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Contribution personnelle au colloque organisé du 16 au 17 Mars 2024 par le parti INSAF : Quel modèle économique pour accélérer le développement de la Mauritanie ? Ebe Babah, Expert en Développement

Vendredi 5 Avril 2024 - 00:40

Contribution personnelle au colloque organisé du 16 au 17 Mars 2024 par le parti INSAF :  Quel modèle économique pour accélérer le développement de la Mauritanie ? Ebe Babah, Expert en Développement

J’ai été ravi de participer à l’atelier référencé au cours duquel j’ai fait une modeste contribution écrite et une autre orale sur le groupe WhatsApp créé pour l’occasion. Ce colloque qui s’est honorablement démarqué des allégeances de ces prédécesseurs par son ouverture heureuse aux compétences nationales et l’agrégation de celles-ci au service de la nation mérite d’être apprécié et félicité comme initiative innovante.

Vu que le temps des interventions était très limité, je voudrais par cette contribution développer un peu plus quelques idées supplémentaires dans le but d’enrichir ce débat si important pour l’avenir de notre cher pays.

Je rappelle que ce thème relatif au développement du pays m’a toujours préoccupé. J’y ai d’ailleurs, à différentes occasions, contribué par des articles publiés dans la presse écrite nationale et audiovisuelle. J’avoue cependant, comme certains de mes compatriotes, avoir eu toujours un ressenti de frustration, à chaque fois que j’intervenais, car personne ne tiendrait compte de ce qu’on écrit et particulièrement nos décideurs auxquels ces interventions étaient principalement destinées en premier ordre. Ainsi le dédain de notre panthéon me renvoyait chaque fois à l’adage national qui moquait celui qui eut trait sa chamelle dans le lac. حلاب ناكت  افالظنية

Cette initiative qui se veut réconciliatrice du spectre socio-politique national créera sans doute un climat où le débat constructif acceptera la critique non pas comme une opposition mais comme un moyen d’inspiration et de richesse intellectuelle. قبول الرأي والرأي  الآخر Je me permets à cet égard de joindre aux contributions certains articles que j’ai eu à publier dans Le Calame entre autres.

 

Ces articles  s’intitulaient comme suit :

  • Cri d’alarme pour notre sécurité et souveraineté alimentaire, un plan Marshal s’impose.
  • Le nomadisme entre la fonction de l’administration mauritanienne : le pour et le contre
  • Les élections ou l’impossible gestation
  • دور القطاع الخاص ; Le rôle du secteur privé

Pour étayer mon propos, je vais de mémoire en citer quelques idées maitresses tout en invitant vivement le comité de synthèse des travaux du Colloque à épier ces articles et s’en inspirer afin d’enrichir la synthèse du débat.

Mais auparavant, et pour être complet dans cette note de contribution au débat, je voudrais rappeler la teneur de mon intervention vocale faite à distance durant ledit colloque :

« Bonjour, je remercie vivement l’organisation de cette initiative visant à faire participer la crème de notre intelligentsia à échanger et réfléchir sur l’avenir du développement économique et social de notre pays. Durant la séance d’hier j’ai été ravi d’avoir entendu que la plupart des intervenants ont axé leurs principales recommandations sur la création de la valeur ajoutée et à la création d’emplois qui sont les piliers d’un développement harmonieux et parrain de notre développement futur. Je partage parfaitement ces recommandations car le constat est clair que ni le secteur public ni le secteur privé dans notre pays ne donne la priorité à ces deux aspects dans notre politique économique. Nous savons très bien que le secteur privé n’investit principalement que dans deux secteurs stériles que sont l’immobilier et le commerce qui sont des secteurs qui n’engendrent ni de la valeur ajoutée ni la création d’emplois. Quant à l’Etat il est clair qu’il manque de vision réelle pour créer des mégaprojets porteurs de valeur ajoutée et de création d’emplois dans les secteurs importants telles que les mines, la pêche, l’agriculture et l’énergie. Et ce surtout dans les perspectives de l’avènement du gaz qui va diminuer sensiblement le coût de l’énergie indispensable à ces mégaprojets telle que la sidérurgie par exemple pour ne citer que celle-ci.

