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un grain de sable pour secouer la poussière...

Voilà pourquoi il faut dissoudre la commission d’enquête contre Aziz…

Mardi 14 Avril 2020 - 19:00

Nous sommes nombreux à avoir soutenu Aziz à son arrivée au pouvoir. Nous pensions, comme aujourd'hui avec Ghazouani, qu’il serait un homme d’Etat moderne capable de faire passer avec force la Mauritanie vers le progrès car sans un homme avec les pleins pouvoirs c’est impossible chez nous.

La suite on la connaît. Après « la balle amie », il est devenu quelqu’un d’autre ou il s’est révélé tel qu’il est : intéressé que par l’argent, la dictature stérile et incapable d’entendre la moindre critique. Il a dirigé ce pays, ce peuple et son élite avec un royal mépris et il a marqué à jamais l’Etat mauritanien. Les innocentes générations futures chanteront son hymne égyptien et chériront son rouge étranger à la culture maure car trop vif trop sanglant. Il a rasé, vendu bien des symboles de la Mauritanie des pères fondateurs dont il a sali la mémoire avec le soutien zélé de l’actuel président de l’assemblée, il a joué un double jeu avec les islamistes, fanatisée la population, radicalisé notre justice islamique, retiré le droit au repentir, vendu notre diplomatie comme jamais au wahhabisme, divisé les maures en marginalisant les hratine et en faisant tout pour que le discours de Birame entre dans tous les foyers des hratine marginalisés.

Il a fait tout ce qu’un jaloux de Moctar Ould Daddah aurait fait pour salir la mémoire des dirigeants précédents et pour que ne reste que l’histoire corrompue qu’il a voulu raconter aux mauritaniens en jouant sur un nationalisme désaxé et un complexe insondable. 

En un mot, Aziz a plus détruit l’unité nationale que n’importe quel colon sans foi ni loi mais il l’a fait sans tirer un coup de feu, sans torturer quiconque juste en serrant la ceinture des mauritaniens récalcitrants. Il l’a fait avec la bénédiction du pouvoir mauritanien, tous ses élus encore en place sans parler des ministres, conseillers, chargés de mission, chefs de tribu, association des oulémas. Il l’a fait sans avoir en face de lui la moindre résistance digne de ce nom.

Il aurait pu rester pour un 3 mandat et mille autres si une force invisible, connue d’une poignée de généraux, ne l’avait effrayé car il a eu peur de perdre ses gains colossaux : il a tout vendu, tout divisé, tout humilié puis il sortit par la grande porte avec les applaudissements de tous. Il s’est même payé le luxe de recevoir la presse chez lui pour dire qu’il ne craint personne car il a des dossiers sur chacun. Depuis il circule librement.

On peut comprendre que Ghazouani n’ait pas avalé tous les coups bas qu’Aziz lui a fait alors qu’Aziz aurait pu mieux finir en acceptant de partir en soutenant jusqu’au bout Ghazaouni fidèle parmi les fidèles même quand Aziz était entre la vie et la mort. Deux mandats dans les airs à voyager au frais du petit peuple se croyant l’égal des rois et princes arabes qui n’ont jamais voulu lui rendre visite sinon les seconds couteaux ou le prince boucher venu apporter des fonds pour remercier ces mamelouks des wahhabites.

On peut comprendre Ghazaouni surtout qu’on ne sait toujours pas, ou on ne sait que trop, d’où est sorti l’audio assassin à la veille de l’élection mais contre Aziz, contre les années Aziz, il faut autre chose qu’une commission où siège le pire de l’impunité des années Aziz ou quelques revanchards mouillés jusqu’au cou dans des affaires alimentaires criminelles.

Contre les années Aziz, il faudrait un groupe de jeunes militaires fauchés, la tête sur les épaules, éduqués dans des démocraties, représentant la Mauritanie plurielle mais ils devraient alors enfermer quasiment toute l’élite au pouvoir et une bonne partie de celle ayant rejoint l’opposition pour mieux se revendre au pouvoir. Sinon il faudrait une révolution mais qui la ferait cette révolution et qui en veut sachant que la révolution ce sont les larmes et le sang et dans ce cas, il y a toujours un 3ème larron qui rafle la mise. En l’occurence se seraient les islamistes mais après tout si leurs idées sont majoritaires, ce serait leur droit.

Contre les années Aziz, un pouvoir non révolutionnaire mais voulant marquer le coup du changement commencerait par raser toutes les boutiques prises à l’école de police, raser les immeubles construits sur le terrain du stade, retirer le rouge d’Aziz, refaire une commission pour écrire l’hymne national avec le concours des musiciens mauritaniens, juger tous les technocrates qui ont mis leur génie à donner au pouvoir les moyens d’endetter le pays pour les délires d’un roitelet. Demander à tous nos partenaires internationaux de les virer des planques où ils sont allés se cacher avec des parachutes dorés.

On pourrait multiplier les petits exemples de mesures à prendre mais rien n’est plus ridicule pour ne pas dire minable que cette commission d’enquête sur les années Aziz alors que tous ses puissants ministres sont encore au gouvernement ou placés ici et là à la tête de grandes entreprises ou ambassadeurs dans des grandes capitales européennes.

Quand on est incapable de frapper juste, il faut laisser Aziz et ses années tranquilles, comme celles de ses prédécesseurs. Ainsi va le pays de l’impunité où un clou chasse l’autre et on accuse toujours la tête pendant qu’on laisse en place les mains voraces gardiennes de l’impunité...

VLANE

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