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un grain de sable pour secouer la poussière...

Autour d'un thé

Jeudi 13 Avril 2017 - 11:25

Autour d'un thé
Le président de la République est le garant de la Constitution. Le président de la République en est le gérant. Il est l’arbitre central. Il est le chef général des armées. Il est le premier responsable de la bonne marche de toutes les institutions de la République. En cas de conflit, c’est lui qui tranche entre les protagonistes. Il est ceci. Il est cela. C’est une institution nationale au-dessus de la mêlée. Il n’ya que lui qui peut apprécier si telle ou telle affaire est d’un intérêt national. Il est le seul habilité à user et, éventuellement, abuser des dispositions de l’article 38. Il est le seul à pouvoir refuser, haut et fort, les recommandations des articles de tout un chapitre pourtant clairement libellé : « De la réforme de la Constitution ». Bon, ok, d’accord. Ensuite, il ya le peuple. Souverain. Source de tous les pouvoirs. De toutes les autorités. De toute légitimité. C’est le peuple qui donne. C’est le peuple qui enlève. C’est le peuple qui choisit de mettre untel. C’est le peuple qui choisit de congédier untel. Tout ce qui n’émane pas du peuple est faux, nul et non avenu. Bon, ok, d’accord. Tout ça peut être vrai. Mais, attention, ne remontez pas l’Histoire ! Surtout Pas celle de la Mauritanie rectifiée qui ne commence qu’à partir du six Août 2008. Ne tirez pas ! N’allez pas en-deçà ! Ces histoires de président de la République, chef général des forces armées, garant de la Constitution, arbitre ou patati et patata, ces principes fondateurs de la démocratie n’existaient pas encore. Même cette histoire de peuple souverain et émanation de la légitimité : mieux vaut ne pas en parler. Sinon, on va scier la branche sur laquelle le pouvoir et ses amis sont confortablement assis. Ce n’est pas que je veuille remuer le couteau dans la plaie ni que je me résolve à raconter des histoires surannées. Impossible, comme disait quelqu’un, de légitimer un coup d’Etat. Alors, tout ce qui se construit sur le faux est faux. Toutes les situations où nous sommes aujourd’hui résultent de ce qui s’est passé le six Août 2008. Je sais que ça, c’est du hors sujet. Je sais que les choses ont été « régularisées ». N’aplatissons pas nos têtes. Ne les affolons pas non plus. Marcher sur la Constitution, assassiner le processus démocratique, mépriser le choix du peuple, s’autoproclamer président en disant merde aux institutions et aux responsables qui les incarnent, en imposant ses caprices et ses intérêts par la force d’une milice apprivoisée, puis enfiler, ensuite, un visage de « tenguerde » (fer de la plus haute teneur) et jouer le démocrate qui appelle au respect de la Constitution, des symboles républicains et de la souveraineté du peuple, on sent bien le doux vent de la régularisation, là-dedans. Et puis il y a des gens plus dangereux que les trente-trois sénateurs. Ces si peu sérieux honorables. Qui se sont camouflés, sans rien dire, jusqu’au dernier moment. S’ils n’étaient pas venus manger au râtelier du Grand Régulariseur, comme tous les parlementaires, là, au moins, on comprendrait. Mais que nenni : ils ont bu le thé, comme tous les parlementaires ; ils ont ri, comme tous les parlementaires ; ils ont promis que tout se passerait bien. Et se sont retrouvés trente-trois. Chiffre symbolique pour les musulmans.

Surtout pour les gens de wird, ceux des chapelets. A tel point que ce nombre a inspiré les artistes. Il a même inspiré les escrocs : les braqueurs de l’agence de la BMCI auraient emporté trente-trois millions. Le camouflage est un concept militaire. Ce n’est pas pour rien que le Président ne cite pas le nom de ses constitutionnalistes. L’essentiel est d’aller vers le peuple redevenu souverain. C’est le président qui décide. C’est le peuple qui l’a choisi. La démocratie, c’est le peuple. Revisitez vos leçons d’étymologie. Le peuple ne sera pas comme les sénateurs.

Le peuple est reconnaissant. Le peuple connaît le poisson d’Aziz. Le peuple connaît ses boutiques. Le peuple connaît sa gabegie. Le peuple connaît ses pauvres. Le peuple connaît ses goudrons. Le peuple connaît ses usines de lait. Le peuple connaît ses Aftout. Surtout les gens de Néma. Vous avez soif maintenant ? Vous boirez en Octobre. Tenez encore bon ! Plus que cinq mois et vingt jours. Vous boirez après le referendum. En attendant dites trente-trois Astaghfiroullah et avalez ça. 
Salut.

Sneiba El Kora

source lecalame.info
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