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La Mauritanie va-t-elle devenir la porte d’accès de l’OTAN au sahel et l’Afrique de l’ouest ?

Lundi 18 Juillet 2022 - 12:25

La Mauritanie va-t-elle devenir la porte d’accès de l’OTAN au sahel et l’Afrique de l’ouest ?
A la mi-janvier de l’année dernière, le président mauritanien Mohamed O. Cheikh Ghazouani avait visité le siège de l’OTAN à Bruxelles, la capitale belge, et avait eu des entretiens avec le secrétaire général de l’alliance, Jens STOLTENBERG à propos des questions de sécurité et de défense dans la région du Sahel africain.

L’OTAN avait révélé à l’époque que le président Ghazouani était le premier chef d’état mauritanien, depuis l’indépendance du pays, à visiter le siège de l’organisation, ajoutant que la Mauritanie est un partenaire depuis 1995, une étape qui a été considérée comme un prélude à une nouvelle étape de la coopération et le partenariat entre l’alliance et la Mauritanie.

Le secrétaire général de l’OTAN avait alors déclaré qu’il était « heureux du dialogue constructif » qu’il avait eu avec le président Ghazouani, ajoutant que ce dialogue « peut mener vers une coopération plus large entre l’OTAN et la Mauritanie notamment dans la sécurisation des frontières ».

Lors du dernier sommet de l’OTAN, fin juin dernier, le secrétaire général adjoint de l’alliance chargé des questions sécuritaires, Javier Colomina, avait qualifié la Mauritanie d’unique partenaire de l’OTAN dans la région du Sahel.

Des observateurs estiment que la relation entre la Mauritanie et l’alliance, qui compte 20 pays, dont certains sont parmi les plus puissants du monde, est arrivée à une étape où le pays peut être qualifié « de partenaire stratégique » eu égard au rôle pionnier dans la région du sahel.

En fonction également de son leadership au sein du G5 Sahel, la réussite de son approche sécuritaire face aux groupes armés et son contrôle sur l’ensemble de son territoire, dans un contexte sécuritaire complexe dans la région.

Fin mai dernier, le secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les affaires politiques et les politiques sécuritaires Javier Colomina, avait révélé que l’alliance va prendre, dans les prochaines années un ensemble de mesures pour renforcer sa coopération avec la Mauritanie.

Il a notamment précisé que l’OTAN travaille à renforcer et approfondir la coopération avec la Mauritanie considérée « un état pivot » dans la région et un ancien partenaire de l’organisation.

Les efforts espagnols

Nouakchott a réussi ces derniers temps à s’imposer comme destination de dirigeants importants de l’OTAN et de pays membres dont le plus récent est le chef d’état-major de la défense espagnol, l’amiral Teodoro Esteban López, au milieu de la semaine dernière.

L’Espagne dirige l’initiative de rapprochement entre la Mauritanie et l’alliance, Madrid considérant que le danger vient aussi bien du sud que de l’est, allusion à l’insécurité qui pourrait exploser dans la région du Sahel africain, l’Espagne étant le pays européen le plus proche du continent noir.

Lors du dernier sommet de l’OTAN à Madrid, l’Espagne avait réaffirmé la nécessité de faire face au danger venant du continent africain, le contrôle des groupes armés de vastes zones et le manque de sécurité pourraient déclencher une vague de migration irrégulière, à laquelle l’Espagne sera le premier pays européen à s’y exposer.

De par la position géographique la Mauritanie, l’OTAN aspire à ce que ce pays soit le premier rempart, elle qui partage de vastes frontières avec le Mali, qui s’est rapproché récemment avec la Russie, le premier ennemi de l’OTAN.

De quoi justifier amplement l’important rapprochement entre la Mauritanie et l’alliance qui œuvre à faire face à l’expansion russe qui a commencé dans la région, au détriment de la France, l’allié traditionnel de ces pays.

Allié traditionnel

La relation de coopération entre la Mauritanie et l’OTAN n’est pas nouvelle, la Mauritanie ayant rejoint, en 1994, l’initiative du dialogue méditerranéen qui avait constitué le cadre de coopération pratique pour renforcer la sécurité et la stabilité dans la région, entre l’alliance et les pays méditerranéens en plus de la Mauritanie.

Le niveau de la coopération avait commencé à se développer depuis 2010 avec la signature entre les deux parties « d’un programme individuel de coopération, commun sous la nom de fonds fiduciaire spécial financé à hauteur de deux millions d’euros.

Ce programme prévoyait la destruction des munitions obsolètes, la construction de dépôts de munitions, en plus de la réintégration des anciens militaires.

Seulement la coopération entre la Mauritanie et l’OTAN s’est élargie à d’autres domaines comme la lutte contre le terrorisme, la migration clandestine à travers l’octroi de financements destinés à renforcer les capacités de l’armée mauritanienne, la former et la développer.

Ceci avait été réaffirmé par le secrétaire général de l’OTAN, Jens STOLTENBERG, dans une interview accordée à un journal espagnol, à la veille du sommet de Madrid.

STOLTENBERG avait dit que la Mauritanie était importante pour l’alliance, avant de révéler que « les dirigeants de l’organisation vont décider d’un ensemble d’aides en faveur de ce pays, convaincus que la sécurité de nos voisins est la nôtre aussi ».

Dans une conférence de presse, après le sommet, le secrétaire général de l’OTAN a dit que ces aides porteront sur l’appui des capacités défensives de la Mauritanie, axé sur les renseignements, la sécurité maritime, les opérations spéciales et la lutte contre la migration clandestine.

Ces aides s’inscrivent dans le cadre du plan décennal de l’organisation connu sous l’appellation du « nouveau concept stratégique » qui a insisté sur l’importance du Sahel africain et le danger éventuel qui pourrait venir de lui.

Mais le souci majeur de l’alliance semble être l’expansion de la Russie dans la région, arrivée déjà au Mali, dont les dirigeants militaires ont choisi de se jeter dans les bras de l’ours russe.

Ils ont ignoré les accords militaires qui ont lié, des décennies durant, la France, l’ancien colonisateur et important pays de l’OTAN, à ce pays africain, victime aujourd’hui d’insécurité et d’instabilité.

Les solides relations entre la Mauritanie et l’OTAN, qui se sont renforcées la dernière décennie, ont amené les observateurs à se demander si la Mauritanie n’est pas en train de devenir la porte d’accès de l’alliance au sahel et l’ouest africain.

Quel prix la Mauritanie paiera-t-elle en contrepartie de l’appui apporté par l’OTAN à l’aide consentie à ses capacités militaires, alors que le pays se rapproche de la production du gaz dans le champ gazier partagé avec le Sénégal d’où seront extraits des millions de barils.

On parle aussi de plus en plus d’importantes découvertes de gaz sur les côtes mauritaniennes, alors que les besoins de l’occident en gaz et en l’énergie sont de plus en plus pressants, notamment après le déclenchement de  la crise russo-ukrainienne.
saharamedias
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