Les meetings, les soirées, les tentes, les haut-parleurs, les banderoles et les autres moyens traditionnels de propagande et de mobilisation ne sont plus les seuls maitres sans partage des campagnes électorales. Au contraire, un nouveau venu, en l’occurrence les réseaux sociaux a fait son entrée de force sur la scène, au point de concurrence sérieusement l’ancien décor et les vieux moyens utilisés en cas d’espèce après des décennies de domination, en raison de de l’influence croissante de ces supports de la technologie de pointe et de leur popularité grandissante.
Les politiciens ont trouvé dans les réseaux sociaux leur moyen de gagner la sympathie des électeurs en vertu des caractéristiques qui les distinguent, telles que l’interaction, la spontanéité et la flexibilité, de sorte qu’ils changent de tactique électorale, en particulier pendant les saisons électorales, pour communiquer avec les masses , que ce soit pour publier un contenu publicitaire ou de propagande ou afficher un programme électoral.
Quiconque suit les réseaux sociaux en Mauritanie remarque qu’ils sont ces jours-ci remplis de publicités et de campagnes électorales pour les candidats aux conseils municipaux, régionaux et législatifs par le biais de publications ou de clips audio. Une mobilisation qui souffre toutefois du manque d’études scientifiques dans le pays qui mesurent l’impact de ce nouveau média de propagande.
Le recours à ces réseaux a augmenté et beaucoup de ces multimédia a été utilisé au cours de cette campagne électorale par rapport à ses prédécesseurs, dont le tout nouveau venu “Tik Tok” ainsi que “Facebook”, “WhatsApp” et “Twitter”, sachant que les gens ne comptent plus sur la technologie dans leur quotidien pour des seules questions de distraction, mais bien au contraire, ces nouveaux moyens de communication sont devenus une nécessité .
Enracinée par la pandémie de la Covid 19 et renforcée par le manque de communication directe entre les personnes, selon la règle bien connue dans la littérature sur l’éthique de la science de communication selon laquelle plus il y a de communication, moins il y a de contacts.
Par conséquent, ces moyens sont devenus un incubateur politique pour les candidats et un outil efficace entre leurs mains, du fait qu’ils constituent le meilleur moyen de communication avec les électeurs, en particulier le groupe des jeunes qui représente plus de 70 % de la population du pays, car il leur garantit la diffusion de leurs messages électoraux à grande échelle.
Ces multimédia donnent par ailleurs la possibilité de parler directement avec les masses, ce qui permet à ces dernières de discuter des affaires publiques, en particulier celles qui sont submergées et assoiffées de faire entendre leur voix et d’exprimer leurs aspirations et leurs espoirs, puisqu’elles n’ont pas trouvé d’autre tribunes pour s’exprimer en toute liberté et faire entendre leurs préoccupations et leurs critiques.
Cependant, malgré l’importance de leur rôle politique, social et même économique, ces réseaux peuvent représenter un véritable défi pour l’ensemble du processus politique et poser de nombreux problèmes car ils ne sont pas soumis à des contrôles professionnels et manquent d’objectivité dans ce qu’ils présentent au destinataire. Ce qui peut conduire à des propos trompeurs, à la diffusion de discours de haine et de propagande noire contre certains opposants politiques, et à la diffamation. Un état de fait qui a poussé de nombreux centres d’études scientifiques à exiger le contrôle de ces médias, notamment en période politique, comme l’élaboration d’un code d’honneur et la sanction de ceux qui le transgressent ou la création d’un observatoire de la propagande politique sur ces réseaux.
Reportage : Mohamed Lemine Ould Saïd
AMI