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un grain de sable pour secouer la poussière...

Viol d’Etat de la vie privée : Ghadda dévasté reste brave malgré tout

Mardi 25 Juillet 2017 - 11:37

Hier soir,  le célèbre sénateur a fait une sortie télévisée qui rend au pouvoir les coups qu’il a reçus. Bien sûr cela n’effacera pas l’humiliation qu’il subit actuellement après la publication de ses conversations privées, bien sûr ses propos sans preuve matérielle pourront être balayés par mépris ou mauvaise fois par les multiples personnes qu’il accuse avec une spontanéité convaincante à savoir le chef de l’état, le PM, le ministre de l’économie et des finances pour ne citer que les têtes les plus hautes de cette affaire, mais la sortie de Ghadda donne un coup terrible à l’image du pouvoir, un coup qui montre jusqu’à quel degré de méchanceté ce pouvoir est capable contre un citoyen en usant des moyens des services de renseignements.

https://www.youtube.com/watch?v=f3iSxEKWWJg
 
Il n’y a aucune raison d ‘état qui puisse justifier une telle violation de la vie privée.  Ce coup porté contre Ghadda ressemble à l’usage  gratuit par les USA de la première bombe atomique alors que les japonais allaient capituler. C’est désormais établi, c’était un coup meurtrier gratuit. Contre Ghadda c’est pareil, la guerre au niveau du sénat est quasiment terminée vu que le référendum est dans quelques jours.  Cela n’apporte rien de plus au pouvoir sinon de montrer que les opposants reçoivent un peu d’argent pour mener leurs activités surtout que les sommes en question dans les enregistrements ne sont pas sérieuses.
 
Cette violation de la vie privée par les services de renseignements de l’état devrait être dénoncée par toute la république tout parti confondu car il s’agit de torture psychologique et autres traitements dégradants. Pas un mot de ce que contiennent ces enregistrements ne montre qu’il y avait péril en la demeure avec des risques contre la sécurité nationale ou les citoyens.  Rien que des mots entre partenaires opposants à propos de petites sommes et du tempérament des uns et des autres.
 
Ce qui arrive à Ghadda peut arriver à chacun de nous sauf à nous mettre à vivre comme certains sans pouvoir parler librement et sans faire confiance à quiconque. Les mots qui dans l’intimité entre des amis ou des frères ne peuvent être sortis de leur contexte et jetés au public surtout dans un pays comme le nôtre où l’éducation, les règles sociales obligent à un comportement particulier en public avec des règles compliquées que l’occident appelle hypocrisie mais qui chez nous relèvent du savoir-vivre car si tout le monde connaît les règles il n’y a plus d’hypocrisie car l’hypocrisie signifierait un mensonge or chacun sait quelle est notre mentalité.
 
 

Si on écoute ce qu’une mère mauresque dit à ses enfants qu’elle adore quand elle veut les gronder, on entendra que des insultes de la pire espère «  gassar amerac » ( que ta vie soit courte ) «  yahrag beyac » ( qu’on brûle ton père ) «  ndor neketlac » ( je vais te tuer ) etc. En occident, un enregistrement de ces propos vaudraient à une mère mauresque qu’on lui retire ses enfants.  C’est là que la culture intervient car les enfants ne sont pas dupes et savent très bien que ces mots n’ont aucun sens sinon celui de gronder.
 
Ainsi chez nous, les disputes verbales familiales montent très haut et on dit à peu près n’importe quoi et les pires horreurs. Il suffit d’habiter à côté d’une maison maure, tous les voisins entendent ces choses, un feu de paille. Il n’y a derrière aucune rancune. Tout est dit, rien ne reste au fond du cœur à pourrir.
 
Quand on écoute Ghadda, ce qu’il dit à propos de Malouma est terrible quand ça devient public et cela nous amuse tous mais nous tous nous nous plaisons à faire ce genre de commentaire à propos de nos amis  quand on parle entre amis ayant les mêmes amis. Malouma est humaine, Ghadda aussi par contre le coup des services de renseignements n’est pas humain.
 
C’est de la méchanceté pure qui peut tuer physiquement un homme s’il est cardiaque quand on sait le plaisir que les mauritaniens ont de voir quelqu’un pris dans ce genre d’affaire surtout quand il ose ce qu’ils n’osent pas à savoir affronter un pouvoir tout  puissant.
 
Je n’adhère pas du tout à la politique de Ghadda encore moins à sa propension à vouloir salir la mémoire du fils d’Aziz, Ahmedou Allah Yarhmou, je trouve d’ailleurs le procédé tout aussi crapuleux car le Ahmedou aurait pu être comme un de ces fils à papa gonflés, arrogants, pourris or il était tout le contraire et c’est certainement le dernier à attaquer dans cette république.
 
Il faut arrêter de s’en prendre aux enfants pour atteindre les parents quand ces enfants ne sont pas pris la main dans le sac d’affaire indéfendable.
 
Cela dit, après avoir entendu hier Ghadda à la télé, j’ai eu une certaine compassion pour l’homme qui se bat avec certainement l’énergie du désespoir face à un coup terrible sachant comme il le dit que le pouvoir a de lui ses photos privées, celles de sa femme etc.
Quelle idée de laisser dans son téléphone des choses sensibles ? On voit là l’innocence de ces civils, du moins celui-là même s’il y a une certaine noblesse dans cette innocence à savoir ne pas imaginer que l’adversaire puisse descendre si bas…

Il faut craindre pour la santé psychologique de Ghadda après une telle épreuve. L’opposition doit rester soudée autour de lui pour ne pas donner au pouvoir le plaisir de les voir l’achever.

VLANE
 

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