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Biram ou la stratégie de l’apprenti-sorcier/Par Mohamed El Mounir

Mercredi 14 Septembre 2022 - 18:47

Biram ou la stratégie de l’apprenti-sorcier/Par Mohamed El Mounir

Depuis des années, nous sommes nombreux à alerter régulièrement l’opinion et les décideurs politiques sur les dérives de Biram et sur les conséquences potentiellement dévastatrices de son discours et la menace qu’il fait peser sur la cohésion de la société et la stabilité du pays.

Pas plus tard que la semaine dernière, j’avais alerté sur cette page quant à un tel risque. J’avais notamment écrit que Biram est en train d’armer idéologiquement des populations en perte de repères, à travers un discours haineux et revanchard, ajoutant qu’il suffirait de très peu pour que des illuminés ou des jeunes extrémistes prenant ce discours pour argent comptant passent à l’acte.
Et voilà, le cap est désormais franchi et le risque avéré. Le passage du discours à l’acte et de la radicalité à la violence vient malheureusement de se produire. Les faits sont là et la vidéo, sans appel, démontre pour les derniers septiques le visage de la haine et le spectre de la guerre civile. Un citoyen qui pensait pouvoir discuter, en toute sérénité, avec Biram est agressé verbalement par ce dernier, incitant ainsi ses partisans à passer à l’action. Le lynchage pour avoir soutenu une opinion contraire, voilà ce qui nous attend si l’on n’arrête pas un tel discours avant qu’il soit trop tard.

Biram a démontré dans cette vidéo ce que nous savions depuis toujours, à savoir qu’il est opposé à tout échange constructif aux problèmes du pays, qui ne se résument pas à l’esclavage et à ses survivances. Pour lui, le dialogue se réduit à un échange d’insultes. Loin de construire ensemble une Mauritanie juste et égalitaire, son discours est fondé sur la diabolisation de ceux qui pensent autrement. Nier l’autre et son droit d’avoir une opinion différente, à travers le terrorisme intellectuel, en l’accusant, déformant ses propos, lui prêtant des intentions qui ne sont pas les siennes et, désormais, en lâchant sur lui la meute enragée, telle est sa redoutable approche.

 

Discours de la haine
 

Combien de fois, avions-nous martelé qu’en banalisant le discours de la haine, Biram ne peut plus contrôler l’usage que les faibles d’esprit pourraient en faire ? Combien de fois avions-nous averti du danger d’un tel discours pour la paix sociale dans un pays à la cohésion nationale aussi fragile ?

C’est une évidence de constater que, ce faisant, Biram sème la haine et alimente le feu de la discorde. Il cultive les germes de la haine, en abusant du registre victimaire et en jetant en pâture à des foules ignorantes et endoctrinées des victimes expiatoires (l’Etat et les autres communautés nationales, sciemment identifiés comme responsables de leurs malheurs).

Déjà porteur d’un discours extrémiste, Biram est en train de se radicaliser davantage durant sa campagne électorale prématurée, avec un discours clivant, aux effets potentiellement destructeurs. Il est, surtout, en train de préparer les esprits à une contestation violente des résultats des prochaines élections si, davantage, elles ne lui sont pas favorables. Il cherche à créer un rapport de forces avec le gouvernement dans la rue. Ses ambitions démesurées et la guerre personnelle qu’il a engagée contre le ministre de l’Intérieur ne doivent pas le conduire à déstabiliser le pays en jouant ainsi avec la paix sociale.

Il est temps de dire STOP à Biram, avant qu’il ne soit trop tard. Le génocide au Rwanda et d’autres évènements graves ayant eu lieu ailleurs dans le monde ont commencé ainsi. Le fascisme aussi. Arrêtons le discours de la haine, ici et maintenant, et faisons taire ceux qui les portent ou les véhiculent, quels qu’ils soient. Islamistes extrémistes, nationalistes arabes radicaux, flamistes radicaux, dont le point commun est un discours manichéen aux latences fratricides et aux potentialités destructrices. Biram n’est en effet pas le seul et d’autres apprentis sorciers et prophètes de la discorde sont en embuscade. Leur projet est nihiliste, car leur objectif est d’enterrer l’Etat mauritanien en le plongeant dans le chaos. En un mot, c’est la guerre civile.

Dans ce contexte tendu, j’en appelle à un sursaut national pour s’opposer à la montée du discours de la haine et de son corollaire inéluctable, la violence. Jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, activistes, représentants de la société civile, issus de tous les groupes sociaux. Cette majorité silencieuse devrait absolument s’exprimer, faire face au terrorisme intellectuel et contrer le discours de la haine, qui prospère à la faveur du silence. Nous devons tous dénoncer la violence dont usent Biram et ses partisans, qui cherchent à empêcher les Mauritaniens de s’exprimer en usant de l’intimidation pour imposer les idées extrémistes d’une minorité agissante. Cet incident ne doit pas rester impuni. Biram doit rendre compte ; il ne peut continuer à jouir de passe-droits qui le mettraient à l’abri des poursuites.

Je lance également un appel solennel au gouvernement pour mettre en place un ambitieux programme d’insertion des haratines. Ce dernier ne saurait être soluble dans la lutte contre la pauvreté menée actuellement par Taazour ou d’autres instances, mais va bien au-delà. Seule une approche volontariste, clairement affichée et avec un ciblage spécifique des bénéficiaires, dans les adwabas et les zones périphériques des grandes villes, est susceptible de contrer le discours de la haine et de désamorcer le potentiel de violence que Biram est en train d’exploiter pour servir ses ambitions politiques

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