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un grain de sable pour secouer la poussière...

Le Président de la République: La situation chez notre voisin, le Mali, requiert notre soutien au nom des relations historiques privilégiées entre les deux pays

Mercredi 12 Novembre 2025 - 20:03

Dans toutes les étapes de la visite au Hodh Chargui, Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, s’est soumis à des séances de questions réponses dans des réunions avec les cadres où il a parlé à chaque fois à cœur ouvert des questions qui occupent – et préoccupent – que ce soit au niveau national, de la wilaya ou des moughataas visitées. A Adel Bagrou puis à Bassiknou, c’est la situation de nos concitoyens sur la frontière avec le Mali ou dans ce pays qui a bénéficié d’une lecture géopolitique et stratégique de Son Excellence qui s’est exprimé en ces termes :

” J’ai entendu les interventions des personnes qui ont évoqué la situation sur la frontière avec le Mali et je leur dis que nous partageons leurs sentiments et ressentiments face à cette situation qui impacte grandement, en toute franchise, cette moughataa qui se trouve à 12/15 km de la frontière, si ce n’est pas moins.

Dans le cadre de l’intérêt que nous accordons à la situation sur nos frontières, nous avons envoyé, à maintes reprises, des délégations ministérielles pour vous expliquer les conditions présentes d’une situation qui vous touchent particulièrement ou, au moins, dont vous ressentez directement les effets.

Je pensais que la situation a été suffisamment expliquée mais je ne laisserais pas passer l’opportunité qui m’est offerte par cette visite pour y revenir personnellement.

Ici, à Adel Bagrou, nous devons tous comprendre que nous sommes face à une situation géographique contre laquelle nous ne pouvons rien.

La proximité d’Adel Bagrou avec la frontière fait qu’il y a des interpénétrations de toutes sortes et l’accumulation d’habitudes et de pratiques de part et d’autre.

Nous concernant, nous sommes des éleveurs dans une moughataa sylvopastorale par excellence et la richesse dont elle dispose appartient certes à ses propriétaires mais aussi à l’Etat et à la nation qui en tirent un énorme profit.

Je voudrais donc qu’on se rappelle que nous et nos frères maliens sommes liés, depuis longtemps, avant qu’on devienne des Etats et que nous soyons séparés par une frontière, par une mobilité mutuellement avantageuse et nous devons leur reconnaître le mérite d’avoir toujours accepté que nous pâturons dans leur espace, ce que nous ne devons pas oublié et n’oublierons jamais.

Mais si, malgré eux, ils se sont trouvés dans des conditions difficiles, une situation de guerre que nous connaissons et qu’eux-mêmes reconnaissent, il faut se rendre compte que les choses ne peuvent plus être ce qu’elles étaient auparavant. Parce que la situation de guerre impacte tout le monde, même nous qui n’y sont pas impliqués, alors que dire d’eux ?

Si nos frères sont en guerre, nous devons compatir avec eux, être patients envers eux, les aider même à sortir de ce mauvais pas, parce que les pays ne peuvent pas se déplacer et parce que, aussi, les crises surgissent et disparaissent comme elles étaient venues. Les situations se rétablissent, s’améliorent, ce qui nous poussent à ne pas oublier qu’eux ont toujours fait preuve de bon voisinage, ne chassant et n’exaspérant personne.

Mais se trouvant aujourd’hui dans une situation qui les dépasse eux-mêmes, avec un territoire plus vaste que le nôtre et des groupes terroristes agissant au nord du Mali et dans la zone qui nous est contiguë, cela créé beaucoup de difficultés que nous devons comprendre. Ce qu’ils n’ont pu maîtriser nous pousse à comprendre, nous, qu’ils ont des priorités, ce que font des gens même en temps de paix.

Donc si, face à la situation que je viens de décrire, eux pensent que la zone qui nous est contiguë n’entre pas dans leurs priorités, ce que les ministres auraient dû vous expliquer, vous aurez dû, bien avant qu’il y ait des dégâts, pris la décision de rentrer chez vous.

Votre retour nous aurait pousser à trouver des solutions aux problèmes d’eau que rencontre le cheptel et, comme l’a signalé tantôt la ministre de l’hydraulique, nous avons deux programmes en matière d’eau, celui qui a été inauguré jeudi dernier à Nema, dans le cadre de ce programme, et un autre qui concerne le forage de puits artésiens. J’ai demandé à la ministre d’envisager un troisième programme intermédiaire dans les zones frontalières où il y a des pâturages pour y intervenir. Cela ne pose pas de problème mais la sécurité est plus importante que tout et nous devons travailler à nous l’assurer ainsi qu’à nos biens en attendant le retour de la paix chez nos voisins à qui, je le répète encore, nous devons saluer la diligence dont ils ont toujours fait preuve envers nous.

