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Russie : l'opposant Navalny "empoisonné", selon son avocate

Lundi 29 Juillet 2019 - 17:39

L'opposant numéro un au Kremlin Alexeï Navalny, transféré dimanche de la prison où il était incarcéré vers un hôpital, a été "empoisonné" par "une matière chimique inconnue", a affirmé lundi son avocate, sur fond de regain de la répression du mouvement de contestation.

Condamné la semaine dernière à 30 jours d'emprisonnement, Alexeï Navalny a été hospitalisé en raison d'une "grave réaction allergique", selon les autorités.

Son entourage s'est aussitôt inquiété de cette "réaction", jugée "bizarre" car ce blogueur anticorruption n'a jamais été victime d'une quelconque allergie, et qui est intervenue au lendemain d'une manifestation marquée par près de 1.400 arrestations, du jamais vu depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012.

Après avoir pu lui rendre visite dans l'établissement hospitalier moscovite où il avait été admis, son avocate Olga Mikhaïlova a assuré lundi aux journalistes que l'opposant avait été "empoisonné".

Quelques minutes plus tard, Anastasia Vassilieva, une ophtalmologue qui avait traité M. Navalny lorsqu'il avait été aspergé d'antiseptique en 2017, a affirmé que l'opposant allait mieux mais s'est inquiétée du fait qu'il était déjà renvoyé en prison sans être "totalement rétabli".

"Le laisser retourner à l'endroit où il a reçu une dose d'un produit chimique inconnu sans que les (conclusions des) analyses soient connues, ce n'est pas bien et pas professionnel", a-t-elle déclaré.

Elena Sibikina, le médecin-chef de l'hôpital ayant examiné Alexeï Navalny, a déclaré que la vie ou la santé de l'opposant n'était pas menacée, refusant de donner plus d'informations au nom du secret médical.

Au moment de son transfert à l'hôpital, Alexeï Navalny souffrait notamment d'un gonflement des paupières et il a de multiples abcès sur le cou, le dos, le torse et les coudes.

Interrogée par la chaîne de télévision indépendante Dojd, Mme Vassilieva a dit avoir récupéré le t-shirt de l'opposant de même que des cheveux qui feront l'objet d'une "expertise indépendante" pour déterminer s'il a bien été victime d'un empoisonnement.

- Répression -

Cette affaire se déroule à un moment où les autorités semblent déterminées à tuer dans l'œuf toute contestation liée aux élections locales du 8 septembre, auxquelles la plupart des figures de l'opposition moscovite ont été empêchées de participer.

L'opposant Ilia Iachine, arrêté samedi matin chez lui, a ainsi été condamné lundi à 10 jours de prison tandis qu'un autre candidat indépendant moins connu, Konstantin Iankauskas, a été emprisonné pour sept jours.

Un rassemblement non autorisé devant la mairie de Moscou à l'appel de ces opposants s'est soldé samedi par près de 1.400 arrestations, selon OVD-Info, une ONG spécialisée dans le suivi des manifestations.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont condamné ces interpellations, dénonçant un usage "disproportionné de la force". Berlin a appelé lundi à "la libération rapide des personnes arrêtées".

Mercredi, trois jours avant ce rassemblement, Alexeï Navalny avait été renvoyé en prison pour des infractions aux "règles des manifestations".

AFP / Robin BJALONAlexeï Navalny

Quant aux opposants dont la candidature avait été rejetée, parmi lesquels se trouvent plusieurs alliés de M. Navalny, ils avaient tous été la cible de perquisitions et convoqués la semaine dernière par la police pour répondre à des questions sur une précédente manifestation devant le siège de la Commission électorale.

L'opposition dénonce depuis plusieurs semaines le rejet des candidatures indépendantes en vue des élections locales, qui s'annoncent difficiles pour les candidats soutenant le pouvoir dans un contexte de grogne sociale.

En application de la loi, les candidats indépendants étaient censés obtenir les signatures d'au moins 3% des membres du corps électoral dans la circonscription où ils se présentaient. Mais la commission électorale a rejeté la candidature de toutes les figures de l'opposition ayant franchi cet obstacle, trouvant des irrégularités dans la collecte de leurs signatures.

Un premier rassemblement contre l'éviction des candidats avait réuni 2.000 manifestants le 14 juillet et, la semaine dernière, un défilé autorisé avait été suivi par plus de 20.000 personnes.

AFP

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