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Aujourd’hui, 5 juillet 1980 : L’esclavage est officiellement aboli en Mauritanie

Vendredi 5 Juillet 2019 - 14:34

Malgré l’abolition de l’esclavage en 1848 et la déclaration universelle des droits de l’homme de décembre 1948 , la Mauritanie a continué de nouer avec la pratique esclavagiste. Les noirs sont la plupart du temps opprimés, maltraités et font souvent objet d’une traite. Pour ne pas passer de mode, le régime de Mohamed Khouna Ould Haidalla abolit officiellement l’esclavage en Mauritanie, aujourd’hui 5 juillet 1980.


De tradition arabe, la société mauritanienne a fonctionné exactement de la même manière que les autres pays arabo-musulmans où l’esclavage était de mode dès l’antiquité. En effet, la traite négrière en Mauritanie a fait l’objet de deux textes l’ayant aboli dans leur esprit comme leur lettre : d’abord en 1905 par un décret des autorités coloniales françaises, ensuite en 1961 avec l’entrée en vigueur de la première constitution du pays qui proclame l’égalité entre les citoyens. Cependant, il faut noter que malgré les textes susmentionnés, l’esclavage n’a jamais disparu de facto de la société.

Parallèlement aux difficultés économiques du pays, les tensions socio-culturelles entre Maures et Noirs du pays s’exacerbent et donnent parfois lieu à des violences. Après le coup d’Etat d’avril 1979 mené par le Colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla, le Comité Militaire du Salut National (CMSN) prend de fortes mesures dont l’abolition de l’esclavage  dès le 5 juillet 1980. Mais cette décision n’aura pas beaucoup d’effets puisque les efforts entamés seront vite anéantis par l’arrivée au pouvoir du Colonel Ould Taya en 1984 lors d’un coup d’Etat.  Sous la présidence de ce dernier, le monde a assisté à une répression sans retenue et une persécution des groupes ethniques noirs.

L’abolition de l’esclavage déclarée le 5 juillet 1980 ne se reflète pas dans la réalité. Alors que la population noire représente au moins plus d’un tiers de la population, le gouvernement ne semble pas décidé de mettre un terme à la question de l’esclavagisme une bonne fois pour toutes. En 2007, une autre loi est prise pour endiguer le fléau. Avec le vote de la loi n° 2007-048 du 3 septembre 2007, « quiconque réduit autrui en esclavage (…) est puni d’une peine d’emprisonnement de cinq à dix ans ». Malgré tout le statu quo noté sur les libertés des Noirs va aboutir à des protestations en 2014. Par conséquent, le parlement adopte pour la énième fois une nouvelle loi contre l’esclavage, le 13 août 2015. Mais toute cette réglementation ne sera d’aucune utilité puisque l’esclavage est toujours un problème dans ce pays.

Par Ababacar Gaye

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