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un grain de sable pour secouer la poussière...

Mohamed Ould Abdel Aziz : peut-il survivre à l'année 2020 ?

Lundi 26 Octobre 2020 - 14:31

Mohamed Ould Abdel Aziz : peut-il survivre à l'année 2020 ?
Je n’ai ni l’intention ni le désir aussi satanique soit-il,car le plus souvent imbibé de perversion,de vouloir dénigrer quelqu’un que le destin m’a permis de rencontrer dans d’autres circonstances dont l’atmosphère insouciante était de bon aloi.

 

En tout cas loin de la citadelle de paillettes avec laquelle il s’était entouré ces dernières années et qui commencent malheureusement pour lui à s’étioler pour cause de scandales à répétition.

Ah s’il pouvait m’écouter!!!Si j’avais l’habitude de me réjouir des difficultés encourues par tous ceux que je rencontre par nécessité ou par contingence,alors ma béatitude aurait été totale, mais également sans limite et rien ne m’aurait empêché de peindre Ould Abdel Aziz comme cible idéale en cet instant même où des « sicaires » ne ménagent aucun effort pour l’éliminer à tous les niveaux..

Mais force est de constater qu’Ould Abdel Aziz,pour se confondre n’a pas besoin de détracteur ni de sniper pour la simple raison qu’il porte en lui-même les germes de sa propre destruction. Hélas chacun suit son destin et rendra des comptes ici d’abord et sans nul doute post-mortem.

Tout ça pour dire que personnellement je n’ai rien contre Ould Abdel Aziz. Quoique je suis un citoyen mauritanien et que je me joins au peuple souverain dans toutes ses souffrances ou autres doléances,hier,aujourd’hui et demain,quel que soit le protagoniste et la faute qu’il aura commise.

Il est difficile de parler d’Aziz,de ses exploits,de ses déboires ou surtout de son avenir immédiat sans y associer la contribution du président actuel Mohamed Ould Ghazwani. Après une idylle de plus de 40 ans, les voilà en froid depuis quelques petits mois et le tort incombe sans hésiter à l’ancien président.Toujours est-il que c’est Aziz qui a choisi Ghazwani depuis le grade de lieutenant comme homme de confiance. Beaucoup d’officiers ont tout fait pour les séparer,mais en vain.

D’ailleurs leur entente gênait certains généraux,pour ceux qui ont eu surtout à commander Ghazwani lorsqu’il était officier subalterne.Certes Aziz et Ghazwani n’ont pas le même degré de culture,de moralité,de compassion à l’égard d’autrui,encore moins la même éducation.Ils se complétaient en quelque sorte comme le bon,la brute sans le moindre truand.

Alors si en toute chose il faut considérer la fin,que peut faire Ghazwani pour sauver le »soldat »Aziz?Nous savons tous que dans ce mic-mac post-électoral,Mohamed Ould Abdel Aziz a tort sur toute la ligne,aussi bien à l’égard de Ghazwani que du peuple mauritanien.Mais son égo surdimensionné l’a toujours empêché de faire le premier pas ou à reconnaître ses erreurs.

C’est une autre forme de pathologie. Je suggère alors qu’Aziz remette tous les biens matériels détournés sur les comptes du trésor public et que Ghazwani préserve son intégrité physique. Je veux dire lui éviter la prison car Aziz a des dizaines de complices condamnables et qu’il est difficile de trouver un fonctionnaire mauritanien qui n’ait pas détourné le denier public dès lors qu’il a un budget à gérer. Autant ne pas ouvrir la boîte de Pandore aujourd’hui.Que les mauritaniens propres(très rares d’ailleurs) me pardonnent mon arrogance.

A/ Aziz,et encore Aziz:

Il semble que parler de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz en ces temps stressants,sans doute dûs au coronavirus,suscite tant d’intérêt chez le mauritanien voire même au-delà des frontières du pays? Est-ce à cause de son train de vie de « mini-dictateur, cassant tous les codes de la déontologie, de l’éthique universelle et surtout de la morale islamique? Est-ce sa proximité d’avec son « alter ego »,l’actuel président Mohamed Ould Cheikh Ghazwani?

