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un grain de sable pour secouer la poussière...

Diplomatie du ventre : la girouette Isselkou Izidbih pointe chez Ghazouani…

Mercredi 21 Octobre 2020 - 11:51

Isselkou Ould Ahmed Izidbih
Isselkou Ould Ahmed Izidbih

 

 

 

Après une bloguite aigüe qui a valu à son excellence d’être une célébrité sur les réseaux sociaux mauritaniens, le résistant a tout d’un coup disparu… 18 jours sans un mot ni pour défendre Aziz ni pour se moquer de la procédure judiciaire en cours.  18 jours c’est plus qu’il n’en faudrait pour guérir du covid et c’est presque rien quand on combine quelque chose pour changer de camp…

 

Après 18 jours sans nouvelles du « fluente » italien, on apprend qu’il a enfin été reçu par Ghazouani. Tout est donc devenu clair. Il lui a fallu 18 jours de conciliabules, de négociation, de tractation pour en arriver là…

 

Ce coup de théâtre dans le milieu politique est relativement banal. C’est tout à fait respectable chez nous de faire du bruit en opposant pour mieux négocier son passage au pouvoir. Reste à savoir si le jeu en valait la chandelle pour Ghazouani. Rien n’est moins sûr…

 

Faire taire son excellence ne ferait aucun mal au pouvoir, bien au contraire car on ne voit pas tous les jours un diplomate de ce niveau «  ouvrir sa gueule » contre un pouvoir tout puissant. Mais à y regarder de plus près on comprend facilement que l’attitude de son excellence était prévisible depuis le début…

 

Apparemment, le régime ghazouanien ne connaît rien au profil psychologique de l’ex dircab d’Aziz planqué à Londres sinon ils l’auraient traité autrement depuis le début… Le mathématicien est certainement en passe de gagner son petit jeu car il s’y connaît en probabilités… Sans le connaître personnellement, il suffit de le lire et l’entendre pour réaliser qu’on a affaire à un personnage particulièrement imbu de soi-même.

 

Il suffit de voir sa page facebook où il affiche en grand sa poignée de main avec Ban Ki-Moon avec en profil sa photo à la tribune de l’ONU devant une salle qu'on sait vide pour saisir combien il fait grand cas de ces petites reliques de son glorieux passé diplomatique. Ce n’était donc pas difficile d’imaginer qu’il estimerait qu’il a une meilleure carte à jouer que d’accepter le poste d’ambassadeur en Italie qui correspond à une chute sur l’échelle du prestige diplomatique quand on a été Dircab du président, ministre des affaires étrangères et ministre à Londres. L’ambassade en Italie c’est un petit appartement dans un immeuble où il ne se passe pas grand-chose. Récemment on y a envoyé comme attaché militaire un gradé du Basep tout puissant sous Aziz qui a accepté sans broncher cet exil pas doré du tout sauf pour qui aime l’art, la beauté de la ville et la bonne cuisine.

 

Isselkou a tout de suite compris que sa nomination en Italie serait le début de la chute définitive avant le retour dans un placard à Nouakchott. Ayant quelques connaissances de la nature diplomatique de Ghazouani, il a su qu’il pourrait se permettre certaines libertés de ton qu’aucun opposant surtout diplomate de carrière n’aurait osé sous Aziz sans en payer le prix fort car même si Izidbih ne traine pas de casseroles en matière de gabegie sinon il n’oserait pas faire le beau, reste que sous Aziz il aurait fait risquer des choses à ses proches et même à sa famille. On a ainsi vu plusieurs fois certains perdre leur emploi juste pour atteindre quelqu’un de leur famille. Ghazouani a même gardé le directeur du protocole placé par Izidbih, c’est dire combien Ghazaouni est plus noble que l’autre en matière politique.

 

Isselkou aurait donc «  démissionné » de son poste d’ambassadeur pas encore accrédité en Italie pour défendre son honneur car son nom a été mêlé à l’affaire de l’île de Tidra. Trop beau pour être vrai... Les derniers 18 jours de silence l’ont prouvé. Après s’être expliqué au sujet de cette affaire, il a crié haut et fort que son rêve serait de réconcilier Aziz et Ghazouani puis au bénéfice d’on ne sait quelle coulisse, il est devenu avocat d’Aziz au-delà du raisonnable comme s’il était payé pour ça.

 

Il faut dire que certains aziziens ont vite compris l’intérêt de motiver le nouveau blogueur dont le style en français comme en arabe ne laisse pas indifférent car il a un style agréable à lire et ses piques ne sont pas toujours à côté de la plaque. A cela s’ajoute l’aura du résistant assez propre pour oser s’exprimer et attaquer le nouveau pouvoir malgré sa proximité au plus haut niveau avec Aziz.

 

Trop beau pour être vrai… Voilà qu’après 18 jours de bouche cousue comme un périscope à la manoeuvre de nuit, voilà que le sous-marin est annoncé chez Ghazouani. Une si longue tractation pour en arriver là ne peut être motivée juste par un message à transmettre. Il s’agit d’autre chose… Peut-on imaginer Aziz l’envoyer négocier sa coopération avec la justice ? Cela n’a aucun sens quand on connaît Aziz qui a tout à gagner à continuer à s’accrocher à son interprétation douteuse de l’article 93 de la constitution vu que le conseil constitutionnel n’a jamais voulu trancher le sujet certainement faute d’argument car la décision doit être motivée juridiquement.

 

Difficile en effet pour le président du conseil constitutionnel francophone d’oser se prononcer sur la complexité du sujet sachant qu’il ne comprend rien à l’arabe langue officielle de la constitution.

 

 

 


Que faisait donc Isselkou chez Ghazouani ? Le recevoir est à lui seul un mauvais point pour Ghazouani chef de l’Etat censé laisser la justice suivre son cours. Pourquoi recevrait-il un ex ministre des affaires étrangères si engagé pour Aziz et contre la justice de l’Etat si ce n’est pour le faire taire grâce à quelque nomination.

 

Ghazouani n’aurait jamais dû le recevoir car en matière de rapport de force, Isselkou politicien mauritanien de la génération de l’esbroufe tirerait tôt ou tard la langue ou irait se fourvoyer avec des forces infréquentables ce qui tôt ou tard allait lui créer des problèmes. Il suffisait d’attendre ou du moins lui envoyer quelqu’un. Le dircab aurait suffi et ne le faire rencontrer Ghazouani que lorsque sa reddition serait officielle. Il est vrai cependant que pour certaines nominations il faut rencontrer le président d’abord car comment imaginer la reddition d’Isselkou sans l’assurance d’une parole qu’il ne peut attendre que de Ghazouani ?

 

Les 18 jours de silence, peut-être suivis d’une poignée d’autres seraient ce gage que le pouvoir mauritanien attendrait.

 

Toujours est-il que cette visite est un mauvais point pour Ghazouani car même si Isselkou baisse les armes, cela va ressembler à de la corruption face à quelqu’un de menaçant. Quant à l’honneur d’Izidbih, il sait que ce genre de virage est coutumier chez nous et qu’il aura réussi à éviter le placard de l’Italie pour un poste plus prestigieux en ayant montré de quel bois il se chauffe…

 

Quelqu’un qui estime que vouloir faire le procès de la décennie passée est juste un procès politique injustifié contre Aziz le saint homme ne mérite pas tant de diplomatie pour le faire taire surtout que d’autres vont penser qu’il suffit d’oser comme lui pour inquiéter le faible pouvoir qui ne sait que corrompre pour isoler Aziz et tenir le pays…

 

Ahmed Ould Soueid Ahmed

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