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un grain de sable pour secouer la poussière...

Souci de cohérence : qu’attend le président de la CENI pour démissionner ?

Dimanche 7 Octobre 2018 - 19:43

La cour suprême a annulé deux scrutins de l’élection municipale à Arafat et à El Mina, invitant la CENI à organiser un 3ème tour entre l’UPR perdant et Tawassoul jusque-là vainqueur. Les opposants, qui voient partout des tentatives de fraude, ont reçu un soutien en la personne du président de la CENI qui a estimé que si le résultat à El Mina pouvait être discuté en revanche rien ne peut justifier d’annuler celui d’Arafat.
 
Soit le président de la CENI est compétent et sûr du déroulement du scrutin auquel cas la cour suprême se révèlerait incompétente ; il faudrait donc sanctionner ceux qui la composent…
Soit c’est plutôt le président de la CENI qui est incompétent puisqu’il cautionne toujours le résultat du scrutin.

Toujours est-il que le dispositif électoral dans son volet organisationnel et juridique est désormais bancal puisque manifestement un pilier de ce dispositif dénonce l’incompétence présumée de la cour suprême.
 
Comment aller à l’élection présidentielle de 2019 avec le même dispositif ? La confiance ne règne plus au cœur du système et le citoyen n’a plus à croire en sa crédibilité.
 
Après la sortie du président de la CENI, le pouvoir a fait la sourde oreille, ce qui signifie qu’il cautionne toujours cette cour suprême et rien n’est envisagé pour sanctionner les incompétents d’un côté ou de l’autre.  Qu’attend le président de la CENI pour démissionner face à l’incompétence supposée de cette cour suprême ? Que vaut la parole du président de la CENI s'il dénonce en vain l'arrêt de la cour suprême qui jouerait un mauvais tour au déroulement sain de l’élection ?
 
Si le président de la CENI ne démissionne pas, si rien n’est fait pour que le citoyen lambda ait de nouveau confiance en la cour suprême ou en la CENI alors cela signifierait que la sortie du président du CENI est cyniquement cosmétique. Un luxe du pouvoir avant 2019 pour montrer combien cette CENI est indépendante.
 
Bêtise phénoménale car la seule indépendance de cette CENI semble être celle de la parole car même si elle estime que la cour suprême est soit incompétente en la matière soit malhonnête, rien ne change et c’est la cour suprême qui a le dessus puisque le scrutin va être rejoué.
 
Il ne faut pas oublier que le président Aziz, qui fut en campagne pendant ces élections qui ne concernaient en rien son fauteuil de président, ce chef d’état préside le conseil supérieur de la magistrature et nomme un certain nombre de magistrats au plus niveau jusqu’au président du conseil constitutionnel qui a voix prépondérante en cas de partage. Preuve manifeste du conflit d’intérêt. 
 
En France d’où notre constitution arrivage est copiée, le chef de l’état ne préside plus le conseil supérieur de la magistrature. De même, là-bas, le conseil constitutionnel a désormais son mot à dire sur l’équivalent de notre article 38 alors que chez nous le mal nommé conseil constitutionnel n’a toujours aucun mot à dire quant à l’usage de l’article 38 car le copié-collé de la 5ème république a été fait avant la réforme française de 2008.
 
Notre constitution est une chinoiserie et désormais la CENI n’a plus la moindre crédibilité puisque lorsque son président dénonce un arrêt présumé abusif de la cour suprême : autant en emporte le vent.
 
Ainsi va la démocratie au pays du tieb-tieb : une fortune jetée par les fenêtres pour des élections gratuitement ternies. Qu’importe : les chiens aboient la caravane passe…

VLANE

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