Rien ou presque rien de tout ça ne me surprend d’un être humain. Et pourtant le « cas Ould Abdel Aziz » est un enseignement « doctrinaire » pour moi et qui doit être vu plutôt sous un prisme philosophique ….disons… ontologique.

Car le destin quasi-tragique d’un homme aussitôt tombé de son olympique piédestal, après avoir surfé sur tant de « lauriers » doit interpeller tous les esprits pourvus d’un minimum d’équité mentale. Certes j’ai déjà entendu parler de rois déchus, d’empereurs déshabillés,d’émirs ou de présidents anéantis.

Mais je ne croyais jamais vivre un tel événement sous les cieux de la république islamique de Mauritanie,en ce début du 21 ème siècle. Pour la simple raison qu’aucune prévision soit-elle occulte ou didactique ne pouvait deviner le désastre qui devait noyer l’ancien président de la république de sitôt.Personnellement, j’ai toujours prié Allah de m’accorder une fin de vie paisible, loin du tumulte des tribunaux,du désagrément des cachots,ou tout simplement des soubresauts de dernière minute.

Le cas de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz,visé par des accusations de corruption, de détournements du denier public, donc d’enrichissement illicite etc…, pointant au commissariat alors qu’il pouvait éviter toutes ces incongruités, m’a réconforté dans ma logique de quête de fin de vie heureuse.Amen.

En effet après avoir presque fini son match, l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz(peut-il s’agir d’un autre?) en voulant jouer les prolongations, a raté sa sortie de l’échiquier socio-politique, donnant à l’opinion mauritanienne jusque là tolérante,l’occasion de le juger à tous les égards.

Fallait-il en arriver là? Se prenait-il, ou plutôt aurait-il l’âme d’un Néron « poétisant sur Rome en proie aux flammes », ces flammes qu’il a tenu lui-même d’allumer et d’attiser? Alors qui est encore et encore Mohamed Ould Abdel Aziz, ce général qu’on a tant adulé pour un temps soit peu (dix à onze petites années) avant de jeter  » son buste très embarrassant aux égouts »?

Ce général qui était craint par son entourage,quoique détesté de ses adversaires politiques,honni par la plupart de ceux qui,pourtant lui baisaient la main quand ils ne pouvaient la couper,avait-il l’intelligence pour diriger le pays; ou aurait-t-il bénéficié de circonstances favorables à sa miraculeuse éclosion? Comment un officier général doué d’un minimum de rationalité tacticienne pouvait ne pas même sur un champ de bataille en ruines,voir venir le déluge de « feux » de l’adversité,la déchéance à tous les compartiments de terrain ?

A-t-il connu autant ses amis au point de les mépriser sans discernement? Se croyait-il inamovible, perché sur un rostre doré, tandis que les gueux, « éternels niais du parterre » subissant les caprices d’un individu insatiable à tous les caniveaux?

Il y a deux manières de connaître une personne ou « persona » (qui porte le masque). D’abord à l’adolescence où l’individu à peine sorti de l’enfance, cherche à tisser et surtout à marquer ses repères,tout en forgeant sa personnalité. Ensuite vient le moment où cet individu adulte, avec de la chance ou un effort personnel, est au sommet de sa gloire. Justement c’est au sommet de la gloire que l’homme porte sur le cœur ce qu’il est réellement.

En effet si un riche banquier est gentil ce qu’il l’a toujours été, si un général d’Armée est méchant, c’est ni plus ni moins que son caractère; si un président de la république est cupide, c’est à juste titre sa vraie nature, car étant au sommet de la pyramide, il ne peut exprimer que ce qu’il est réellement.

