régionale ambitieuse et pragmatique. En soutenant cette initiative, l’Allemagne réaffirme sa volonté d’accompagner les pays sahéliens dans leurs efforts pour construire des systèmes éducatifs plus inclusifs et mieux ancrés dans les réalités locales »
Le projet prévoit la mise en place, à Nouakchott, d’un Institut régional des sciences de l’éducation destiné à appuyer la formation des cadres, la production de recherche appliquée et l’élaboration de politiques éducatives fondées sur des données probantes. Porté par l’Association des universités africaines, ce pôle ambitionne d’être une référence académique pour les deux pays, en favorisant une dynamique de coopération structurée et durable. L’initiative comprend le déploiement dans chaque pays d’une École ouverte régionale conçue pour répondre aux besoins des jeunes en dehors des circuits éducatifs classiques, notamment dans les zones où l’accès à l’éducation reste limité. Ce dispositif hybride combinera apprentissage numérique, accompagnement en présentiel et formation professionnelle.
Côté mauritanien, en plus du ministre de l’économie et des finances, on notait la présence de la ministre de l’éducation nationale et de la réforme du système éducatif, Mme Houda Babah et de M. Melainine Eyih, ministre de la formation professionnelle, des métiers et des arts. Côté Tchadien, il y avait le ministre de l’Éducation Nationale et de la Promotion Civique, Dr. Aboubakar Assidick Choroma et Mme Fatimé Haram Acyl, ministre déléguée auprès du ministre des Finances, chargée de l’Économie, du Plan et de la Coopération Internationale.
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