L’affaire Ghadda ne fera l’affaire que de ses avocats car ils ne plaident pas la poche vide ! Quant à leurs chances de succès, ses avocats peinent à trouver des arguments.
Un sénateur qui court les plateaux télés pour dire que le chef de l’état est un corrupteur mouillé dans mille affaires économiques douteuses dont lui Ghadda sait les tenants et les aboutissants jusqu’aux prête-noms, un sénateur qui avoue que les enregistrements où il est question d’argent reçu et distribué à des sénateurs, un sénateur qui avoue qu’un ex-chef d’état colonel à la retraite ennemi du pouvoir était le chef de la manœuvre qui a abouti aux sénateurs qui ont voté non, ce même sénateur est entendu dans plusieurs enregistrements demandant à quelqu’un au Maroc de faire intervenir ses contacts pour que la presse marocaine fasse mousser ses propos, dans d’autres enregistrements, il est pris en train d’organiser au plus près le manège de certains au Maroc avant son arrivée etc.
Comment ce sénateur et ses complices peuvent-ils échapper à la loi contre la corruption et le trafic d’influence votée en 2016 qui parle de corruption dès que l’agent public en question reçoit un avantage d’un tiers en vue d’obtenir de lui quelque chose dans l’exercice de ses fonctions sachant que le sénateur a manœuvré pour que le non l’emporte au Sénat bloquant la procédure de réforme constitutionnelle par cette voie ?
Voilà qu’intervient maître Yarba Ould Ahmed Salem pour dire « dans l’acte d’accusation de Mohamed Ould Ghadda, il n’est pas précisé les services qu’il a demandé à ses pairs sénateurs. »
C’est vrai que le parquet et les juristes du pouvoir en général ne sont jamais avares en lacunes et autres approximations quand il s’agit de monter un dossier douteux contre quelqu’un mais même s’il n’y a nulle mention des services demandés à ses pairs, tout prouve l’évidence de la démarche puisque l’accusé lui-même en fait état jour et nuit en parlant du succès de la manœuvre.
Quant à la deuxième remarque de Me Yarba : « une société ne peut être mise en cause pour corruption que lorsqu’elle profite de cette corruption. Or rien dans le dossier ne prouve que les sociétés BSA ont tiré un quelconque profit de l’acte que demandait Ould Ghaadda à ses pairs. »
La belle blague ! Si l’homme qui distribue l’argent au chef d’orchestre de cette affaire, à savoir le sénateur en chef Ghadda, est vice-président d’un groupe, dont le patron est en exil pour des raisons politiques face au pouvoir actuel, comment épargner la société d’où sortent les fonds dans une affaire de corruption et trafic d’influence présumés ? C’est impossible car l’entreprise en tire profit puisqu’elle existe au profit du patron qui tire profit de la manœuvre et même si l’entreprise n’en tirait aucun profit, la société reste impliquée dans la corruption puisque l’argent sort de ses caisses de la main présumée de son vice-président.
Quant à la troisième remarque de Me Yarba : « le tir ami de Tweyla n’a pas été posé en tant que fait autonome mais seulement dans le cadre de la corruption. Ghadda est accusé de s’être livré à une corruption dans le cadre de la présentation des faits liés au tir ami de Tweyla.» »
C’est une acrobatie stérile de l’avocat par nécessité de justifier ses honoraires puisque l’article 2 de la loi anti-corruption qui définit l’agent public n’épargne pas les militaires. Dès l’instant que l’état a des preuves selon lesquelles le jeune militaire aurait reçu des sommes pour ses propos alors il ne peut échapper au filet de l’affaire pour corruption.
On voit bien que les avocats de la défense sont totalement paumés et sans arguments. Leur seule chance de porter un coup au camp adverse sachant qu’ils n’ont pas les arguments pour sauver leur client, c’est de s’en tenir à prouver les propos de Ould Ghadda à propos de la corruption des sénateurs par Aziz en personne. Ghadda en parle en détails à la télévision. C’est la seule façon de faire tomber l’angle d’attaque du pouvoir selon lequel il y aurait d’un côté le pouvoir honnête et respectueux de la démocratie et de l’autre une bande de sénateurs corrompus.
De même les avocats doivent insister sur la nature anticonstitutionnelle du fait de rendre publics des enregistrements privés avant même le procès. Le pouvoir ne peut se justifier d’avoir exploité ses enregistrements qu’au nom de la sûreté de l’état or une entreprise commanditée de l’étranger par un opposant visant à corrompre des sénateurs en vue de décider de résultat d’un vote historique peut difficilement échapper à ce qualificatif.
Quand on joue contre ce pouvoir, il ne faut pas être des amateurs inconscients comme le sénateur Ould Ghadda qui laisse ses enregistrements sur son téléphone et en envoie de tels depuis Nouakchott en plus d’entraîner avec lui un jeune militaire n’ayant que sa parole à opposer à celle des autorités.
VLANE
Affaire Ghadda : les arguments vaseux de maître Yarba Ould Ahmed Salem
Lundi 4 Septembre 2017 - 18:15
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