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A la croisée des flux migratoires : entre lucidité politique et impératifs de souveraineté par El Wely Sidi Heiba

Dimanche 4 Mai 2025 - 20:23

El Wely Sidi Heiba
El Wely Sidi Heiba
Dans un climat marqué par l’intensification des débats sur l’immigration -souvent alimentés par les réseaux sociaux et les médias - le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Monsieur Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a livré une intervention remarquée devant le Parlement.

D’un ton posé mais résolu, il a su conjuguer clarté d’analyse, sens de l’État et ouverture au dialogue, démontrant une parfaite maîtrise des enjeux migratoires auxquels la Mauritanie est confrontée.

En ouverture, le ministre a tenu à saluer l’initiative de la députée Kadiata Malick Diallo, dont l’interpellation a permis, selon lui, de remettre au cœur du débat une question cruciale pour l’avenir du pays. Il a aussitôt posé les fondements du sujet, affirmant que l’immigration touche à trois dimensions fondamentales : la stabilité nationale, la sécurité publique et la cohésion sociale – autant de piliers essentiels au bon fonctionnement de toute société.

Adoptant une approche pédagogique, il a replacé la migration dans une perspective historique et universelle, rappelant que ce phénomène est aussi ancien que l’humanité elle-même, et qu’aucun État moderne ne saurait s’en abstraire. Cette mise en contexte a servi de tremplin à une réflexion équilibrée, appelant à concilier humanisme et rigueur dans la gestion des flux migratoires.

Le ministre a ensuite proposé une typologie claire des États face à la migration :

1.     Les pays d’origine, marqués par la pauvreté, le chômage et les conflits, qui poussent leur jeunesse à l’exil ;

2.     Les pays de transit, comme la Mauritanie, à la fois zones de passage et, de plus en plus, territoires d’installation ;

3.     Les pays de destination, confrontés aux défis complexes de l’accueil et de l’intégration.

Avec fermeté, il a mis en garde contre la politisation excessive du débat migratoire, rappelant que sa gestion relève avant tout de la responsabilité de l’État, dans le respect des lois nationales, de la souveraineté et des droits humains. Reconnaissant l’éventualité de dysfonctionnements, notamment dans les procédures d’expulsion, il s’est dit ouvert aux critiques constructives, prêt à rectifier toute injustice et disponible pour recevoir les observations des parlementaires.

À l’appui de son propos, il a présenté plusieurs mesures concrètes :

L’installation de 82 postes frontaliers en seulement 18 mois ;
La conclusion d’accords bilatéraux avec le Sénégal visant à mieux encadrer la migration légale ;
Une ouverture à la révision d’anciens accords, en particulier sur le plan financier, afin de les adapter aux nouvelles réalités.
Enfin, le ministre a insisté sur la nécessité d’une approche collective et inclusive, associant gouvernement, Parlement, société civile et citoyens. Il a également dénoncé la prolifération de fausses informations sur les réseaux sociaux, sources potentielles de crispations et de malentendus.

L’intervention du ministre a été marquée par une réaffirmation solennelle que la Mauritanie reste un pays d’ouverture, respectueux de la loi et des droits humains, mais elle ne saurait accueillir indéfiniment au-delà de ses capacités, au risque de compromettre sa stabilité interne et la sérénité de ses citoyens.

El Wely Sidi Heiba
 
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