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Putsch raté au Gabon

Lundi 7 Janvier 2019 - 18:15

Le gouvernement du Gabon a confirmé l'arrestation de tous les membres du groupe de militaires qui ont attaqué lundi matin le siège de la radio-télévision nationale, à Libreville. Le chef de ce groupe avait appelé la population à se soulever pour renverser le gouvernement du président Ali Bongo, hospitalisé au Maroc depuis bientôt trois mois.

Tous les membres du commando ont été arrêtés ou abattus lors de la reprise du bâtiment par les forces de sécurité gabonaises, a indiqué le bureau du président Bongo par communiqué.

Selon la présidence, tous les otages qui étaient retenus dans l'immeuble ont été libérés lors de l'assaut au cours duquel deux putschistes ont trouvé la mort. Le chef du commando identifié comme étant le lieutenant Kelly Ondo Obiang, commandant adjoint de la Garde républicaine, a quant à lui été arrêté en compagnie de deux autres membres du commando.

 

L'homme qui s'était présenté au micro de la radio-télévision nationale comme le président du Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon, un mouvement inconnu jusqu'ici, avait appelé la population et les militaires à se soulever pour renverser le gouvernement Bongo en promettant d'instaurer un « Conseil national de restauration » de la démocratie.

Le bureau du président Bongo assure que la situation est désormais sous contrôle et que le calme est revenu dans la capitale gabonaise.

 

Les forces de sécurité, qui ont été rapidement déployées dans la capitale pour endiguer toute révolte ou émeute, demeureront en place pendant plusieurs jours afin de maintenir l'ordre, a par ailleurs expliqué le ministre de la Communication, Guy-Bertrand Mapangou, qui a assuré du même souffle que les frontières du pays resteront ouvertes.

Tôt lundi matin, des coups de feu avaient été signalés aux abords de l'immeuble de la Radiodiffusion télévision gabonaise (RTG) avant qu'un groupe de militaires ne s'emparent des ondes publiques pour lancer un appel au peuple et aux soldats de s'armer et de « prendre le contrôle » des points stratégiques du pays, notamment les routes principales, les aéroports et les édifices publics.

« Si vous êtes en train de manger, arrêtez. Si vous êtes en train de prendre un verre, arrêtez. Si vous dormez, réveillez-vous. Réveillez vos voisins [...], levez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue », a déclaré le lieutenant Kelly Ondo Obiang au micro, entouré de deux soldats, fusil d'assaut à la main.

« Nous ne pouvons abandonner la patrie », a-t-il déclaré en jugeant « illégitimes et illégales » les institutions mises en place pendant l'absence du président Bongo.

L'homme a appelé la population à soutenir ses camarades, « pour sauver le Gabon du chaos ». Un appel auquel peu de Gabonais ont répondu.

 

Quelques groupes de jeunes se sont rassemblés dans le quartier populaire Cocotiers, près du siège de la RTG. Ils ont été dispersés par des tirs de gaz lacrymogène de la police, mais sont revenus à la charge peu de temps après, incendiant des voitures et des pneus et lançant des projectiles aux policiers.

« C'est des petits qui veulent mettre le désordre, rien de plus », a déclaré un membre des forces de sécurité.
 

Longue convalescence

L'absence du président Ali Bongo qui est traité depuis près de trois mois au Maroc pour un accident vasculaire cérébral a laissé un vide indéterminé à la tête du gouvernement gabonais qui n'assume depuis que les affaires courantes.

La vacance du pouvoir n'a pas été déclarée en l'absence du chef de l'État. La Cour constitutionnelle a transféré une partie de ses pouvoirs au premier ministre et au vice-président. Le gouvernement ne fait qu'assurer les affaires courantes.

 

 

Le 31 décembre, le président Bongo, affaibli, avait pris la parole depuis Rabat pour la première fois depuis son hospitalisation. Sa déclaration du Nouvel An a été qualifiée par les mutins de « honte » pour un « pays [qui] a perdu sa dignité ».

Dans leur message, les militaires putschistes ont dénoncé la « confiscation du pouvoir par ceux qui le 31 août 2016 ont fait assassiner nos jeunes compatriotes », en référence aux émeutes qui avaient embrasé le pays à la suite des élections présidentielles qui avaient reporté Ali Bongo au pouvoir dans des circonstances plutôt nébuleuses.

Victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre dernier en Arabie saoudite, le chef de l'État, âgé de 59 ans et dont la famille est au pouvoir depuis 1967, a été transféré ensuite à Rabat, au Maroc, où il poursuit depuis sa convalescence sans qu'aucune date n'ait été fixée pour son retour au Gabon.

L'UA et la France condamnent

L'Union africaine (UA) a « fermement » condamné « la tentative de coup de ce matin au Gabon », réaffirmant « le rejet total par l'UA de tout changement inconstitutionnel de pouvoir ».

Paris a également condamné cette tentative de coup d'État, appelant au « strict respect » de la Constitution dans cette ancienne colonie française qui est aussi un pays producteur de pétrole.

source radio-canada

 

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