Au cœur de la polémique au sujet du contrat signé par 7 ministres au profit indirect d’un proche du président via la société Olam à propos d’une extension du port, le ministre de l’économie est venu s’expliquer devant la presse autorisée.
https://www.youtube.com/watch?v=Xna5A6oBpWA
Belle occasion d’expliquer au commun des mortels ce qu’est le partenariat public-privé pratiqué partout dans le monde notamment dans la sous-région. Belle occasion aussi de rappeler les procédures en vigueur en Mauritanie notamment que la société étrangère doit créer une société de droit mauritanien.
Pour montrer que la polémique est sans fondement comme la prétendue fuite des documents signés par 7 ministres, le ministre de l’économie marque un point en rappelant que le document qui a circulé était en ligne sur le site PPP.gov.mr ; ce qui est vrai et ce, depuis le 31 octobre. Preuve comme il dit que l’état n’a rien à cacher.
http://www.ppp.gov.mr/category/actualites/
Comme on ne peut imaginer que ce soient des journalistes sérieux qui ont révélé ces documents sans mentionner la source, on peut facilement imaginer que « les fuites » ont été organisées via whatsapp par les autorités compétentes sachant que le site PPP.gov.mr est peu visité et que personne n’irait vérifier la source de sorte à présenter cela comme un scoop, une fuite pour ensuite mieux dégonfler la polémique et ridiculiser la presse et l’opposition qui se sont emparé de la chose.
Personnellement quand j’ai reçu comme tout le monde les documents, j’ai été perplexe, j’ai d’abord publié cela sur la page FB privée du site puis j’ai supprimé car je me suis dit que cela a dû circuler partout inutile d’en rajouter mais surtout je me suis étonné d’une telle fuite présumée sous un régime qui a pu organiser un changement de monnaie dans le plus grand secret jusqu’à un mois avant l’annonce officielle ; c’est dire combien depuis longtemps, le pouvoir a choisi ses collaborateurs de telle sorte qu’aucun jamais ne s’aventurerait à être à l’origine d’une fuite quelconque de peur être démasqué et risquer son poste.
La suite m’a donné raison en écoutant le ministre de l’économie dire que l’origine des documents qui ont circulé c’est le site officiel du PPP.
https://www.youtube.com/watch?v=Xna5A6oBpWA
Belle occasion d’expliquer au commun des mortels ce qu’est le partenariat public-privé pratiqué partout dans le monde notamment dans la sous-région. Belle occasion aussi de rappeler les procédures en vigueur en Mauritanie notamment que la société étrangère doit créer une société de droit mauritanien.
Pour montrer que la polémique est sans fondement comme la prétendue fuite des documents signés par 7 ministres, le ministre de l’économie marque un point en rappelant que le document qui a circulé était en ligne sur le site PPP.gov.mr ; ce qui est vrai et ce, depuis le 31 octobre. Preuve comme il dit que l’état n’a rien à cacher.
http://www.ppp.gov.mr/category/actualites/
Comme on ne peut imaginer que ce soient des journalistes sérieux qui ont révélé ces documents sans mentionner la source, on peut facilement imaginer que « les fuites » ont été organisées via whatsapp par les autorités compétentes sachant que le site PPP.gov.mr est peu visité et que personne n’irait vérifier la source de sorte à présenter cela comme un scoop, une fuite pour ensuite mieux dégonfler la polémique et ridiculiser la presse et l’opposition qui se sont emparé de la chose.
Personnellement quand j’ai reçu comme tout le monde les documents, j’ai été perplexe, j’ai d’abord publié cela sur la page FB privée du site puis j’ai supprimé car je me suis dit que cela a dû circuler partout inutile d’en rajouter mais surtout je me suis étonné d’une telle fuite présumée sous un régime qui a pu organiser un changement de monnaie dans le plus grand secret jusqu’à un mois avant l’annonce officielle ; c’est dire combien depuis longtemps, le pouvoir a choisi ses collaborateurs de telle sorte qu’aucun jamais ne s’aventurerait à être à l’origine d’une fuite quelconque de peur être démasqué et risquer son poste.
La suite m’a donné raison en écoutant le ministre de l’économie dire que l’origine des documents qui ont circulé c’est le site officiel du PPP.
J’ai écouté le ministre et le connaissant je savais bien qu’en feignant la transparence là où tout naît en eau trouble qu’il finirait par dire une énormité car c’est un brave roublard sympathique, un de ces technocrates qui adorent berner son monde avec un sourire charmant, une bonhomie rassurante et des arguments bien maquillés destinés à un peuple ignorant.
Sous Aziz, l’exercice d’enfumage est devenu plus facile depuis que le régime a compris qu’il suffit de faire voter des lois écrites pour permettre certaines choses et ensuite les justifier en estimant que c’est le droit, les lois de la république votées par le parlement au nom du peuple souverain.
