L’éclatante victoire du docteur Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) avec plus de 76% des voix (une Première dans l’histoire de cette importante institution financière) est significative à plus d’un titre. C’est avant tout un succès diplomatique pour le pays dont le président, qui vient d’achever son mandat à la tête de l’Union Africaine, a su mobiliser un vaste réseau de relations au profit du candidat. Agissant avec tact, le président Ghazouani est resté en contact permanent avec ses pairs africains dont le vote a fait pencher la balance en faveur de Sidi. Au point qu’il n’a fallu que trois tours pour que notre candidat écrase la concurrence.
C’est aussi le succès d’un homme, docteur en économie, qui a franchi les échelons de l’Administration jusqu’au prestigieux poste de de ministre de l’Économie et des finances qu’il a occupé sept ans durant, avant d’aller fourbir ses armes à la tête de la Banque Africaine pour le Développement Économique en Afrique (BADEA) pendant dix ans. Une période au cours de laquelle il fit, de cette banque à l’activité marginale, un monstre financier dont les investissements ont atteint un record de 2,2 milliards de dollars en 2023 contre une moyenne de seulement 250 millions de dollars auparavant. Le capital de la banque a, lui été multiplié par cinq, passant de 4,2 milliards à 20 milliards de dollars. C’est fort de ce bilan élogieux, dont les premiers bénéficiaires furent les pays africains, que Sidi a décidé de briguer les suffrages des actionnaires de la BAD. C’était donc, dans les faits, quasiment prêcher des convaincus. Ce fut enfin plus qu’une élection, un sacre dont on peut s’enorgueillir pour quelque temps encore.
Ahmed ould Cheikh
lecalame