B/ Ould Abdel Aziz n’était pas né pour perdre(sic)

Je me souviens avoir vécu avec Ould Abdel Aziz une scène au printemps de 1981 et qui cerne à mon humble avis toute l’idiosyncrasie de l’ancien président, du temps où il n’était que sous-lieutenant, et venait juste d’avoir 24 ans,comme moi, tous deux exerçant au SAK (Secteur Autonome de Kaédi).

C’était dans la salle de cinéma de la famille Chaïtou à Jedida. Nous étions assis lui et moi, la lumière de la salle allumée avant la projection du film. Aussitôt à 3 ou 4 rangées de chaises derrière, nous entendîmes comme tous les spectateurs d’ailleurs des cris: « merde tu m’as marché sur les pieds,tu ne peux pas faire attention,tu es aveugle ou quoi? ». Nous nous retournâmes comme tout le monde.

Et quelle n’a pas été ma surprise de voir feu le lieutenant Bellahy Ould Maouloud,commandant du Sak, transportant son bébé d’à peine quelques mois, accompagné de son épouse Taghlé. Gêné par les cris qui ont attiré l’attention de toute la salle, le lieutenant Bellahy s’est penché sur son vis à vis pour le calmer en lui demandant pardon.

Bellahy Ould Maouloud était un officier patriote et éduqué.Mais le monsieur continuait de proférer des insanités qu’il est inutile de reproduire ici.. Aussitôt je me levais en chreigman couplé d’un bizgui, et j’ai dit au monsieur:

- « eh tu ne vois pas qu’il n’a pas fait exprès,en plus il t’a demandé pardon »,

- »de quoi je me mêle répondit le monsieur, »

- »calme-toi sinon c’est ma tête que tu auras en pleine figure,lui dis-je ». Heureusement le monsieur s’est calmé en entendant le lieutenant Bellahy me dire « mon lieutenant pas de bagarre ici, surtout ne nous offrons pas en spectacle ».

Effectivement c’était un gros spectacle avant le lancement du film mais heureusement tout était rentré dans l’ordre. J’ai fini par rejoindre ma place auprès du sous-lieutenant Mohamed Ould Abdel Aziz. Savez-vous ce qu’il m’a dit. Je suppose que vous vous imaginez une locution comme celle venant d’un homme célèbre et qui a traversé les siècles, paroles du genre: « la nature a horreur du vide » (Aristote)ou « toi-aussi mon fils » (César s’adressant à son fils adoptif Brutus qui venait de le poignarder).

Alors devinez ce que m’a dit Aziz futur président de Mauritanie: « il fallait laisser ce monsieur lui régler son compte », avec un sourire narquois…

Faut-il mettre ses paroles sur le compte de la jeunesse insouciante? Ces quelques mots d’il y a 4 décennies environ sont d’actualité et résument toute la caractérologie de Mohamed Ould Abdel Aziz: L’homme est impérieux, impavide, narcissique,dominateur .

Cependant j’ignorais que la cupidité devrait plus tard s’ajouter à ces traits subjectifs démentiels. Personnellement je ne déteste pas Aziz que je connais depuis bientôt (novembre 1980-nov 2020) 40 ans.Mais rien ne m’empêchera de dire la vérité même sur ma propre personne.Ainsi le ver était longtemps dans le fruit.

Enfin si Aziz n’avait pas un caractère particulier, il n’aurait jamais voulu offenser l’actuel président Ghazwani qui a supporté tous ses caprices au nom du droit d’aînesse. Ghazwani en homme éduqué doit faire la part des choses.

Mettre Aziz en prison ne servira pas la notoriété de notre président. Par contre il est tenu d’ arracher à l’ancien président Aziz tout ce qui appartient au peuple,ne serait-ce que lui faire comprendre qu’on peut être pauvre comme la majorité des mauritaniens et vivre dans la frugalité mais également dans la plus grande dignité. La pauvreté n’est pas un vice, autant que la richesse non plus une qualité./.

Ely Ould Krombelé, France

La prochaine inchallah: Que faut-il attendre des généraux qui nous gouvernent?

chezvlane

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