Ainsi le ministre de l’économie a expliqué tout le déroulé respectant les procédures et le droit en la matière. Procédure longue puisqu’elle a été lancée depuis février, c’est dire combien tout cela est sérieux et respectueux de l’état de droit. Le hic vient ensuite…
Pour expliquer qu’aucune publicité n’a été faite au sujet de cette procédure qui engage l’état pendant 30 ans au profit d’un tiers, le ministre a dit que rien au niveau juridique n’oblige à faire passer cette affaire par le parlement pour l’autoriser. Il a raison, c’est un détestable vide juridique que le régime ne comblera pas de sitôt car cela permet bien des affaires en douce, légalisant les marchés de gré à gré ; ainsi là encore le ministre va expliquer que le droit le permet, il suffit de lire les textes.
Même si la constitution révisée est introuvable en ligne ni en arabe ni en français pour que le citoyen ne puisse pas l’analyser comme d’ailleurs sont cachés les décrets, et les lois votées pour les mêmes raisons, on trouve cependant sur le site du PPP mauritanien les textes et même en français.
Le ministre explique qu’il y a deux voies pour l’autorité contractante d’engager un PPP soit en faisant un appel d’offres soit en acceptant ce qui s’appelle « une offre spontanée ». En gros l’offre spontanée correspond à une offre d’un tiers qui propose à l’autorité contractante de réaliser tel ou tel projet.
Contrairement à la France et même au Maroc, le ministre mauritanien explique que le fameux texte mauritanien permet d’éviter les appels d’offres ou toute publicité en cas d’offre spontanée.
France
https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/ppp/fiche_offre_spontanee.pdf
Maroc
https://www.usinenouvelle.com/article/point-de-vue-loi-sur-les-ppp-un-nouvel-outil-d-amplification-de-la-dynamique-economique-du-maroc.N348961
Non seulement le ministre ment car il faut lire l’article 21 mauritanien qui parle bien d’appel d’offres ou de procédure négociée même pour l’offre spontanée mais en plus c’est aberrant d’imaginer qu’on puisse accepter une offre sans faire jouer la concurrence. D’ailleurs même le texte mauritanien, certainement un pillage bancal d’un texte étranger comme notre constitution, parle de l’indemnité que doivent recevoir ceux qui sont à l’origine de l’offre spontanée s’ils ne sont pas retenus mais que leur idée sera exploitée.
Bref. Rien que ça prouve l’esprit roublard du ministre devant la presse destinée aux citoyens : une insulte à leur intelligence et celle de tous ceux qui essayent de déconstruire les balivernes d’état.
Vlane
Sous Aziz, l’exercice d’enfumage est devenu plus facile depuis que le régime a compris qu’il suffit de faire voter des lois écrites pour permettre certaines choses et ensuite les justifier en estimant que c’est le droit, les lois de la république votées par le parlement au nom du peuple souverain.
Ainsi le ministre de l’économie a expliqué tout le déroulé respectant les procédures et le droit en la matière. Procédure longue puisqu’elle a été lancée depuis février, c’est dire combien tout cela est sérieux et respectueux de l’état de droit. Le hic vient ensuite…
Pour expliquer qu’aucune publicité n’a été faite au sujet de cette procédure qui engage l’état pendant 30 ans au profit d’un tiers, le ministre a dit que rien au niveau juridique n’oblige à faire passer cette affaire par le parlement pour l’autoriser. Il a raison, c’est un détestable vide juridique que le régime ne comblera pas de sitôt car cela permet bien des affaires en douce, légalisant les marchés de gré à gré ; ainsi là encore le ministre va expliquer que le droit le permet, il suffit de lire les textes.
Même si la constitution révisée est introuvable en ligne ni en arabe ni en français pour que le citoyen ne puisse pas l’analyser comme d’ailleurs sont cachés les décrets, et les lois votées pour les mêmes raisons, on trouve cependant sur le site du PPP mauritanien les textes et même en français.
Le ministre explique qu’il y a deux voies pour l’autorité contractante d’engager un PPP soit en faisant un appel d’offres soit en acceptant ce qui s’appelle « une offre spontanée ». En gros l’offre spontanée correspond à une offre d’un tiers qui propose à l’autorité contractante de réaliser tel ou tel projet.
Contrairement à la France et même au Maroc, le ministre mauritanien explique que le fameux texte mauritanien permet d’éviter les appels d’offres ou toute publicité en cas d’offre spontanée.
France
https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/ppp/fiche_offre_spontanee.pdf
Maroc
https://www.usinenouvelle.com/article/point-de-vue-loi-sur-les-ppp-un-nouvel-outil-d-amplification-de-la-dynamique-economique-du-maroc.N348961
Non seulement le ministre ment car il faut lire l’article 21 mauritanien qui parle bien d’appel d’offres ou de procédure négociée même pour l’offre spontanée mais en plus c’est aberrant d’imaginer qu’on puisse accepter une offre sans faire jouer la concurrence. D’ailleurs même le texte mauritanien, certainement un pillage bancal d’un texte étranger comme notre constitution, parle de l’indemnité que doivent recevoir ceux qui sont à l’origine de l’offre spontanée s’ils ne sont pas retenus mais que leur idée sera exploitée.
Bref. Rien que ça prouve l’esprit roublard du ministre devant la presse destinée aux citoyens : une insulte à leur intelligence et celle de tous ceux qui essayent de déconstruire les balivernes d’état.
Vlane