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un grain de sable pour secouer la poussière...

Grosse colères des pêcheurs artisanaux contre la direction du marché au poisson

Vendredi 20 Septembre 2019 - 20:38

Les pêcheurs artisanaux ruminent une grosse colère contre la direction du marché au poisson de Nouakchott. Le directeur de cet établissement vient d’enjoindre  à tous les propriétaires de pirogues stationnés non loin du hangar central d’évacuer en l’espace de 72 heures leur matériel. Une opération de nettoyage  de la plage des pêcheurs, dans la perspective d’une visite d’une délégation de l’Union Européenne, au mois d’octobre est à l’origine de cette décision contestée par les pêcheurs.

Cette mesure a suscité des grincements de dents au sein des concernés dont la plupart des propriétaires sont absents de Nouakchott. Après avoir fêté la tabaski dans leurs villages, bien de propriétaires avec l’hivernage ne sont pas encore rentrés profitant des journées culturelles et des festivités sportives, dans leur terroir.
 

Depuis quelques jours, les nombreux visiteurs de la plage et certains pêcheurs assistent impuissants à un spectacle de désolation. Des grues ont commencé à déplacer des pirogues non sans conséquence.  Des dégâts  matériels importants ont été ainsi enregistrés, au cours de l’opération. L’espace réservé à cet effet ressemble à un cimetière d’épaves. Les embarcations sont entassées. Confrontés à bien de difficultés résultant surtout du marasme dans le secteur de la pêche, les propriétaires de ces embarcations auront du mal à se relever et réparer les dégâts occasionnés se chiffrant à cout de millions. Les  acteurs de la pêche artisanale exigent l’arrêt de cette opération et sollicitent des concertations avec les autorités.
 

« Nous ne bénéficions d’aucune assistance et n’avons aucun intérêt dans les accords avec l’UE, ni même  à tirer un avantage des opérations de communication ou de salubrité publique  initiées, en direction des européens », fulmine Yali N’Diaye, président de l’Union des coopératives Mol et propriétaire d’embarcations. « Les européens pêchent  les espèces de poissons que nous voulons nous-mêmes pecher. Ils sont en concurrence  déloyale avec nous. Ils ont des embarcations et du matériel que nous n’en avons pas. Et puis, nous ne bénéficions d’aucun financement, ni de formation », égrene-t-il. « Nous voulons la révision  de ces accords de pêche. Il n’ ya pas d’avantage  pour les pecheurs artisanaux. Il n’y a que des inconvénients», déplore Yali N’Diaye.

Sur un autre plan, Yali N’Diaye  apprécie  la campagne de Greenpeace  contre les sociétés de mocca qui produisent de l’huile de poissons ou de farine. « Des espèces de poissons destinées à la consommation  des populations sont ainsi transformées sans compter les dégâts environnementaux. Le commun des mauritaniens ne cesse de dire  qu’il n’y a pas de poissons alors que les usines transforment chaque jour et mois des quantités énormes de poissons », se désole-t-il. 
 

Un chapelet de doléances ont été formulées à cet effet : « Nous souhaitons que le gouvernement aide les pêcheurs artisanaux pour faire vivre les populations des produits de la pêche. Les pecheurs devraient bénéficier de financements pour renouveler leurs embarcations. Nous demandons plus de considérations et souhaitons que les responsables des associations de pécheurs soient associés, dans le cadre de concertations, à toute prise de mesures les concernant. Nous ne sommes pas contre le nettoyage de la plage mais à ce que cela soit fait dans les règles de l’art qu’on trouve des espaces appropriés », formule Yali acteur au sein de la fédération libre de la pêche artisanale.
 

Yali N’diaye soulève d’ autres  réprobations:  « Nous nous élevons contre un nouveau phénomène celui des plongeurs. Des hommes d’affaires viennent de faire recours à des plongeurs qui grâce à des engins explosifs détruisent le fonds marins et pêchent de grandes quantités de poissons. C’est très grave et ça porte préjudice au renouvellement des espèces. Le monofilament continue de faire des ravages. Nous demandons à l’Etat un soutien aux organisations de la pêche active surtout lors des catastrophes, suite aux intempéries (accidents, des secours d’urgences à l’aide d’hélico ou de bateaux). Nous demandons aussi la tarification des produits de pêche destinés à l’exportation. Les mareyeurs fixent les prix à leur guise. Ce qui désavantage les pêcheurs  artisanaux. La situation est critique. Aujourd’hui  les matelots,  les usiniers et les familles  des différents parties impliquées dans la pêche artisanale sont frappés de plein fouet par la crise actuelle des emplois en déperdition », se lamente Yali N’diaye.

lecalame.info

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