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un grain de sable pour secouer la poussière...

Imaginez Nouakchott dans 100 ans : Barcelone ou Calcutta ?

Jeudi 12 Octobre 2017 - 08:46

Le mari de Tettou est étonné de la rapide transformation de Nouakchott. Témoin
oculaire des débuts prometteurs de cette ville des bédouins, il est aujourd’hui forcé de comprendre que l’œuvre n’a pas échappé à ses fondateurs. Nouakchott est une
ville sans protocole. La notion de l’intérêt général existe, mais elle est inversée. Ainsi, alors qu’à Paris, l’espace public appartient à tout le monde, à Nouakchott, le même
espace n’appartient à personne.

Aussi, dés la tombée de la nuit, tous les Nouakchottois iront jeter les ordures et les eaux usées en pleine chaussée. Dés le lendemain, ils se plaindront des puanteurs et de l’inaction de leur municipalité. Les Nouakchottois ne sont pas devenus des citadins,
même s’ils s’efforcent de pérorer un bel arabe classique ou un français de l’île de
France. Ils ont réussi l’exploit de faire d’une ville une juxtaposition de plusieurs villages.

Nos coutumes du bled ont été importées en entier avec tous les dommages collatéraux
dont on est en mesure de deviner. La vie tribale a pris le dessus sur la vie civile, citadine. Il n’est pas rare de voir certains quartiers réservés exclusivement ou presque à telle tribu. Les cabris circulent dans Nouakchott librement et sans entrave, ce qui étonne les premiers visiteurs de notre beau pays.

Beaucoup d’hommes circulent armés, d’un fusil ou d’un gourdin. A Nouakchott, chacun vit sa vie  en rançonnant les honnêtes citoyens.

L’on retrouve une belle villa à côté d’une petite tente de charbonniers, posé au beau
milieu des croisements routiers pour mieux narguer les urbanistes. Dans Nouakchott la rutilante, les bolides derniers cris occupent la chaussée, à côté de courageux charretiers qui alimentent toute la périphérie de la ville. Tandis que quelques cadres attrapent froid  dans leurs bureaux aux clims mal réglés, la populace risque l’inondation souterraine à tout moment.

Sur ce point, Ma&M parle en connaissance de cause, lui qui a investi des millions de nos valeureux Ouguiyas  dans  sa villa de Socogim PS. Du jour au lendemain, le fruit de sa vie  a été envahi par les eaux, dans une puanteur relative. En digne mari de Tettou, il a repoussé l’offre d’un terrain que le gouvernement promet à ceux qui déguerpissent.

Après Socogim PS, à qui le tour ?

Que subsistera-t-il de notre belle capitale dans 100 ans ? Si rien n’est fait pour infléchir la donne actuelle, les  égoûts seront plus que pleins, donnant un cadre de vie idéal aux moustiques du monde entier. La criminalité explosera à foison puisque, en l’absence du systéme d’adressage, il est impossible à notre vaillante police, d’assurer notre sécurité. Comment surveiller les bandits et personnes dangereuses dans un environnement où les
gazras poussent tous les jours ? Et puis, se demande M&M : aurons-nous de l’eau dans 100 ans ? Espérons que Nouakchott sera une Barcelone bis plutôt que Calcutta.

source lesmauritanies.com

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