Notre économie manque cruellement de l’existence d’une classe moyenne capable, à travers la création des PME /PMI, d’engendrer la création de la valeur ajoutée et l’emploi. L’environnement économique de notre pays manque aussi de façon ostentatoire de structures pouvant encourager l’émergence d’un tissu PME /PMI faute de l’existence d’un système de garantie fiable de financement de ces PME/PMI. A cet effet, je recommande vivement la création d’un fonds de garantie des financements PME/PMI pour les secteurs de l’industrie, l’agriculture, la pêche et les services. »

 

Cri d’alarme pour notre sécurité et souveraineté alimentaire, un plan Marshal s’impose :

L’idée centrale dans cet article consistait à rappeler l’importance capitale   de la sécurité alimentaire dans notre pays surtout dans le contexte économique international actuel en rappelant les différents échecs consécutifs de nos politiques menées  dans ce domaine, de rappeler que toutes les conditions structurelles objectives et subjectives pour mener à bien cet objectif de notre sécurité alimentaire existent bel et bien dans le pays (immense superficie de terres cultivables , ressources en eau abondante, soleil , main-d’œuvre  abondante en chômage). Enfin, l’article propose un plan Marshal en 13 points pour assurer la réalisation de l’objectif primordial de la sécurité alimentaire dans notre pays tout en espérant que les autorités publiques concernées adopteront ce plan et le mettront en œuvre.

 

 Le nomadisme entre les fonctions de l’administration mauritanienne : le pour et le contre

Les idées maitresses de cet article consistaient à expliquer les raisons de ce perpétuel nomadisme de fonctionnaires dans notre administration en insistant sur ses méfaits pour une bonne gestion pérenne de notre politique de développement. L’article fait des propositions de définitions de critères et des normes professionnelles pour le choix des administrateurs de notre fonction publique. (Qualifications scientifiques dans le domaine du poste à pourvoir, Expérience professionnelle requise dans le domaine du poste à pourvoir, Intégrité et compétence requises dans le style de la gestion, Preuve d’une vision intégrée pour atteindre les objectifs liés au poste à pourvoir). L’article propose aussi une procédure innovante de nomination des dirigeants des principales entreprises publiques telles que la SNIM ou la BCM ainsi que les sociétés de services de l’eau et de l’électricité et de la santé, les sociétés nationales gérant nos ressources minérales ; halieutiques, agricoles et, toute autre entité publique à caractère administratif et financier.

Cette procédure propose que le recrutement de ces dirigeants soit fait par voie de concurrence et de concours directs ouverts aux cadres du pays de façon transparente. A l’issue de cette sélection, le candidat sélectionné à la tête de chaque entreprise publique devrait avoir un mandat précis à l’issue duquel son bilan sera évalué. Il sera récompensé ou sanctionné en fonction de ses résultats réalisés. La mise en œuvre de cette procédure nous garantira le principe de « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut »

L’article propose aussi, qu’une fois les Ministres nommés, ils devraient présenter leurs visions et leurs programmes aux organes parlementaires pour valider leurs nominations à leurs postes respectifs.

 

 Les élections ou l’impossible gestation :

 Cet article ne plairait certainement pas à beaucoup de gens surtout ceux qui ont les rênes de notre administration actuelle. Il met en exergue les dangers et les méfaits engendrés par l’existence d’une classe politique qui mue au gré des dirigeants du pays et en fonction de leur changement. Cette classe qui est toujours omniprésente quel que soit le Dirigeant du pays qu’il soit despote, dictateur, voleur ou démocrate. L’article conclut par une suggestion ou plutôt une prière pour que les élections prochaines constitueraient l’occasion tant attendue pour changer notre classe politique et d’en enfanter une nouvelle pour laquelle la sélection se ferait sur la base des critères d’intégrité, d’honnêteté, d’expérience et de professionnalisme.

