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un grain de sable pour secouer la poussière...

Interview de M. Joël MEYER, Ambassadeur de France

Jeudi 5 Octobre 2017 - 17:07

 
Quels sont les axes principaux  de la  concertation entre la France et la Mauritanie ?
 
Les relations politiques entre la France et la Mauritanie sont excellentes car fondées sur un dialogue stratégique nourri par la diversité de notre partenariat. Ce partenariat dépasse un cadre purement bilatéral et s’inscrit aussi dans le contexte des grands enjeux régionaux et globaux. La situation géographique de la Mauritanie située au carrefour de l’Afrique, du Maghreb, aux portes du Sahel et de la Méditerranée, fait de ce pays un observateur et un acteur essentiel de la scène régionale et internationale. Il est donc naturellement un interlocuteur privilégié pour la France et de manière plus générale pour l’Union européenne. La Mauritanie joue un rôle de premier plan en Afrique de l’Ouest et au Sahel, régions, comme vous le savez qui font face au défi sécuritaire. Elle est l’un des membres fondateurs de l’organisation du G5 Sahel. Mais elle est influente aussi sur le plan international, et cela s’est vérifié lorsqu’elle a exercé a présidence de l’Union africaine en 2015 puis de la Ligue Arabe en 2016 dont elle a accueilli le sommet à Nouakchott. C’est dans ce cadre que, outre pour renforcer toujours nos relations bilatérales,  les consultations bilatérales se sont accélérées au cours des derniers mois entre nos deux Etats. Se sont succédé au premier semestre 2017 les visites à Nouakchott des ministres français des Affaires étrangères, de l’Economie, puis le déplacement officiel en France du président mauritanien et, plus récemment, le 2 juillet dernier en marge du Sommet de Bamako, sa rencontre avec le président de la République française.
 
En deux mots, Quelles sont les priorités ?
 
Nos priorités s’articulent autour de deux axes : le partenariat au développement, économique, social, mais aussi en matière de gouvernance et d’Etat de droit, et bien sûr  la sécurité.
 
Quels sont les enjeux régionaux et mondiaux ? les grands secteurs de coopération ? Existent-ils des partenariats économiques entre nos deux pays ? Quels sont les secteurs porteurs ? 
 
Notre soutien au développement au  pays se traduit par un partenariat bilatéral riche qui couvre, à la demande des autorités mauritaniennes, de nombreuses politiques publiques : santé, éducation et universités, énergie, eau et assainissement, infrastructures, gouvernance économique, justice et Etat de droit…. Il s’exprime aussi dans un appui à la gouvernance locale (communes) ainsi qu’à la société civile, notamment les associations de jeunes et de femmes, grâce en particulier à l’initiative « FAJR » pour renforcer l’expression de la citoyenneté, ou encore au  programme de soutien à la francophonie, Nouakchott étant membre de l’OIF. Ce partenariat se manifeste au travers d’acteurs comme le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’ambassade et l’Agence française de développement, sans oublier les initiatives des collectivités territoriales ou des ONG françaises avec leurs homologues mauritaniennes. Si l’objectif est d’abord de répondre aux besoins fondamentaux de toutes les composantes de la population nationale, notre coopération oeuvre également dans des secteurs où la Mauritanie est en pointe et peut servir de référent, comme les énergies renouvelables (construction de ferme éolienne, de centrale solaire). Ce qui est cohérent avec l’engagement de Nouakchott pour lutter contre le grand défi mondial que représente le changement climatique. On doit rappeler que les autorités mauritaniennes ont activement pris part à la COP21 de Paris en 2015, dans le cadre notamment de sa présidence de la Grande Muraille verte. Les deux présidents mauritanien et français avaient d’ailleurs présidé, en marge de la COP, un sommet spécifiquement consacré à l’Afrique. 
 
L’enseignement supérieur et la recherche est également un domaine d’excellence privilégié alors que nous soutenons la Mauritanie dans sa démarche de mise en place de filières préparatoires aux grandes écoles d’ingénieur francophones. 
Le secteur privé a évidemment toute sa place dans la consolidation de notre relation. Plusieurs partenariats économiques se sont développés entre les entreprises de nos deux pays - dans le secteur de la pêche, les hydrocarbures, la logistique, la cimenterie, le domaine minier, l’agro-alimentaire et le secteur bancaire. Le savoir-faire de nos entreprises est hautement apprécié.
 
Concernant le G5, comment la France apporte-t-elle son soutien à la Mauritanie ?
 
La sécurité régionale constitue la deuxième priorité de notre coopération. La stabilité au Sahel est aussi celle de l’Europe. A cet égard, il convient de souligner que la Mauritanie, qui a elle-même fait preuve de détermination pour combattre cette menace, occupe une position clé dans le dispositif régional de lutte contre le terrorisme. Et son rôle a été moteur dans la création et la montée en puissance du G5 Sahel, dont le secrétariat permanent est à Nouakchott et qui est appelé à devenir non seulement un instrument de développement mais aussi un dispositif de sécurité collective. La France apporte son aide en dispensant de  la formation à ses partenaires mauritaniens, de même que, auprès du G5 à Nouakchott, elle met également à disposition des experts, notamment pour la prochaine ouverture d’un Collège sahélien de défense. Vous connaissez parallèlement nos efforts pour encourager la constitution d’une Force militaire conjointe du G5 que les autorités mauritaniennes appellent aussi activement de leurs vœux. 
 
Comment se manifeste la présence française en Mauritanie ? Quelles sont le problématiques des français y vivant ?
 
La communauté française est composée d’environ 2000 français, dont 60% de bi-nationaux. Les préoccupations sont donc diversifiées mais se retrouvent essentiellement dans celles précédemment évoquées, telles que la sécurité du pays et l’appui au développement des affaires. Nos compatriotes contribuent à l’essor de nos échanges bilatéraux et également à la croissance du pays dans lequel ils résident. Quelque vingt mille emplois directs et indirects dépendent des filiales mauritaniennes des sociétés françaises. On doit également citer notre présence éducative et culturelle. Parallèlement à l’offre culturelle de l’Institut français, le lycée français Théodore Monod participe de la politique d’attractivité de la France et de ses valeurs. Mille élèves y sont scolarisés, Français et Mauritaniens, ces derniers, pour la plupart, poursuivant ensuite leurs études en France.

Source Ambassade de France
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