Un malfaiteur à moto arrêté
Le braquage mené quotidiennement par de jeunes malfaiteurs à moto s’est banalisé à Nouakchott, en dépit des efforts menés par la police, la gendarmerie et la garde. Immatriculées ou non, des dizaines de motos circulent à telle fin dans tous les quartiers de la ville. Cibles préférées : les femmes et les jeunes filles ; parfois agressées à l’entrée même des boutiques. Sacs-à-main, sacoches, porte-monnaie, téléphones, tout y passe...
L'autre jour, un de ces voyous passait tout près de deux jeunes femmes attendant sur le trottoir. Et hop ! Voilà le sac de l’une d’elles arraché ! Les femmes crient, une voiture qui passait non loin prend la moto en filature… Remarquant qu'il est suivi, le filou accélère, se faufilant comme un serpent dans l’intense circulation. La moto brûle un feu rouge, la voiture fait de même et la traque se poursuit de quartier en quartier… jusqu’à un nid-de-poule où chute la bécane. Apparemment indemne, son conducteur prend ses jambes à son cou. Un groupe de passants lui barre la route, l'attrape et le remet à ses poursuivants. Intact, le sac a été remis à la jeune femme qui a poussé un youyou de bonheur. La moto n’était pas immatriculée ni son conducteur mauritanien.
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La « guetna » des voleurs
Avec l'hivernage, les habitants de Nouakchott et des autres grandes villes du pays quittent leur logis par milliers, pour retrouver le bon air des villages et campements en campagne. Vacances, guetna (cueillette des dattes) et retrouvailles familiales se conjuguent ainsi pour renforcer les liens sociaux traditionnels… Nombre de jeunes sont de la partie et, parmi eux, des délinquants beaucoup moins intéressés par ce raffermissement convivial que par les occasions redoublées de brigandage, avec une attention toute particulière du côté des hauts lieux touristiques: marigots de Kendelek, Tamourt el Beïdha, Dioukha, etc...
La plupart de ces fripouilles n'ont pas de moyen de transport. Les uns louent, pour une courte durée, des véhicules qu’ils ne rendront pas aux agences ; les autres les volent carrément. En l’un et l’autre cas, ils prennent le plus souvent soin de changer les plaques d'immatriculation afin de parer à toute poursuite et évitent les postes de contrôle de police et de gendarmerie. S’il leur arrive un accident sur la route, ils abandonnent « leurs » voitures et poursuivent ainsi leur chemin… jusqu’à une nouvelle occasion… ou à la rencontre plus redoutable, avec les forces de l’ordre.
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Les flics « dépravés »
Nous voici au siège d'un commissariat spécial de la police judiciaire. Le responsable de la brigade de recherche du banditisme discute, dans son bureau, avec un journaliste. Il n'y a personne d’autre à l’étage. Et voilà qu’une dizaine de djenks fait irruption dans le bureau du brigadier-chef ! Look de délinquants à 100 % : boucles aux oreilles, pantalons et caleçons à moitié des fesses… bref, toute la panoplie du parfait dépravé ! Le journaliste s'inquiète, croyant que des malfaiteurs se sont introduits dans le commissariat pour régler des comptes avec la police. Remarquant la frousse du reporter, l’officier se met à rire. Non, non, lui explique-t-il, après avoir ordonné aux « djenks » d’aller l’attendre dans un autre bureau, « ces hommes ne sont que des policiers formés et déguisés pour infiltrer les bandes malfaisantes. Tranquillisez-vous. »
Mosy
lecalame