 

Le rôle du secteur privé :

 

En fait, il ne s’agit pas d’un article proprement écrit mais les grandes lignes d’un programme sur un plateau de télévision dans lequel j’ai été l’invité. Le programme visait à commenter et analyser les résultats de la dernière rencontre entre Son Excellence Monsieur le président de la République et les acteurs principaux du secteur privé du pays.

L’intervention du Président était pertinente et instructive dans la mesure où il a bien conscrit le rôle du secteur privé comme moteur du développement. Le Président a exhorté le secteur privé à s’orienter plus vers la productivité qui génère la valeur ajoutée et crée des emplois. Il a identifié les secteurs productifs prioritaires qui sont le secteur agricole, le secteur de la pêche et celui de l’élevage. Il a bien circonscrit le rôle de l’Etat dont l’intervention devrait être dans le domaine des infrastructures comme les routes, ponts, ports et aéroports, la fourniture des services de l’eau et de l’électricité et la création d’un climat propice pour encourager les investissements et créer un bon climat des affaires.

Comme je l’ai mentionné plus haut dans mon intervention durant le colloque, les domaines d’investissement du secteur privé étaient orientés essentiellement vers le seul secteur de l’immobilier et celui du commerce qui sont des secteurs stériles en matière de création de la valeur ajoutée et la création d’emplois.

Durant cette rencontre avec Monsieur le Président, les promoteurs du secteur privé se sont engagés à réaliser plus de 43 projets productifs ce qui représente un tournant substantiel qualitative dans le rôle de ce secteur. Mais comment ces projets seront-ils identifiés et sélectionnés ? Seront-ils choisis de façon anarchique par les promoteurs du secteur privé eux-mêmes ou seront-ils identifiés en coordination avec la stratégie du développement des pouvoirs publics pour s’insérer dans la stratégie globale du pays. Seront-ils vraiment réalisés ou ne seront-ils que des promesses dans le vent pour plaire au Président ?

ال تريا لك ، خرص رقبة امراح

« Celui qui te conseille, regarde l’état de sa maison » L’Union Nationale du Patronat Mauritanien (UNPM), pour jouer efficacement son rôle de dirigeant du secteur privé en tant que moteur du développement, devrait d’abord faire le ménage dans sa propre maison. En effet, a-t-on jamais entendu parler d’une stratégie d’intervention de l’UNPM qui lui permettrait de réaliser des programmes cohérents de ses actions et sur lesquelles elle peut être jugée et évaluée. La première chose à faire par cette organisation est de se faire doter de cette stratégie pour son action. A cet effet, elle pourrait se faire assister par des cabinets professionnels capables de lui concevoir cette stratégie sans laquelle son action sera toujours aveugle, anarchique et inconsistante.

Enfin et pour pérenniser ce nouvel esprit de concertation qui agrège toutes les compétences du pays indépendamment de leurs obédiences, il serait opportun de favoriser et structurer des Think-Tank ou banque d’idées en supports consultatifs multisectoriels, à qui veut bien demander avis à propos des stratégies et autres réformes structurelles ou conjoncturelles nécessaires au développement des secteurs productifs.

Cette structure devrait supplanter ou carrément remplacer le Conseil du Développement Economique et Social dont le bilan a toujours été négatif, nul et non productif. Cette suggestion a d’ailleurs fait l’objet de recommandations de plusieurs intervenants durant les travaux du colloque.

Une dernière recommandation qui consisterait à prendre en compte les meilleures idées et suggestions  développées par les intervenants  durant ce colloque et de les intégrer dans les programme électoral futur  du président de la République   durant son second mandat  nous assurant ainsi que ce colloque  a servi à quelque chose  qui milite dans l’intérêt du développement  économique et social de notre cher  pays.

A bon entendeur, salut !

 

    Ebe Babah

Expert de la BADEA

Ministère des Finances de la Planification Nationale

Tél /whatsup : 00248 2645729 / 00222 22971717

Mahé – Seychelles

Email adresse : ebeouldebe@gmail.com
lecalame.info

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