L'avocat de l’ex-président Mohamed ould Abdel Aziz, maître Mohameden Ichidou, a été mis aux arrêts le 30 Avril dernier, de 10 h du matin à 22 h, par la police judiciaire du Parquet de Nouakchott-Ouest, suite à une plainte du comédien Beybatt Khweiya pour « insulte et diffamation ». L’humoriste demande réparation du préjudice subi, suite à l’assimilation tendancieuse faite par le président du pôle de défense de l’ex-Président, en référence à son sketch et à la formule qu’il y utilise pour décrire le mode de gouvernance du pays. Maître Ichiddou avait comparé le paysage politique national à un « commerce de quartier », évoquant lors d’une conférence de presse le passage de « plusieurs présidents » et même de Beybatt dans cette « échoppe ». Des propos perçus par l’artiste comme une atteinte à son intégrité professionnelle.
Dans un communiqué rendu public mercredi, l’Ordre National des Avocats (ONA) a dénoncé l’arrestation de leur membre : une procédure « anormale et injuste », a jugé l’ONA, « en sa qualité d’avocat, il a le droit d’exercer pleinement ses activités. » L’enclenchement rapide de la plainte suivie de la mise aux arrêts de maître Ichiddou a de fait suscité plusieurs interrogations au sein de l’opinion nationale. Plusieurs observateurs s’interrogent sur les motivations derrière la plainte du comédien et le traitement rapide de cette plainte par les autorités judiciaires, alors que des dossiers autrement plus urgents croulent dans les tiroirs des tribunaux ou sont classés sans suite. D'autres y voient de graves restrictions « sans précédent » qui pourraient entraver l’exercice de la profession.
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