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La cour constitutionnelle turque ordonne la libération de deux journalistes

Vendredi 12 Janvier 2018 - 00:21

 La cour constitutionnelle turque a ordonné jeudi la remise en liberté conditionnelle de deux journalistes accusés de liens avec le putsch manqué de juillet 2016, dans un arrêt sans précédent depuis l'instauration de l'état d'urgence.

Examinant des requêtes individuelles des chroniqueurs et écrivains Sahin Alpay et Mehmet Altan, la cour constitutionnelle a décidé à une majorité de 11 voix contre 6 que la détention des deux hommes constituait une violation de leurs droits, a rapporté l'agence étatique Anadolu.

"J'espère que cette décision fera un bon exemple pour que des dizaines de journalistes incarcérés arbitrairement depuis l'instauration de l'état d'urgence soient libérés", a réagi Erol Onderoglu, représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie, interrogé par l'AFP.

Il précise néanmoins que leurs avocats doivent désormais saisir les tribunaux concernés avec cette décision pour que MM. Alpay et Altan soient effectivement libérés, ce qui ne devrait être qu'une formalité.

Mais dans la soirée, après avoir examiné les dossiers à la suite de la décision de la Cour constitutionnelle, un tribunal d'Istanbul a décidé du maintien en détention des deux hommes, a rapporté l'agence de presse officielle Anadolu. Aucune explication n'a été fournie dans l'immédiat.

Selon le quotidien Hurriyet, le tribunal a pris cette décision en arguant n'avoir pas officiellement reçu la décision de la Cour constitutionnelle, raison pour laquelle la demande de remise en liberté a été rejetée.

Sahin Alpay, 73 ans, est un ancien chroniqueur du quotidien Zaman, fermé pour ses liens avec le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch manqué de juillet 2016. M. Alpay a été arrêté dans la foulée de la tentative de coup d'Etat.

Mehmet Altan, 65 ans, est un écrivain qui a rédigé plusieurs ouvrages politiques. Il a été arrêté en septembre 2016, avec son frère Ahmet Altan, 67 ans, romancier et journaliste.

Un procureur avait requis en décembre trois peines de prison à vie contre Mehmet Altan, accusé d'avoir "tenté de renverser le gouvernement", "tenté de renverser l'ordre constitutionnel", et d'avoir "commis un crime au nom d'une organisation terroriste sans en être membre".

Le directeur d'Amnesty International pour l'Europe, Gauri van Gulik, a salué la décision de la Cour constitutionnelle, affirmant que "le silence a été brisé quant aux attaques flagrantes contre des journalistes et d'autres voix critiques".

"Ce verdict doit servir d'exemple et conduire à la remise en liberté de milliers d'autres (personnes) qui sont arbitrairement détenus", a-t-elle dit dans un communiqué.

La présence de nombreux journalistes parmi les plus de 55.000 personnes incarcérées depuis le putsch manqué inquiète les partenaires occidentaux de la Turquie, pays qui occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par RSF.


(©AFP / 11 janvier 2018 21h08) 
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