
D’ailleurs le président de Tawassoul, Jemil Ould Mansour commentant avec admiration l’échec du coup d’état, loue comme Aziz la qualité de chef d’Erdogan…
Quand on connaît le passif du chef de l'Etat mauritanien en la matière, quand on sait que le général Al Sissi compte venir soutenir le sommet arabe du général civilisé Mohamed Ould Abdel Aziz, comment quelqu’un à la présidence a-t-il pu écrire une lettre si engagée publiée sur l’AMI à 15H44 ?
Il m'est agréable d'adresser à votre Excellence et, à travers vous, au peuple et au gouvernement turcs frères mes chaleureuses félicitations suite à l'échec de la rébellion conduite par des éléments militaires contre le régime démocratique.
Je loue à cette occasion vos qualités de dirigeant qui se sont manifestées à travers votre gestion sage et courageuse de la crise et je salue le grand rôle joué par le peuple turc frère qui a fait face avec courage à la tentative malheureuse en la faisant échouer ainsi que pour le patriotisme et l'éveil politique profond dont il a fait preuve ainsi que pour son attachement à son régime démocratique et à ses acquis.
Je réitère à votre Excellence la solidarité du peuple et du gouvernement mauritaniens au peuple turc frère et à sa direction, en ces moments particuliers de l'histoire de votre prestigieuse nation.
Veuillez agréer, Excellence et Cher frère, l'expression de ma très haute considération.
Votre Frère Mohamed Ould Abdel Aziz. "
Entre-temps, vendredi « Les Etats-Unis, après consultations avec Ankara, avaient proposé un projet de déclaration insistant sur le respect du gouvernement démocratiquement élu en Turquie.
L'Egypte est un des membres non permanents du Conseil et ses relations avec le gouvernement du président turc Recep Tayyip Erdogan sont tendues. » .
Samedi « Au cours des discussions au Conseil, l'Egypte a affirmé qu'il ne revenait pas au Conseil de déterminer si le gouvernement (turc) est démocratiquement élu et a demandé la suppression de cette mention, a expliqué un diplomate.
Malgré l'insistance des Etats-Unis, l'Egypte a maintenu son blocage.
Dans ces conditions, les Etats-Unis ont préféré jeter l'éponge et abandonner leur projet de déclaration.
De telles déclarations du Conseil doivent être adoptées à l'unanimité. »
Panique à Nouakchott ! A la présidence on comprend la folie d’avoir publié la lettre extatique. Samedi soir, le gouvernement décide de réagir pour changer de ton. Ils ont tellement tremblé que dans la nouvelle déclaration, l’état mauritanien n’a pas même osé faire mention de « rébellion militaire » ni rien à propos des qualités de chef du président Turc comme dans la lettre écrite par quelqu’un au nom d’Aziz. Cette fois, d’une manière ridicule, une autre plume ne fait plus mention que de « tentative » sans préciser tentative de quoi ! Incroyable…
Voici le communiqué de rétropédalage tel que rapporté par l’Agence Mauritanienne d’Information samedi 16 juillet à 20H52 :
« La Mauritanie s'est félicitée, samedi, du retour à la situation normale en République de Turquie sœur, après l'échec de la tentative dont elle a été l'objet vendredi soir.
Le Gouvernement a fait part, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération dont une copie est parvenue à l'AMI, de sa condamnation de toute action visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de la Turquie ou à son unité nationale.
Voici la traduction de ce communiqué :
"La République Islamique de Mauritanie, tout en se félicitant du retour à une situation normale en République de Turquie sœur, après la tentative avortée dont elle a été l'objet vendredi 15 juillet courant et qui a fait des dizaines de martyrs et des centaines de blessés parmi les fils du peuple de Turquie, civils et militaires, exprime sa totale et permanente solidarité avec le gouvernement et le peuple turcs frères pour la préservation des institutions et du système démocratique.
Le gouvernement mauritanien condamne avec fermeté toute action visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de la Turquie ou à son unité nationale".