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un grain de sable pour secouer la poussière...

Raison d’Etat et procédure sensible : Aziz goûte à la célérité juridique de l’affaire Mkheitir…

Samedi 1 Janvier 2022 - 10:51

Ironie du sort, quand on voit ce qui arrive à Aziz, un séjour en captivité sans savoir quand aura lieu son procès même si la procédure suit son cours normal, ce séjour à l’hôpital comme tant de prisonniers avant lui de Birame à Mkheitir pour ne citer que ces deux-là, cela donne à réfléchir. Est-ce le Tezabout du forgeron ? Il ne faut pas jouer avec la religion et retirer du code pénal toute prise en compte du repentir, c’est toucher à un des piliers fondamentaux de l’Islam et ce, juste pour raisons politiques afin de contrer l’opposition des frères musulmans que le pouvoir d’Aziz a su contenir grâce à une course à l’extrémisme au nom du populisme...

Quel est l’état de santé avéré d’Aziz ? L’opinion publique a besoin de savoir si Aziz tient debout ou s’il est maltraité comme le racontent ses avocats dont le rôle par essence est d’exagérer. Bien entendu, on ne saurait imaginer que le régime actuel puisse priver Aziz de soins à l’étranger si cela devait être indispensable. Aussi, il faudrait trouver un moyen de faire une vidéo avec Aziz  assis ou marchant avec quelqu’un de sa famille, sa fille par exemple et son avocat Ould Icchedou pour freiner la désinformation à son sujet.

Aziz était en bonne santé car sportif. On a pu le voir marcher longuement à vive allure malgré un masque sur le nez pour aller pointer à la police une fois par semaine. On ne peut croire à la version de ses avocats qui disent qu’Aziz est privé de promenade ce qui reviendrait à le condamner à tomber malade et ce n’est nullement dans l’intérêt du régime.

Si Aziz n’est pas évacué à l’étranger, c’est qu’il n’a rien de grave. Certainement une crise d’angoisse due au choc psychologique de sa situation stressante. On peut être l’homme le plus fort au monde, le cerveau reste un organe qui peut fléchir et se briser comme un os si l’individu se retrouve pris de surmenage psychologique à devoir supporter une réalité incompatible avec ses aspirations incompressibles et intraitables. La perte d’un enfant ou des raisons sentimentales peuvent faire perdre la tête que dire de cette situation où un homme tout puissant hier dont les moindres désirs étaient des lois à tous les niveaux de l’Etat, reçu par les grands de son monde, notamment les rois d’Arabie et qui tout d’un coup se retrouve prisonnier comme Mkheitir pour raison d’Etat.

On se souvient qu’Aziz  disait ne pas pouvoir libérer Mkheitir au nom de la sécurité publique, craignant des mouvements de foule, de même chacun peut comprendre qu’il est impossible de libérer cet Aziz aujourd’hui pour une autre raison d’Etat qui n’est pas la paix publique mais la sensibilité d’un dossier où un homme ivre de pouvoir est prêt à dire tout et n’importe quoi en se servant des secrets d’Etat en sa possession pour essayer de semer le désordre dans les rangs de l’armée.

C’est la raison pour laquelle dans l’histoire des coups d’Etat, ce genre de personnage est souvent éliminé pour ne pas avoir à gérer une situation pareille. Aziz n’a commis aucun crime de sang qui puisse l’envoyer en prison pour le reste de ses jours, on parle de crimes économiques qui pourtant sont autant de crimes de sang indirects quand on pense aux malheurs sur un peuple privé d’une telle fortune et sous le joug d’une telle politique dont le moindre mal fut la culture de la haine entre les communautés.

Vu le caractère d’Aziz, la seule façon d’en finir avec la menace qu’il représente est de le briser psychologiquement et cela est très facile car la privation de liberté et la chute au plus bas niveau du pouvoir peuvent briser n’importe qui ou l’envoyer dans un exil doré chez une puissance arabe  l’Arabie Saoudite ou les Emirats Arabes Unis qui sauront le gérer mais à quel prix pour le pouvoir mauritanien qui aurait à l’étranger ce monsieur désormais riche, quasiment incontrôlable et décidé à nuire d’une manière ou d’une autre ?

Aziz est un boulet pour le pouvoir mais il apprendra à ses dépens qu’il en paiera le prix car l’armée n’est pas l’assemblée nationale et personne ne prendra le risque de lui faire un cadeau alors que son but à lui est de nuire.

On espère que cette affaire trouvera une issue la moins pénible pour tous mais rien n’est moins sûr surtout que les gestes d’apaisements et de respects que Ghazouani envoie à toutes les communautés ne plaisent pas à tout le monde surtout pas à cette majorité qu’Aziz a radicalisée dans tous les sens du terme : culturellement, socialement et religieusement.

Par exemple, voir Birame se dire l’ami de Ghazouani n’est pas un cadeau car l’amitié politique de Birame ne vaut presque rien. Il a été capable de manger l’argent de Bouamatou puis s’en prendre à lui en des termes quasiment orduriers. Quand on mange l’argent de quelqu’un, il faut le rembourser avant de parler et même le rembourser ne compense pas la dette morale de l’appétit au moment du besoin.

Le régime de Ghazouani est solide machallah mais l’Etat profond n’est pas petit. C’est un état dans l’état qui ne voit certainement pas d’un bon oeil tous les gestes d’ouverture et d’apaisement de Ghazouani : il regrette certainement le populisme raciste et néo-féodal d’Aziz à l’heure de tant de richesses minières. Ghazouani a donc plus que jamais besoin du soutien des forces vives de la Mauritanie plurielle pour une prospérité partagée…

VLANE A.O.S.A

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