Un membre de la commission d’enquête parlementaire : « la manipulation du dossier de la décennie a commencé après qu’il ait été transmis à la police et au parquet »

Le député de l’opposition Mohamed Lemine Sid Mouloud a déclaré que les verdicts prononcés ce soir par la Cour d’appel de Nouakchott contre l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et un certain nombre d’accusés dans le « dossier de la décennie » est l’aboutissement d’un « parcours déviant » qui a commencé par une rare enquête parlementaire et qui s’est terminé « par des abus qui ont hypothéqué les droits du peuple ».

Dans une déclaration à Sahara Media, Ould Sidi Mouloud a ajouté que l’origine du dossier remonte à l’amendement du règlement intérieur du parlement mauritanien, qui a permis à toute équipe parlementaire – ou à dix députés de différentes équipes – de présenter une demande pour la formation d’une commission d’enquête qui ne peut être rejetée qu’à la majorité des deux tiers.

« Nous, dans l’opposition, avons pris l’initiative de soumettre la demande, mais la majorité a refusé de signer, et seuls deux députés ont signé, mais après une période de réticence, la demande a été acceptée au milieu de la crise de référence en 2019 », a-t-il déclaré.

La commission parlementaire « a fait un bon et rare travail, mais la manipulation avait commencé quand le dossier avait été transmis par le parlement à la police puis au parquet. »

« Certains accusés n’ont pas été cités à comparaître, tandis que d’autres ont été nommés, d’où une déviation évidente de la procédure judiciaire appropriée », a-t-il déclaré.

« Le processus judiciaire n’a pas été à la hauteur des attentes, car les droits des personnes ont été perdus au cours de la dernière décennie en raison de la corruption et de l’injustice », a-t-il déclaré, notant que cette injustice et cette corruption « peuvent encore se poursuivre aujourd’hui ».

« Nous ne cherchons pas à disculper les corrompus ou à accuser les innocents, mais les droits du peuple ont été biaisés entre deux parties au sein d’un système incapable d’assurer le développement », a-t-il déclaré.

« Les jugements rendus aujourd’hui sont l’aboutissement d’un dossier qui a déraillé et qui a connu des violations majeures », a-t-il ajouté.
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