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Snim : l'Etat doit songer sérieusement à la vendre par maître Takouillah

Vendredi 20 Mai 2022 - 08:50

Le 28 novembre 1974, l’État mauritanien a pris la décision courageuse et historique, à savoir celle de nationaliser ses ressources minières et de les confier à sa toute nouvelle Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM).
Depuis ce jour, quinze (15) directeurs généraux se sont succédés à la tête de cette entreprise, sur laquelle tous les mauritaniens y mettaient beaucoup d’espoir et caressaient aussi des rêves!
Malheureusement, les gestionnaires de la SNIM, se sont montrés politisés à outrance, ineptiques à l’aveuglement et paresseux à mort. Si bien que sur 49 ans, ils ont été dans l’incapacité de développer et de ramener cette entreprise au niveau que lui permettent ses ressources et ses potentiels!
Le constat est tout simplement crève œil et outrageusement choquant!
Les infrastructures de roulement et de production de la SNIM sont restées presque les mêmes depuis le départ de la Société des Mines de Fer de Mauritanie (MIFERMA)!
On a juste à regarder les ateliers de Rouéssates, les ateliers de TO14, les ateliers d’EVB, les maisons dites «blanches» en ville, qu’elles soient celles des cadres, des agents de maîtrise ou des ouvriers, pour s’en rendre compte de cette triste réalité.
Toutes ces infrastructures sont restées presque dans l’état où la Miferma les a rétrocédés! Aujourd’hui, bricolées, sales, délabrés et à vue d’œil d’une autre lointaine époque!
Quand la Miferma fut nationalisée, sa production annuelle était de 14 millions de tonnes de pierres brutes, transportées quotidiennement vers Nouadhibou par deux trains, un à 13h et le deuxième à 16h (el’gareb lewel et el’gareb talli), tous les deux chargés de la production d’un seul gisement celui de TAZADIT.
Aujourd’hui, 49 ans plus tard, alors que les moyens de production sont à la fine pointe, les gisements ont plus que triplés (TO14, GUELB et LEMHOWDATT) et les trains avec, la SNIM peine à produire de façon constante douze (12) millions de tonnes par année!
N’en parlons pas de son incapacité de rembourser les dettes liées à la nationalisation de la MIFERMA et ses actionnaires Usinor, British Steel Corp., Thyssen, Italsider, où les quelques millions de dollars prêtés alors par l’État du Koweïti (+/- 40) se sont transformés avec l’écoulement du temps en centaines!
Quant à ses besoins en énergie, la SNIM utilise encore pour toute sa production industrielle lourde des petits groupes électrogènes, conçus originellement pour servir de dépannage, lesquels tombent en panes matin, midi et soir!
Pourtant, si ses administrateurs successifs avaient la moindre vision ou une compétence crédible en gestion des affaires, la SNIM aurait pu se concerter ouvertement avec le gouvernement/Somelec et mettre en place une centrale électrique capable de répondre à ses besoins industriels et ainsi pouvoir lancer la manifacturation locale de ses minerais, et ce, en plus de répondre aux besoins domestiques des populations locales, lesquelles sont en grande partie ses propres ouvriers!
Faute de capacité énergétique, de vision stratégique, la SNIM est restée durant ces 49 ans à végéter à un niveau artisanal, incapable de transformer, en amont, un seul caillou de ses gisements.
En conséquence, elle se trouve obligé de consacrer ses ressources financières à l’acquisition et l’entretien des centaines de wagons, des dizaines de locomotives qui, par moment, finissent par être une perte totale pour cause de déraillements répétés sur une voie ferrée délabrée veille de 63 ans! Voilà, la SNIM est restée piégée dans ce cycle sans fin!
Pourtant, sur le marché mondial une (1) seule tonne de fer finie vaut trois milles (3.000$) dollars, alors qu’une (1) tonne de cailloux bruts vaut plus ou moins cent (100$) dollars! Alors faites votre calcul et comparaison: triste réalité, n’est-ce pas !
C’est ça la réalité de la SNIM au jour d’aujourd’hui et personne ne peut la camoufler ou maquiller, quand bien même il utilise toutes les fanfares, brosses et artifices du monde.
Il faut le dire ouvertement, la SNIM est devenu un obstacle majeur à l’exploitation et au développement des ressources minières en Mauritanie, mais aussi à l’acquisition par les mauritaniens des connaissances et des cultures industrielles en vigueur ailleurs dans le secteur!
À cet égard, les derniers déboires de la SNIM avec ses employés fuyants vers TAZIAST et son bras de fer avec EXTRATA en 2014, en disent long sur cette triste réali-médiocrité!
Certes, il fut un temps où l’État mauritanien avait besoin de la SNIM, puisqu’il dépendait financièrement de ses redevances pour planifier et budgéter. Mais cette dépendance est révolue depuis presque cinq (5) ans!
En fait, à toute chose malheur est bon! Avec la chute du prix du fer, l’État est parvenu à développer d’autres secteurs alors inexistants ou dormants (Or, Pêche, Gaz et Restructuration de l’Adm fiscale), de sorte que les redevances de la SNIM, si elles existent, ne sont plus pour lui qu’une cerise sur le gâteau!
Aujourd’hui il est préférable pour la Mauritanie de vendre carrément ses parts dans la SNIM et la privatiser afin que cette entreprise puisse se confronter à la concurrence et s’obliger véritablement à se transformer, à performer et à se développer afin qu’elle puisse atteindre le niveau où elle est sensée y être, et ainsi concurrencer les multiples acteurs du secteur!
Ce n’est pas l’option souhaitée, mais il faut sérieusement l’envisager. À défaut, il faut imposer à la SNIM des objectifs de performance, rigoureusement contrôlés, afin de l’obliger à se transformer, se réformer et se mettre à niveau des standards de l’industrie des années à venir: production, transformation, créativité locales, électrification, automatisation de l’équipement roulant, efficacité, efficience et transparence! C’est vrai, on est loin, mais avec un peu de pression et une bonne volonté, on y arrivera inchAllah!
Maître Takioullah Eidda, avocat
Montréal, Canada.
 
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