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Mauritanie: la gabegie en temps de confinement

Mercredi 15 Avril 2020 - 14:44

Mauritanie: la gabegie en temps de confinement

Alors que le monde est envahi par le virus covid-19, les mauritaniens se sont vus restreindre leurs libertés à travers une interdiction de déplacement entre 18h et 6h du matin, et ce aussi bien pour les déplacements urbains qu’interurbains. .Plusieurs déclarations frôlant celles d’état d’urgence ont été faites par le Ministère de l’intérieur.

Les Restaurants, les marchés et des boutiques sont fermés jusqu’à nouvel ordre. Les journalistes sont privés de leurs activités, se trouvant dans l’incapacité de se déplacer en dehors de Nouakchott pour la couverture d’évènements à l’intérieur du pays.

Cet état de faits est la situation en Mauritanie depuis le 19 mars 2020.
Cette situation est aisément concevable du fait que le monde entier a mis en place ces mêmes mesures barrières afin de ralentir la propagation du covid-19.

Les mauritaniens acceptent cette situation et ont tous été de coté des autorités mauritaniennes, en saluant surtout les mesures prises par les autorités dans le cadre de la protection contre ce virus. Malheureusement, en peu de temps, le gouvernement a tout remis en cause, suite à la découverte de marchés gré-à-gré passés sous silence, évalués à un chiffre global de 7.6 milliards d’ouguiya nouvelle monnaie, soit pré de 180 millions d’euro.

Des sites d’informations locaux ont surpris les mauritaniens en annonçant l’existence de ces marchés qui ont bouleversé la scène politico-économique du pays suscitent un grand débat autour de la gabegie supposée enterrée après le départ du régime de Ould Abdelaziz, le Hajjaj des mauritaniens comme le surnomment certains.

Un chiffre extrêmement lourd au bilan de passation de marché sur une période relativement courte de 30 jours.

On se demande donc naturellement la raison pour laquelle le gouvernement a sollicité, par une loi d’habilitation, une délégation auprès de parlement s’il a déjà passé en 30 jours 21 marchés en faisant recours à la loi de marché public alors que l’exception prévue par cette dernière n’a pas encore été approuvée par le parlement ?

Ce qui ne laisse pas justifier même les marchés qualifiés urgents du point de vu de la situation imposée par l’avènement du covid-19, surtout en ce qui concerne les marchés ayant trait à la santé, le ravitaillement et les denrées dont aura besoin le peuple pendant la période de confinement.
Cependant, certains autres marchés n’ont pas reçu le caractère d’urgence, dont parle le gouvernement. On peut citer à cet effet :

 

  • Le marché d’acquisition des véhicules tricycles qui ont coûté à l’état un montant total de 22.600.000 MRU (530.000 Euro) pour le compte du Ministère de l’intérieur
  • Le marché de 5.800.696 MRU (140.000 Euro) destiné à l’acquisition de matériel de nettoyage et de protection pour le même ministère ;
  • Le marché de 6.597.500 MRU (160.000 Euro) destiné à l’acquisition de matériel de nettoyage ;

Ces marchés ont surpris l’opinion publique et ont choqué la population mauritanienne, faisant qui juge être en face d’une gabegie sans précédent, alors que les populations s’attendaient à des réponses claires de la part du gouvernement.

Ces réponses tardent à venir,, surtout après l’apparition du commissaire aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile qui n’a pas apporté des réponses recevables des uns ou des autres.

Il parlait d’urgence de la poubelle alors que les populations cherchent à se nourrir après avoir été confinées chez eux, chose qui a été mal appréciée.
La question qui se pose donc aujourd’hui est celle qui cherche à expliquer le caractère d’urgence d’achat des véhicules tricycles et de matériel de protection et de nettoyage pour un peuple confiné ?

Cet incident inacceptable peut engendrer des conséquences lourdes, sur les plans politique, économique et social et surtout sur les opérations menées par le président pour sauver son peuple des risques engendrés par le covid-19.

Il aura sûrement un impact sur les cotisations à la caisse de solidarité et la lutte contre le covid-19.

Des inquiétudes ont été portées haut sur les médias sociaux et des communiqués de certains partis politiques demandant des investigations sur ces marchés illicites ont été publiés.

Les mauritaniens ont commencé à avoir un réel manque de confiance en leur gouvernement …Il est impératif en ces temps, eut égard à la situation du pays, de mener une enquête transparente de la part du parlement afin de rassurer le peuple et sanctionner les fautifs.

Sans cette enquête, la confiance ne sera pas établie et la stabilité, au moins politique, du pays sera certainement entamée.

Me. Mohamed Vadel ELHADY

senalioune

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