La veuve du dissident chinois et prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, qui était maintenue de facto en résidence surveillée à Pékin, a embarqué mardi à bord d'un avion et a quitté la Chine, près d'un an jour pour jour après la mort en détention de son mari.
La poétesse Liu Xia, 57 ans, n'était plus libre de ses mouvements depuis que son époux avait obtenu le prix Nobel en 2010, une situation qui n'avait pas changé depuis le décès de ce dernier en juillet 2017 d'un cancer du foie.
Son espoir de pouvoir quitter la Chine avait été déçu à plusieurs reprises depuis un an, selon ses proches.
"Aujourd'hui vers 11H00 heure locale (03H00 GMT), Liu Xia a pris un vol de (la compagnie aérienne finlandaise) Finnair et a quitté Pékin" a annoncé à l'AFP Ye Du, un ami du couple.
Le vol est à destination d'Helsinki, mais la destination finale de Mme Liu n'a pas été révélée. D'après l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International, la veuve du dissident "va rejoindre l'Allemagne".
Le dissident Liu Xiaobo avait été condamné en 2009 à 11 ans de prison pour "subversion" pour avoir cosigné un appel en faveur d'élections libres en Chine.
Le régime communiste avait très mal pris l'octroi du prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo l'année suivante et avait rejeté tous les appels à sa libération, y compris lorsque le dissident avait été diagnostiqué d'un cancer du foie en 2017.
Hospitalisé mais empêché de quitter la Chine pour se faire soigner à l'étranger, Liu Xiaobo était devenu ainsi le premier lauréat du Nobel de la paix à mourir en détention depuis un opposant allemand enfermé par les nazis dans les années 1930. Il était âgé de 61 ans.
Mme Liu, reconnaissable à sa coupe de cheveux très courte, restait depuis lors sous très étroite surveillance du régime communiste, même si elle n'a jamais fait l'objet d'une quelconque condamnation. Les autorités chinoises assuraient cependant qu'elle était libre de ses mouvements.
- 'Tout ce qu'elle a souffert' -
Cinq diplomates, dont un Allemand, un Britannique, un Canadien, un Français et un représentant de l'Union européenne, avaient pourtant été refoulés en mai de la résidence de Liu Xia à Pékin alors qu'ils tentaient de lui rendre visite.
Selon l'un de ses proches, l'écrivain dissident Liao Yiwu, qui vit en Allemagne, la poétesse lui a confié il y a quelques mois par téléphone qu'elle était prête à "se laisser mourir", les autorités chinoises lui interdisant de quitter le pays.
Le départ de Liu Xia intervient au lendemain d'une rencontre entre le Premier ministre chinois Li Keqiang et la chancelière allemande Angela Merkel.
En mai, plusieurs dizaines d'artistes et d'écrivains, en France et aux Etats-Unis, avaient appelé publiquement les autorités chinoises à libérer la poétesse.
"Il est vraiment merveilleux que Liu Xia soit finalement autorisée à quitter la Chine après tout ce qu'elle a souffert toutes ces années", a déclaré Patrick Poon, d'Amnesty international.
"Elle souffre de dépression. Il est bon qu'elle puisse recevoir un traitement à l'étranger", a-t-il ajouté.
M. Poon s'est cependant dit inquiet quant au sort du frère de Liu Xia, Liu Hui, qui reste en Chine. Liu Xia "n'osera peut-être pas parler autant qu'elle le voudrait par peur pour le sort de son frère", a-t-il observé.
Mme Liu serait attendue à Berlin par l'opposant chinois Liao Yiwu, selon une association taïwanaise de défense des droits de l'homme.
(©AFP / 10 juillet 2018 08h54)
La poétesse Liu Xia, 57 ans, n'était plus libre de ses mouvements depuis que son époux avait obtenu le prix Nobel en 2010, une situation qui n'avait pas changé depuis le décès de ce dernier en juillet 2017 d'un cancer du foie.
"Aujourd'hui vers 11H00 heure locale (03H00 GMT), Liu Xia a pris un vol de (la compagnie aérienne finlandaise) Finnair et a quitté Pékin" a annoncé à l'AFP Ye Du, un ami du couple.
Le vol est à destination d'Helsinki, mais la destination finale de Mme Liu n'a pas été révélée. D'après l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International, la veuve du dissident "va rejoindre l'Allemagne".
Le dissident Liu Xiaobo avait été condamné en 2009 à 11 ans de prison pour "subversion" pour avoir cosigné un appel en faveur d'élections libres en Chine.
Le régime communiste avait très mal pris l'octroi du prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo l'année suivante et avait rejeté tous les appels à sa libération, y compris lorsque le dissident avait été diagnostiqué d'un cancer du foie en 2017.
Hospitalisé mais empêché de quitter la Chine pour se faire soigner à l'étranger, Liu Xiaobo était devenu ainsi le premier lauréat du Nobel de la paix à mourir en détention depuis un opposant allemand enfermé par les nazis dans les années 1930. Il était âgé de 61 ans.
Mme Liu, reconnaissable à sa coupe de cheveux très courte, restait depuis lors sous très étroite surveillance du régime communiste, même si elle n'a jamais fait l'objet d'une quelconque condamnation. Les autorités chinoises assuraient cependant qu'elle était libre de ses mouvements.
- 'Tout ce qu'elle a souffert' -
Un buste du prix Nobel Liu Xiaobo (C), décédé en juillet 2017, et un portrait de son épouse Liu Xia (D) lors d'une commémoration le 1er juin 2018 à Hong Kong avant le 29ème anniversaire de la répression en 1989 sur la place Tiananmen à Pékin / © AFP/Archives / Anthony WALLACE
Selon l'un de ses proches, l'écrivain dissident Liao Yiwu, qui vit en Allemagne, la poétesse lui a confié il y a quelques mois par téléphone qu'elle était prête à "se laisser mourir", les autorités chinoises lui interdisant de quitter le pays.
Le départ de Liu Xia intervient au lendemain d'une rencontre entre le Premier ministre chinois Li Keqiang et la chancelière allemande Angela Merkel.
En mai, plusieurs dizaines d'artistes et d'écrivains, en France et aux Etats-Unis, avaient appelé publiquement les autorités chinoises à libérer la poétesse.
"Il est vraiment merveilleux que Liu Xia soit finalement autorisée à quitter la Chine après tout ce qu'elle a souffert toutes ces années", a déclaré Patrick Poon, d'Amnesty international.
"Elle souffre de dépression. Il est bon qu'elle puisse recevoir un traitement à l'étranger", a-t-il ajouté.
M. Poon s'est cependant dit inquiet quant au sort du frère de Liu Xia, Liu Hui, qui reste en Chine. Liu Xia "n'osera peut-être pas parler autant qu'elle le voudrait par peur pour le sort de son frère", a-t-il observé.
Mme Liu serait attendue à Berlin par l'opposant chinois Liao Yiwu, selon une association taïwanaise de défense des droits de l'homme.
(©AFP / 10 juillet 2018 08h54)