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Biram Dah Abeid: "En Mauritanie, le viol des esclaves est la règle"

Lundi 27 Février 2017 - 23:49

La Libre a rencontré Biram Dah Abeid , descendant d’esclaves, lors du sommet de Genève sur les droits de l’homme.

Vous menez votre combat abolitionniste en mémoire de vos ancêtres esclaves ?

"Il faut le dénoncer, l’esclavage est la chose la plus abjecte qui existe. Le fait d’appartenir totalement à son maître est inimaginable. Etant petit-fils d’esclaves, cela me paraît normal de m’engager dans cette lutte, d’autant que je vis dans un environnement où je vois les esclaves maltraités et où je les vois trimer. J’ai fait la promesse à mon père de me battre pour l’abolition à tout moment et quoi qu’il en soit."

Votre grand-mère paternelle était esclave. Pourquoi l’esclavagisme par descendance ne s’est-il pas appliqué à votre père comme cela est le cas habituellement ?

"Mon père, qui devait être esclave, a été affranchi par hasard alors qu’il n’était encore qu’un fœtus dans le ventre de sa mère. Pendant cette grossesse, son maître était fort malade. Les marabouts ont prescrit au maître malade de faire un acte de charité et de bienveillance envers Dieu pour guérir, tout en lui précisant que le meilleur acte était d’affranchir un esclave. Au lieu d’affranchir ma grand-mère, qui avait les bras dans la farine et travaillait depuis longtemps et efficacement dans la famille, il a décidé d’affranchir son fœtus. Mon père est ainsi né libre. Le code d’esclavage mauritanien inclut les fœtus des femmes esclaves tout comme tout ce qui peut s’apparenter à la moindre propriété privée. Absolument rien n’appartient à un esclave."

Selon les chiffres des ONG, il y aurait entre 4 et 20 % d’esclaves en Mauritanie, soit entre 150.000 et 700.000 personnes. Et ce, encore en 2017 ?

"C’est prouvé que le nombre d’esclaves modernes est excessivement élevé chez nous. Le nombre est même stupéfiant aux yeux de la communauté internationale. La conscience humaine occidentale ne peut l’admettre. Les autorités mauritaniennes n’ont jamais accepté qu’une enquête internationale indépendante puisse analyser la situation, et ce, malgré les propositions de financement par les Nations unies et l’Union européenne. Le gouvernement mauritanien sait pertinemment bien que la moindre enquête confirmerait ces chiffres. Ce refus confirme la crédibilité de nos chiffres."

Pourquoi la Mauritanie ne s’attaque-t-elle pas au problème ?

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