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Maroc: questions sur les vidéos présentées au procès d'un patron de presse

Samedi 23 Juin 2018 - 07:57

Une journaliste marocaine appelée à témoigner dans le procès du patron de presse Taoufik Bouachrine, jugé pour violences sexuelles, a contesté cette semaine devant le tribunal une des vidéos présentées par l'accusation comme des preuves accablantes mais réfutées par la défense.

Arrêté le 23 février et incarcéré depuis, le directeur du quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum est jugé pour "traite d'êtres humains", "abus de pouvoir à des fins sexuelles", "viol et tentative de viol" par la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca.


L'accusation, qui avait initialement dénombré 15 victimes, repose désormais sur deux plaintes et trois témoignages à charge, et sur 50 vidéos saisies dans le bureau du journaliste au moment de son arrestation.

Les questions soulevées par ces images, qui selon certains montrent "des pratiques abjectes" mais selon d'autres seraient des "montages", ont poussé le parquet et les parties civiles à demander une expertise technique sur laquelle le juge doit encore se prononcer.

"J'ai confirmé devant le juge ce que j'avais dit à la police: ce n'est pas moi sur la vidéo (...) et je ne peux pas dire si l'autre personne qui y apparaît est effectivement Bouachrine", a déclaré à l'AFP Maria Moukrim, une journaliste quadragénaire, au lendemain de son audition à huis clos.

L'affaire focalise l'intérêt des médias du fait de la notoriété de l'accusé, de la gravité des charges et des informations fragmentaires qui fuitent des audiences à huis-clos.

Touafik Bouachrine, un journaliste de 49 ans connu pour son ton critique, nie tout en bloc et dénonce un "procès politique". Il conteste l'authenticité des vidéos saisies et assure qu'il ne se trouvait pas au journal aux dates indiquées sur certaines images - avec des alibis justifiés par des relevés téléphoniques ou des procès-verbaux.

"Pour nous, il n y a aucun doute: c'est bien Bouachrine qui figure dans toutes les vidéos et c'est lui qui les a filmées", a déclaré à l'AFP Mohamed Karout, un des avocats des parties civiles. L'expertise des vidéos a été demandée "non pas parce que nous doutons de leur authenticité, mais pour bien tirer les choses au clair".

Depuis l'ouverture du procès le 8 mars, le nombre de "parties civiles" a été revu à la baisse puisque quatre des femmes à l'origine listées comme victimes par le parquet - comme Maria Moukrim - ont démenti avoir subi quoi que ce soit et une cinquième a parlé de "relations consenties".

Trois de ces cinq femmes désormais considérées comme des témoins ont été conduites de force à l'audience, sur décision du tribunal. L'une des trois a été condamnée à six mois de prison ferme pour "diffamation", après avoir accusé la police d'avoir falsifié sa déposition.

Entendues en mai par le tribunal, les cinq accusatrices de Taoufik Bouachrine ont pour leur part fait, selon un de leurs avocats, "des révélations terribles" sur ce qu'elles ont subi et affirmé que M. Bouachrine les filmait pour les faire chanter avec les vidéos.

Le tribunal doit encore entendre quatre "victimes supposées" identifiées à partir des vidéos, selon deux avocats joints par l'AFP.

(©AFP / 22 juin 2018 19h06) 
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