Nos compatriotes au Mali et ici, sur la frontière, sont de trois sortes. Des éleveurs transhumants habitués à se déplacer au Mali où ils trouvent eau et pâturages, des commerçants installés un peu plus loin, à Bamako notamment, dont la situation a été évoquée par quelqu’un et sur laquelle je reviendrai plus tard et, enfin, nos frères dont les familles et les racines sont ici mais qui se trouvent au Mali avec la citoyenneté de ce pays et avec lesquels nous sommes de tout cœur. Cette dernière catégorie ne dispose certes pas de la nationalité mauritanienne mais elle a des proches ici et nous ressentons tout ce qui les touche et exprimons notre solidarité avec eux mais nous ne devons pas oublié qu’ils sont maliens et que les Etats sont ainsi faits avec des frontières où des familles se trouvant de part et d’autre sont cependant de citoyennetés différentes. S’ils viennent demander notre aide, nous les aiderons de tout notre possible sans oublier cependant qu’ils ne sont pas mauritaniens, c’est ça la réalité, en attendant que la situation change ou qu’ils viennent demander une naturalisation, ce qui suit une procédure légale bien connue.

En ce qui concerne la troisième catégorie, les mauritaniens installés à Bamako, et dont les boutiques sont fermées depuis quelques mois. Je rappelle que, face à cette situation, nous avons envoyé des ministres notamment celui des affaires étrangères, qui vous a sans doute entretenu de toutes les démarches entreprises et de la promesse des autorités maliennes de laisser rouvrir ces boutiques. Vous devez cependant comprendre que les promesses des Etats répondent à des dispositions propres qui prennent le temps qu’il faut et nous nous en tenons à cet engagement. Nous sommes avec vous et nous ne cesserons d’agir pour vous venir en aide, que vous soyez à Bamako ou sur toutes autres parcelles du territoire malien. C’est une action de tout temps inchallah.

A Bassiknou, le président de la République est revenu sur la situation sur la frontière avec le Mali s’exprimant en ces termes :

“Je voudrais ici remercier nos populations sur les frontières et de manière particulière les habitants de Bassiknou pour les grands efforts qu’ils jouaient et continuent à jouer dans la transmission du rôle de l’Etat envers leurs frères et envers leurs voisins. Sans doute que cela a un prix dont la forte pression sur ce qui est disponible pour nos concitoyens, mais vous, avec votre hospitalité et votre compréhension, avaient bien voulu partager l’existant, qu’il s’agisse de l’eau ou de l’électricité qui, semble-t-il, subit une forte pression, de l’éducation ou de la santé. Vous agissez en répondant à votre hospitalité mais aussi, je vous le dis, en portant le flambeau de la Mauritanie dans ce qu’elle peut faire pour aider les frères et les voisins, surtout quand ils se trouvent dans une situation difficile. Vous jouez là un rôle national, nous représentant de si belle manière dans ce que nous aurons pu faire en ce sens en ce qui concerne l’éthique et le bon voisinage. Les représentants du haut commissariat aux réfugiés qui étaient là tout à l’heure, sont des étrangers qui savent ce que cela vaut et la pression qui s’en suit. Ils savent surtout, comme l’a dit l’homme tantôt que c’est la Mauritanie qu’il faut remercier à tous les niveaux.

Le phénomène des réfugiés est d’ampleur mondial. Il se trouve dans des situations particulières de conflits, de crises ou de pression et la destination pour le réfugié, dans pareils cas, est le voisin, notamment celui susceptible de faire preuve de compassion et de compréhension.

L’homme qui parlait tout à l’heure, je le connais l’ayant rencontré au Japon où il évoquait la Mauritanie et Bassiknou, ce qui en soi est une renommée, un acquis pour le pays.

Il y a une base qui ne doit nous échapper, celle que l’histoire doit témoigner pour vous, non contre vous. Donc, je vous remercie pour cet acte que vous avez fait de vous-même et pour l’instinct sécuritaire dont vous faites preuve et votre disponibilité à vous dresser contre tout ce qui est de nature à menacer la stabilité et la quiétude de votre pays. Nous devons tirer leçon de tout cela et particulièrement que la sécurité est l’essence de toute chose et sans elle, aucun développement n’est envisageable.

Pour préserver cette sécurité, nous devons être prêt à tous les sacrifices. Dans ce sens, l’Etat mobilise toutes ses ressources pour les forces armées et de sécurité et notamment dans les zones frontalières où cela est une nécessité vitale. C’est l’occasion ici de vous demander tous de féliciter et de glorifier le rôle que jouent nos forces armées et de sécurité dans le maintien de cette sécurité sur toute l’étendue du territoire national et particulièrement dans les zones frontalières. AMI

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