Le feuilleton « Commission d’enquête parlementaire - Mohamed Ould Abdel Aziz » prend une nouvelle tournure depuis qu’un proche du président sortant soit venu la semaine dernière à son secours faisant valoir le « devoir de solidarité tribale ».
Livré à la vindicte populaire par ses anciens partisans politiques, lâché par ses plus proches collaborateurs dont notamment deux de ses Premiers ministres qui ont mis sur son dos, devant la Commission d’enquête parlementaire, tous les dossiers incriminés (foncier public, accord de pêche avec les Chinois, etc.), l’ex-président qui ne comptait à ses côtés jusque-là que les membres de sa famille restreinte, vient de bénéficier d’un soutien de taille !
Il s’agit d’un proche, un notable, homme politique et homme d’affaires de la tribu Oulad Besbaa, qui s’est dit consterné par le lynchage médiatique dont fait l’objet celui-ci et qui, pour sa défense, a décidé de faire valoir la fibre tribale.
C’’est ce même homme qui a été mandaté par Ould Abdel Aziz pour négocier auprès de la Somelec des "cas de fraude" relevés dans certains de ses domaines à Nouakchott, Rosso et dans la région de Bénichab.
Considérant que ce dernier « -dont les réalisations sont encore palpables » ne mérite pas le traitement qui lui est réservé, « d’autant qu’il a tant fait pour le pays pendant son règne », celui-ci affirme que si l’opinion a déjà condamné Ould Abdel Aziz, c’est bien qu’il a été la cible privilégiée d’une campagne médiatique de dénigrement sans précédent, menée par des hommes politiques dont le but inavoué est bien de mettre fin à la force de la tribu Oulad Besbaa.
Ainsi, l’homme a-t-il lancé une pique la semaine dernière, en direction de l’opinion nationale, faisant comprendre en substance que Ould Abdel Aziz n’est pas un singleton isolé et que sa tribu sera bel et bien à ses côtés, le cas échéant.
Et l’homme de rappeler que toutes les grandes affaires économiques et financières, qu’a connu le pays et qui ont concerné des hommes, ont été démêlées par et grâce à la tribu, que les personnes soupçonnées de détournement ou de malversations, sont légion, et qu’elles n’ont jamais été inquiétées parce que vivant sous le couvert de la tribu !
Et l’homme de rappeler les relations conflictuelles qui ont historiquement consacré la vie des populations dont le fondement a toujours tourné autour de l’hégémonie d’une tribu par rapport à toutes les autres, la place de choix occupée, avec le règne de Ould Abdel Aziz, par sa tribu, finalement jalousée par les autres tribus après qu’elle ait pu se défaire de vieux préjugés qui faisaient d’elle uniquement un regroupement de commerçants véreux et analphabètes…
La question qui se pose est de savoir sur quoi, ce « défenseur des dernières heures » se base pour mettre en avant la force tribale, et en quoi la tribu pourra influer sur une Commission parlementaire manifestement déterminée à apporter la lumière sur la gestion des fonds publics des dix dernières années ? Pour autant, le président sortant pourra-t-il réellement compter sur les siens quand on sait qu’entre ceux-ci et lui, ce ne fut pas toujours la lune de miel durant son passage à la présidence de la République ?
En attendant, il faut souligner que l’ancien chef de l’Etat a bien été convoqué la semaine dernière devant la commission d’enquête parlementaire, mais qu’il ne s’est pas présenté.
Un faux bond qui serait justifié par le fait qu’il se trouverait à ce moment précis dans une région loin de la capitale en ces temps de confinement imposé par l’épidémie du coronavirus et la suspension des voyages intérieurs.
MOM.
L’Authentique / futureafrique