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Immobilisation du véhicule de Tekber : contrôle de routine ou provocation ?

Vendredi 5 Juin 2020 - 11:41

 

Une information largement relayée par les organes de presse est passée à la une des colportages d’informations dénigrantes et humiliantes pour reprendre en échos,  que des éléments de la sécurité ont arrêté  pendant trois  heures, lundi dernier Mariem Mint Ahmed dite  Tekber la célèbre épouse de l’ancien Chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
 

Raison de cette arrestation, selon la version officielle,  l’ex-première Dame a été interpelée pour avoir enfreint au  couvre-feu instauré pour parer à la propagation du coronavirus. Le véhicule de l’ex-première dame a été immobilisé de  22 h à 01 h du matin.  Une mesure prise qui ne peut pas s’expliquer vraiment et que rien ne justifie. Les forces de l’ordre se défendent d’avoir réagies après un premier avertissement donné à l’épouse de l’ancien président qui n’a pas voulu obtempérer. Si l’Ex-première dame a été arrêtée et son véhicule immobilisé pendant trois longues heures, cette décision prise ne se  justifie pas, pour certains, en tous cas  par une  rigueur que  les forces de sécurités appliquent à tous les citoyens sans distinction.


Selon certains commentateurs sur l’incident « protocolaire », de très nombreux véhicules circulent toute la nuit dans tous les sens avec à leurs bords des jeunes de premiers âges. Avec  et parfois sans laisser passer. Certains se présentent simplement comme agents de sécurités « ou assimilés », d’autres à l’allure  de fils à papa conduisent des véhicules appartenant à leurs parents minus de documents dont certains parait-il seraient des faux.

Même si les agents de sécurité, par « conscience professionnelle » - ce qui reste à prouver- ont agis, il est difficile de comprendre pourquoi, l’ex-première dame a été traitée de cette manière. Elle peut avoir récidivé pour provoquer les services de sécurité, c’est possible. Mais qu’une femme de cette envergure soit traitée comme une « inconnue » c’est un mauvais clin d’œil jeté à son époux et une amère provocation. Parce que simplement même un mari, vendeur de menthe se serait affligé si sa femme était  gardée à vue dans un coin de rue, quelque soit la raison et quel qu’en soit la durée. Si le but de la manœuvre était de faire passer un message très clair, ce message ne sent pas un parfum de respect à l’égard d’un homme qui a dirigé ce pays pendant 11 ans.
 

Pour que la femme de l’ancien président soit restée immobilisée pendant trois bonnes heures cela veut dire simplement,  que soit il y’a eu  un excès de zèle des agents de la sécurité, ou soit une rupture à plusieurs endroits sur la chaine de commandement des ordres attendus,  pour conduite à tenir dans ce cas de figure. Dans les deux  cas cela  ne s’explique pas du tout pour certains mauritaniens qui voient dans cette rigueur des dessous maladroits.

Il est bien vrai que le pays  presque tout entier garde un mauvais souvenir de l’époux de cette dame. Celui-ci  a régné sans partage onze ans durant sur ce pays, avec  la complicité, la solidarité et la  soumission aveugle de certains d’entre nous. Quoiqu’il en soit, quelque soit le mépris qu’on peut avoir pour le mari aucun  mauritanien n’est en conflit avec sa femme. Et il ne s’explique donc pas pourquoi, ce soir là,  la bienséance et le respect qu’imposet logiquement  la religion comme  règles fondamentales de comportement social à l’égard de la femme en général  ont été oubliés.
 

On ne peut pas reprocher aux agents de sécurité de faire leur travail. Mais on savait déjà  depuis le renversement d’Ould Daddah  en 1978, que nous autres mauritaniens avons des capacités physiques et morales très amovibles qui nous donnent des  facultés et des rapidités qui nous permettent  de faire une volte-face à une vitesse supérieure à celle du son.

Seulement cette fois le son  est trop aigu et ses décibels dépassent le seuil supportable pour l’ouïe. S’en prendre à une femme ! Ce n’est pas une provocation et  c’est pour certains une offense à l’endroit du président à qui on voulait peut être  maintenant signifier qu’il n’a « plus » d’amis ni dans les bureaux ni sur la voie publique. Pour ce qui a été fait à Tekber, certainement  beaucoup de femmes se sentiraient offensées par cette maladresse sécuritaire qui fait arrêter une dame aussi populaire comme si elle était une vulgaire employée de maison qui finit sa journée.
 

C’est regrettable. Regrettable que nos sentiments politiques puissent aussi  dégrader si violemment nos valeurs morales. Il y’a normalement beaucoup de raisons qui pouvaient pousser les agents de sécurité à se montrer plus courtois à l’égard de cette femme qui ne devait pas être placée sur la ligne de mire de la trajectoire du tir en direction de son mari.

Un peu de retenue au moment où il faut n’aurait pas fait si mal pour un événement qui n’en est pas un et qui a été exploité par les réseaux sociaux dans un sens vraiment regrettable.
 

Il est tout a fait normal qu’on applique les mêmes règles imposées par le couvre-feu aussi bien  à la vendeuse de couscous de Tarhil, qu’à la  première dame devenue simple citoyenne de Tevragh-Zeina. Mais même la vendeuse de couscous de Tarhil si elle était dans le cas de Tekber la première dame n’aurait pas pardonné  aux agents de sécurité d’immobiliser la charrette qui l’amène chez elle et de la garder à vue trois heures durant et de nuit. La différence entre les deux cas c’est que dans le second, l’arrestation d’une vendeuse de couscous la presse n’aura fait aucun échos alors que  dans  le  second parce que  cette femme a été notre première dame, tous les échos d’une information humiliante est provocante seront lancés volontairement.
 

L’incident aura quand même servi à quelque chose. A faire comprendre à l’ancien chef de l’état que, comme disait Roger Hanin dans une de ses séries « à un moment de la vie on se fait beaucoup d’amis. Mais en faisant ses comptes, on se rend compte qu’on a peu d’amis. Et la morale  du proverbe que j’ai éclaté veut dire que « les bons comptes font les bons amis ». L’incident de la première dame d’hier est la conséquence du fait que, onze ans durant le président en fin de compte, on s’en rend compte,  pas n’a même pas vraiment de bons amis. Plutôt de …. bons…. ennemis.

On ne sème que ce qu’on a récolté dit le proverbe. Mais la récolte aurait pu se passer loin de Tekber qui ne gérait pas les affaires du pays  même si disent certains, elle profitait en première ligne de cette gestion.
 

M. Chighali

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