Les autorités mauritaniennes ont lancé, le jeudi 25 septembre, le service « Tesjil », une plateforme numérique qui dématérialise entièrement le processus d’inscription à l’Université de Nouakchott, la plus grande du pays. L’initiative vise à répondre à la croissance continue des effectifs et à améliorer l’accès à l’enseignement supérieur.
« Cette avancée majeure modernise en profondeur le parcours d’inscription à l’Université de Nouakchott et simplifie la vie des étudiants. Tout se fait en ligne, sans déplacement ni files d’attente. Le portail permet la saisie fluide des données, le paiement des frais via des portefeuilles électroniques, ainsi que l’obtention automatique du numéro d’étudiant, du certificat d’inscription et du reçu de paiement, sous format numérique », explique le ministère de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration dans un communiqué publié sur Facebook.
Cette démarche s’inscrit dans la « Stratégie nationale de l’enseignement supérieur à l’horizon 2030 », adoptée en 2022. Le renforcement du numérique y est identifié comme l’un des deux leviers de mise en œuvre, avec un budget de 86 millions d’ouguiyas (environ 2,14 millions de dollars). L’objectif est de permettre au système universitaire de s’adapter à l’ère numérique en tirant parti de son potentiel pour les apprenants, les enseignants et les administrations.
À travers ce levier, le gouvernement prévoit notamment le développement de l’offre de formation, le développement des compétences et des pratiques pédagogiques innovantes dans le domaine du numérique ; le renforcement de la connectivité haut débit, de l’accessibilité, de la sécurité et des équipements dans les établissements ; la promotion de l’enseignement à distance ; ainsi que le déploiement d’applications de gestion pédagogique, administrative et financière.
Il est important de rappeler que l’intégration du numérique dans le secteur éducatif mauritanien en est encore à ses prémices. La numérisation de l’inscription reste, pour l’instant, limitée à l’Université de Nouakchott, alors que le pays compte onze établissements publics d’enseignement supérieur. Par ailleurs, cette dématérialisation soulève des interrogations sur la capacité des étudiants à en bénéficier pleinement : compétences numériques, accès à Internet, possession d’un smartphone ou d’un terminal compatible, couverture réseau… Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), le taux de pénétration d’Internet en Mauritanie s’élevait à 37,4 % en 2023.
Isaac K. Kassouwi
agencecofin