Bilan, après avoir essuyé des regards curieux durant tout leur séjour à l’étranger, ils se débarrassent de cette humiliation en cherchant l’affrontement à base d’impolitesse et autres provocations. L'esprit qui les pousse à cette morgue, c’est qu’ils se disent que la RAM gagne de l’argent en allant à Nouakchott si souvent donc elle n’a qu’à se tenir tranquille avec les mauritaniens qui vont chez eux et si un étranger vient réclamer sa place, ou demande un peu de politesse, il sera regardé comme moins que rien appartenant à un pays dégénéré où les homosexuels ont le droit de se marier et si c’est une femme, on la regardera si elle est européenne comme une fille facile.
C’est là le témoignage de plusieurs étrangers.
Cette inconnue n’a pas eu droit à ce traitement car elle était habillée comme si elle débarquait en Iran où même là-bas une bonne partie des femmes, comme souvent dans le monde arabe, portent des vêtements près du corps. Notre amie, la belle inconnue au regard si étranger aux étrangers, portait par dessus tout de quoi ne jamais laisser rien deviner de sa santé, pas même la cheville ou le poignet qui permet aux hommes maures de présager du reste...
Puis elle s’est assise, je l’ai perdu de vue, l’avion a décollé et je l’ai oubliée…
Ce n’est qu’en arrivant à Nouakchott à l’aéroport de la mère du tunisien que j’ai revu cette aventurière dont le regard n’avait pas changé et je venais de comprendre pourquoi. Je faisais la queue interminable au contrôle des passeports quand soudain réapparut cette femme en noir discrètement nerveuse, les jambes désormais dignes du regard engagé au cœur de l’aventure qui commence…
Tout le monde la regardait car elle était grande et trop couverte pour une européenne. Elle s’en était donc rendue compte dans l’avion en voyant les autres étrangères européennes, arabes ou africaines. Habillées comme si elles étaient en Europe sans forcer sur la liberté d’exécution. De là que notre inconnue n'avait pas comme dernier accessoire le voile sur la tête. A voir l'élégance de l'ensemble, on l'imagine aisément léger et fin dans le sac à main.
En fait la jeune aventurière a dû se renseigner sur Google où elle a dû voir toute notre actualité : république islamique, blogueur condamné à mort, manifestations des fanatiques, esclavages, crise politique, crise économique, crise sociale, tirs sur des pêcheurs sénégalais, tensions avec la CEDEAO, guerre aux frontières.
Si elle est française, elle a dû voir des zones rouges partout, sans parler de l’affaire de la française torturée classée sans suite, si elle est américaine, ce n’est pas mieux, elle a dû voir les alertes contre les attentats possibles à Nouakchott.
Mais tout cela ne l’a pas empêchée de venir. Quel courage ! Qui est-elle ? Etant manifestement mal informée, elle ne doit pas connaître sur place tous ces français, espagnols et autres qui vivent tranquillement au milieu des populations. Peut-être une doctorante envoyée ici faire une étude ou juste une amie qui rend visite à quelqu’un qui a réussi à la convaincre d’oser venir ici.
Le mystère demeure.
Si elle nous lit un jour, on tient à lui dire que la Mauritanie n’est pas encore un pays où le fanatisme est roi mais c’est en marche faute de résistance. Il faut donc en profiter, l’islam de chez nous est encore respirable.